Le lendemain, c’est dimanche.
Je suis de très bonne humeur.
C’est pourtant le jour de la semaine que j'affectionne le moins.
En général, il n’y a rien à faire à part s’ennuyer, voire se morfondre, en attendant de retourner au bureau le lundi matin.
Prévue de longue date, une sortie est marquée sur l'agenda.
Nous prenons la voiture pour rendre visite à mes beaux-parents qui habitent à une heure de route de chez nous.
C’est une activité que je n'apprécie pas particulièrement mais, après une séance d’amour…
Non…
Après une séance de baise véritablement mémorable, je suis suffisamment en forme pour affronter n’importe qui.
Julie doit penser la même chose.
Pour une fois, elle s’est levée de bon pied.
Je l’ai même entendu chantonner pendant la préparation du petit déjeuner.
Nous sommes aussi joyeux qu’un couple de jeunes mariés.
Les parents de ma femme, vont-ils le remarquer?
Son père, va-t-il partager un commentaire avec ses copains de bistrot, en dégustant son Ricard?
— Notre fille et notre gendre ont baisé comme des castors sortant d’hibernation… Notre fille a joui à plusieurs reprises et en lâchant des bordées de grossièretés. Du jamais vu, ça!
À voir les têtes aigries de Serge et Janine en arrivant chez eux, je pense que, un bon plan cul, ça ne doit pas leur arriver trop souvent.
Ou peut-être même jamais…
Je ne les ai jamais vus rayonnants.
Une famille de râleurs…
Et c’est pareil pour Mireille, la sœur aînée de Julie qui, d'ailleurs, en tient une sacrée couche…
Si ma femme est un peu enveloppée, sa sœur est carrément obèse.
Célibataire endurcie, prof d’histoire-géo, syndicaliste de surcroît, affligée d’une mauvaise haleine et d’une espèce de verrue noire sur la lèvre, elle possède un caractère particulièrement acerbe.
Pauvres élèves…
L’avoir pendant trois-quarts d’heure à déballer un cours magistral sur les plaines arides du grattez-moi-là, il y a de quoi vous dégoûter de l’Éducation Nationale à jamais.
Heureusement, elle est absente aujourd’hui.
Pas de disputes politiques.
Pas de querelles personnelles.
Chez ses parents, Julie fait volontiers l’animation.
Je n’ai qu’à me caser dans un coin et me laisser dorloter, en repensant à la soirée de la veille.
Baiser sa femme sur le canapé du salon est un événement exceptionnel.
C’est pas un truc qu'on puisse préméditer.
On ne peut pas atteindre ce genre de jouissance à la demande.
Ça ne se commande pas…
Il est même fort possible que ce soit le maximum de nos capacités.
Notre vie de couple ne sera plus jamais aussi intense.
Le dernier feu d'artifice, avant la fin.
Pendant que j’aide mon beau-père à garer sa caravane pour l’hiver, je repense aux deux culottes dans ma mallette dans le placard de l’entrée.
Et lundi…
Si je croise Valérie sur le palier, que vais-je bien lui dire?
Elle me remerciera pour l’invitation chez nous…
Et moi?
Vais-je la remercier de m’avoir balancé son string?
Ou la remercier pour la tension sexuelle phénoménale qu’elle a introduite dans notre foyer?
— Merci de grand cœur, Valérie… Parce que, après votre départ, j’ai vachement bien baisé ma femme. Il faudra d’ailleurs que vous reveniez bientôt parce qu’on voudrait remettre ça. Et puis, vous êtes peut-être intéressée par une partie à trois?
Je vous assure…
Du n'importe quoi!
Ah, vivement lundi…
La routine du boulot va remettre du bon ordre dans tout cela.
Le quotidien va chasser tous ces délires sexuels.
Et je suis certain que Julie va s’escrimer à retirer la tache honteuse de la toile du canapé.
— Eh, merde, Louis… T'arrêtes un peu, de rêver. Tu peux me dire, oui ou merde… Si je passe là? hurle mon beau-père, derrière le volant de sa Vel Satis.
Le lundi au bureau, je ne pense qu’à ça.
Je pense au cul sous toutes ses formes imaginables.
Samedi dernier, j’étais complètement vidé mais, à présent, mes forces reviennent.
Je n’arrête surtout pas de penser au string de Valérie.
J’ai une envie folle de l’étudier de près.
De l'examiner à la loupe.
Au microscope, si je peux.
Et puis, comment sent-il?
Comme la petite culotte de sa fille?
Non, certainement pas…
L’odeur doit être plus forte…
Plus corsée…
Musquée.
Je rêve d’y plonger le nez.
Hélas, la journée à l’usine traîne si bien qu’à dix neuf heures trente, je ne suis toujours pas rentré.
Au moins, ça réduit les chances de croiser Chloé dans l’ascenseur.
Je ne l’ai toujours pas revue depuis notre commerce illicite.
Bien plus tard, je gare ma voiture sur mon emplacement au pied de l’immeuble.
L’espace de Valérie est vide.
La Twingo vert-pomme est en vadrouille.
Est-ce qu’elle laisse sa fille toute seule dans l’appartement?
Comment s’organise-t-elle?
Mère célibataire, ça ne doit pas être de tout repos de jongler un métier, un foyer et une enfant, par dessus le marché.
Que fait Chloé pendant tout le temps que sa mère travaille?
Passe-t-elle ses après-midi chez un parent ou chez des camarades de classe?
Samedi dernier, j’étais presque trois heures en compagnie de Valérie et, pourtant, je ne sais toujours rien de son quotidien et de ses problèmes.
Je suis subitement très curieux de sa vie personnelle.
Où est-elle née?
Où habitent ses parents?
Des frères et des sœurs?
Et sa jeunesse?
Son enfance?
Son premier amour?
Sa première fois?
Ses préférences sexuelles?
Aime-t-elle sucer?
Aime-t-elle baiser dans une voiture?
Peut-être des plaisirs particuliers?
La sodomie?
La double pénétration?
Putain, trois mecs en même temps!
Merde...
À chaque fois que je rentre chez moi maintenant, je bande.
D’où vient ce regain de libido?
La réponse est pourtant claire…
La petite culotte de Chloé.
En énergie sexuelle, elle produit l’équivalent d’une centrale nucléaire.
Si on trouve un jour le moyen de s’y brancher, on aura de quoi éclairer tout le département.
Si je pouvais la commercialiser, ma retraite serait assurée…
Et pourtant, ce n’est pas bien difficile.
Quoi?
Un atelier avec des centaines de fillettes.
On les habille le matin de petites culottes neuves.
On les laisse jouer toute la journée.
Le soir, on a plus qu’à récolter.
Mises dans des emballages sous vide, elles sont expédiées dans le monde entier.
Pas besoin de drogues chimiques dangereuses si, ce qu’il faut pour bander, c’est se coller du Petit-Bateau sous le nez.
À l’étage, en ouvrant la porte d’entrée, j’échafaude la logistique de mon plan industriel.
J’ai envie de baiser mais pas envie de me masturber.
Pourtant, une fois chez moi, je me dégonfle…
Julie est là, à m’attendre comme d’habitude.
La télé est allumée.
Le dîner est au four.
La bouteille de vin au milieu de la table.
Deux minutes auparavant, j’étais prêt à baiser n’importe qui et, maintenant, sous mon toit, je n’ai plus d'appétit.
J’entre dans le salon, en jetant un coup d’œil circulaire discret.
J’ai vu juste.
Le canapé est comme neuf.
Tout est propre.
Aseptisé.
Décontaminé.
Ordinaire.
Nous mangeons face à face, en échangeant les mêmes banalités que l’on répète depuis quinze ans.
Le temps.
La politique.
La famille.
Les collègues.
Les quelques maigres obligations sociales à venir.
Nous ne parlons, ni de Valérie, ni de notre séance de baise mémorable et, encore moins, de la tache sur le canapé.
Puis, le temps s'écoule…
La routine revient.
Mais, dans ma tête, c’est invariablement les mille et une nuits.
Mon plaisir est constant.
Il suffit que je pense aux culottes de mes voisines pour sentir aussitôt ma queue se dresser.
C’est à tel point que, pendant mes journées de travail, je dois me forcer à me concentrer sur mon métier pour ne pas me faire remarquer.
Ah, si seulement je pouvais me branler quand je voulais.
Malheureusement, sur ce point, je n’ai pas beaucoup de liberté.
Je dois toujours attendre le petit matin pour me satisfaire.
Pendant que Julie reste au lit, sous l’édredon, j’ai juste le temps de prendre la mallette du placard de l’entrée et de m’enfermer dans le cabinet.
Là, j’ai le choix…
La mère ou la fille?
Le string rose bonbon de Valérie est particulièrement déroutant.
Pour commencer, c’est son allure.
Un string.
Qui porte un string?
Ça fait, délurée.
Un truc de midinettes…
De bimbos…
Voire de putes…
Et la couleur...
Ce rose incandescent.
Et puis, cette matière translucide, soyeuse, délicate, qui n’a rien à voir avec un bon vieux coton absorbant.
Par contre, le fumet est à se mettre à genoux.
Tout un mélange savant d’odeurs corporelles.
Cerise sur le gâteau, elle y a ajouté une touche de son parfum.
Elle se parfume la chatte avant d’aller boire un coup chez ses voisins.
Rien que l’idée, me fait bander.
Chaque matin, le choix est difficile si bien que j’en viens à alterner.
Un matin, Valérie…
Un matin, Chloé…
L’odeur ne suffit pas.
Je mêle à mon plaisir physique des images mentales de la plus haute lubricité.
Les situations les plus sexuelles se succèdent.
La plupart du temps, je suis le nouveau mari.
Je couche avec la mère.
Je termine la nuit avec la fille.
Chloé, à la plage…
Valérie, au travail…
Chloé, dans les bois…
Valérie, au restaurant…
Chloé, à l’école…
Oui, même à l’école, dans sa classe de sixième, pendant un conseil de parents d’élèves, sous les yeux de sa mère excitée.
Après avoir éjaculé dans la cuvette des vécés, je range mes trésors dans leurs petits sacs plastiques afin de mieux conserver leurs effluves.
Je les manipule avec le même soin qu’un conservateur de musée le ferait pour des papyrus millénaires.
J'embraye.
Un peu plus tard dans mon histoire, avalant un matin mon petit-déjeuner, j'ai une idée qui, jusqu’à ce jour, ne m’a jamais effleurée.
Tandis que Julie se sert en café, dans sa grande robe de chambre vert pâle bien épaisse, j’ai la vision de sa culotte.
La culotte de ma femme…
Je ne l’ai jamais reniflée.
Du coup, je suis subitement obnubilé à l’idée de mettre la main sur une culotte de ma femme.
Pas une propre, piquée dans le tiroir de la commode où elle les range…
J’en veux une bien odorante, de celles portées après une longue journée de courses en ville.
Rien que d’y penser, mon sexe est dur comme fer.
Sur le moment, j’ai presque envie de tourner Julie, de force, vers moi, d’écarter les pans de sa robe de chambre et de la contraindre à genoux.
Oui, comme ça…
Moi, en costume-cravate et ma femme avec ma queue dans la bouche en train de me sucer goulûment.
Et ce, jusqu’à ce que je lui serve, au fond de la gorge, son petit-déjeuner.
— N’oublie pas de descendre la poubelle.
Je lève le nez de mon rêve éveillé.
— Pardon?
— N’oublie pas de descendre la poubelle… Elle est sur le palier.
— Oui, ma chérie.
Sa tasse à la main, Julie plaque un rapide baiser sur le bout de mes lèvres avant de quitter le coin-cuisine.
En route vers l’usine, je pense à mon plan de voler une culotte à ma femme.
Ce n’est pas si facile que ça.
Tout d’abord, Julie est très organisée.
Elle connaît ses placards.
Elle fait des inventaires.
Elle compte ses sous-vêtements.
Une culotte viendrait à manquer?
Elle la chercherait partout.
La seconde idée est de prendre une culotte du panier à linge sale et de la remettre aussitôt après.
L’embêtant, c'est que Julie est une obsédée de la machine à laver.
Elle n’arrête pas de la faire tourner.
Pas que je m’en plaigne…
J’ai toujours des chemises blanches impeccables.
Elles sont parfaitement repassées.
J’aime présenter l’allure d’un homme masculin.
Un homme adulte.
Sérieux.
Bourgeois.
Bien installé.
D’ailleurs, je note, depuis quelques années, un fort relâchement vestimentaire chez mes collègues.
Les bureaux sont de plus en plus occupés par des célibataires ou des divorcés.
Leurs allures sont franchement négligées.
Il y a même un crétin du service commercial qui a proposé d’intégrer la lubie américaine du dress-down-friday. Traduction… Le-vendredi-on-s’habille-n’importe-comment. L’horreur! Si on ajoute du négligé au négligé, on court droit à la faillite humaine.
Bref, je passe donc les journées suivantes à comploter pour voler une culotte sale de ma femme.
L’évidence me prouve que les sous-vêtements de mes voisines sont beaucoup plus faciles à obtenir que celles d’une femme avec qui je partage le quotidien depuis quinze années.
Le vendredi soir, je me résigne.
J’ai fait chou blanc.
La tâche est impossible.
Merde, quoi…
Le panier de linge sale n'est pourtant pas loin.
Il est dans un placard de notre chambre à coucher.
En général, je ne m’en tracasse pas.
Je jette mes habits sales sur le sol de la salle de bain.
C’est Julie qui se charge de les ramasser et de s’en occuper.
Quel défi!
Si brutalement je me mets à y fouiller, ce sera immédiatement suspect.
Pire que cela, Julie fait une machine de blanc presque tous les matins.
Lavage qu’elle sèche en début d’après-midi, à son retour du travail.
Quelle calamité que d’avoir une femme méticuleuse…
Je comprends maintenant pourquoi je n’ai pas de culottes à me mettre sous le nez.
Je ne les vois jamais!
La dernière fois que j'en ai vu une, c’est quand nous avions baisé comme des sauvages sur le canapé.
Oui…
C’est donc ça, l’opportunité…
Nous devons faire l’amour hors du lit conjugal.
Je dois trouver le moyen de jeter nos habits à droite et à gauche puis de pousser discrètement sa culotte sous un meuble.
Après nos ébats, Julie ramassera nos vêtements pour les mettre dans le panier de linge sale.
Elle cherchera partout…
Je pourrais toujours jouer à l’innocent.
— Ta culotte, ma chérie? Euh, non, je ne l’ai pas vue.
Ainsi, le meilleur plan est bien d’engager une attaque sexuelle sur ma femme.
Pas si facile que ça…
La dernière fois, c’était un accident.
Un concours de circonstances.
Une folie qui commençait par Chloé.
Puis, il y avait Valérie qui m’avait sacrément chauffé, en me jetant son string au visage.
D’ailleurs, je n’en reviens toujours pas de son geste…
Un truc de fêlée.