Flavie est épuisée.
La collection de livres interdits de Jacqueline enflamme son être.
Sans voir le temps passer, l'adolescente fait des aller-retours pour jouir des images.
Jouir des mots…
Jouir des idées...
Le déshabillé qu'elle utilise pour essuyer son entrejambe est maculé.
Elle en a honte mais elle ne peut plus s'arrêter.
Seule la fatigue physique met un frein à sa curiosité débridée.
La nuit est tombée.
Jacqueline n'est pas rentrée.
Toutes les pièces du château sont dans l'obscurité.
Seule la petite liseuse de Flavie brûle au milieu des ténèbres.
À ses pieds, des dizaines de livres et d'albums.
Toutes ces images qui dansent dans son esprit.
Luxure...
Infamie...
Tabou…
Un plaisir troublant...
Elle a vu des choses qu'elle ne pourra plus jamais oublier.
Flavie abandonne tout en plan.
Elle a très envie de se coucher.
Elle avance à la lueur de la pleine lune qui brille à l'extérieur.
Elle remonte le grand escalier.
Elle passe devant le portrait de la marquise qui semble la juger.
Elle trouve la chambre Louis XV.
La petite lampe de chevet est allumée.
Le lit est ouvert.
Flavie retire le petit gadget qu'elle a gardé sur son doigt toute la journée.
Elle se glisse sous les draps bien frais.
Elle éteint la lumière.
Le noir complet...
Les épais rideaux sont tirés.
L'obscurité est profonde.
Des ténèbres...
Elle reste un moment sans bouger.
Elle a très envie d'uriner.
Elle ne veut pas se lever.
Elle relâche sa vessie.
Le liquide chaud s'échappe d'elle.
Elle pisse au lit comme quand elle avait sept ans.
C'est très plaisant d'être une mauvaise enfant.
Flavie se réveille dans l'angoisse.
Un sentiment terrible que quelque chose ne va pas.
Que se passe-t-il..?
Quel est ce lieu..?
Elle est nue, assise sur un fauteuil rembourré.
Elle est incapable de bouger.
Ses poignets et ses chevilles sont fixés au cadre par des sangles.
Ses jambes sont écartées.
Sa tête est retenue par une courroie sur le haut du front.
Il lui est impossible de tourner la tête.
Devant ses yeux...
Un écran…
Un écran plat de grande dimension légèrement incurvé...
Tout ce qui entre dans sa vision périphérique demeure dans l'obscurité.
Elle voit des images.
De la nature…
Des fleurs...
Des arbres...
Des champs...
La Symphonie Pastorale de Beethoven en bande sonore...
Flavie connaît cet air de musique classique même si elle ne pourrait pas le nommer.
Une sensation intense monte du bas de son ventre.
Elle baisse les yeux autant que possible.
L'inclinaison du grand fauteuil lui permet de deviner qu'un appareil encercle son bassin.
Elle porte une sorte d'épaisse culotte en latex reliée à des fils électriques.
Elle tente de bouger violemment pour se libérer mais c'est trop douloureux.
Elle reprend sa respiration.
Elle se détend.
Elle regarde les images.
De magnifiques jardins...
Une plage…
Des grandes vagues...
L'océan agité...
Une tempête approche.
Flavie ressent des langues contre son entrejambe ouverte.
Des bouches la lèchent au rythme des images.
Elles stimulent son con et son cul.
L'appareil vibre aussi.
Il démarre et s'éteint à son propre rythme.
Les sensations la font gémir.
C'est beau...
C'est bon…
C'est fort...
Elle va jouir.
Oui...
Elle laisse l'extase la submerger.
L'image et le son sont coupés brutalement.
Une image vidéo, très nette...
Un laboratoire…
Une caméra en plan fixe...
De dos, un chirurgien en tenue de bloc opératoire, aligne ses instruments sur une table à roulettes.
Scalpels...
Pinces...
Scies...
Une variété d'objets médicaux en acier chromé...
La terreur envahit Flavie.
Ce n'est pas cette silhouette qui la terrifie mais l'arrière-plan.
Une forme humaine…
Dressée...
Elle a les bras écartés, retenus par des sangles aux poignets.
Flavie ne peut pas détourner la tête.
Elle est forcée de regarder.
Elle…
Ce visage…
Non...
Non..!
NON..!
Ce n'est pas possible..!
Constance, sa demi-sœur de sept ans, s'agite sur l'étroit piédestal.
Elle est nue.
Elle est terrorisée.
Des larmes coulent le long de ses joues.
Elle pleure de longs sanglots d'épouvante.
Satisfait de ses outils, le chirurgien approche.
Il porte des gants en latex.
Il commence par ausculter l'enfant qui trépigne de peur.
Les gants pincent la peau ici et là.
Les doigts se promènent dans les interstices.
Des cris…
Flavie est tétanisée.
Les langues virtuelles autour de son bassin continuent de la stimuler.
Con et cul sont constamment léchés.
Une stimulation humide...
Une excitation incontrôlée...
Son corps est déchiré entre langueur et horreur.
Le chirurgien se déplace derrière la petite Constance.
Il palpe les fesses et les cuisses de l'enfant.
Il avance un doigt vers le petit con glabre.
— T'es bien potelée, dis moi… T'aimes bien manger... Trop de boissons sucrées... Trop de glaces... Trop de bonbons...
Flavie tremble de tout son corps.
Cette voix…
Le chirurgien n'est autre que Jacqueline.
Ses cheveux sont remontés sous sa coiffe et elle porte un masque, mais il s'agit bien d'elle.
Elle reconnaît la paire de lunettes rondes à monture métallique.
— Arrête de pleurer..!
La femme revient devant sa victime.
Elle gifle l'enfant de toutes ses forces.
Les pleurs redoublent.
— Arrête de pleurer..!
Nouvelle gifle...
La petite fille essaie de contrôler sa terreur.
Constance parle par à-coups, entre deux pleurs...
— J'ai… j'ai… rien… fait… je… veux… ma… maman…
Sanglots lourds...
La petite voix enfantine est chargée d'épouvante.
— Elle n'est pas ici, ta maman... Tu ne la reverras jamais..!
— Je… j'ai… rien… fait…
— Oh que si, ma petite… Ton crime, tu vois… Ton crime, c'est d'être née... Tu es née de la matrice immonde de ta mère...
Constance pleure un peu moins.
— Laissez-moi... partir… s'il… vous… plaît…
Jacqueline lui donne une bonne claque à hauteur des fesses.
Elle pince fortement les deux petits seins.
L'enfant hurle.
Flavie regarde.
Puis, ferme les yeux.
Puis, regarde encore.
Elle transpire de tous ses pores.
Elle gémit.
Elle crie.
Elle crache.
Elle bave.
Elle hurle autant que Constance.
Elle se débat à se faire mal.
La machine odieuse n'arrête pas.
Jacqueline retourne vers ses instruments.
Elle s'empare d'un objet noir oblong.
La fillette se débat.
La femme présente la chose à la petite Constance.
— Regarde, petite salope… C'est un plug-anal d'angoisse... Je vais te l'enfoncer bien loin dans le cul...
Constance s'affole.
— Regarde bien ce qui se passe si j'appuie sur cette télécommande...
Jacqueline exhibe l'objet autant pour la petite fille que pour la caméra.
L'énorme plug-anal est équipé de pointes en acier d'un centimètre qui, déclenchées par la télécommande, jaillissent du cylindre de tous côtés.
Pour ensuite, se rétracter...
— Tu vas avoir très mal si j'appuie… Alors, je te conseille de bien faire ce que je te dis...
Constance s'agite.
Jacqueline pose l'objet sur la table.
Elle gifle la fillette.
— Qu'est-ce qu'on dit..?
— Oui…
Nouvelle gifle violente.
— Oui, madame... On dit madame..., l'instruit Jacqueline.
— Veu… Vo… Voui... ma… dame…
Jacqueline s'empare d'un tube de lubrifiant et du plug-anal.
Elle se place derrière l'enfant.
Flavie ne voit pas le dos de sa demi-sœur mais devine que Jacqueline enduit l'anus.
Puis, sans ménagement, elle force l'énorme engin dans le passage.
La douleur redouble les cris et les pleurs de Constance qui sautille sur place pour éviter la torture de l'intrusion.
Les sangles sont tellement tendues qu'elle ne peut presque pas bouger.
Jacqueline revient vers le devant.
L'opération est terminée.
— C'est un plug… Un bouchon, si tu ne connais pas ce mot... Il ne peut plus sortir de ton cul...
Jacqueline pose la télécommande à portée de main, bien en évidence.
— Arrête de pleurer, petite chienne… Tu n'es pas à la fin de ton supplice...
Constance est défaite.
Sa tête bouge dans tous les sens.
La salive coule de sa bouche.
— Pitié… pitié… ma… madame… j'ai… rien… fait…
— Bien, alors maintenant qu'il est bien en place… Passons à la suite...
— Non… non…
— Madame..! insiste Jacqueline, en la giflant derechef.
— Ma… mada…
Les sanglots de Constance l'épuisent.
Ses jambes sont à bout.
Si elle relâche son poids, ses bras sont alors douloureusement écartelés.
Jacqueline s'empare d'un scalpel de la tablette.
Elle le montre à l'enfant terrifiée qui en pisse de terreur.
La femme la fesse.
— Qui t'a dit que tu pouvais pisser, petite salope..?
Jacqueline pince le sein gauche de l'enfant, arrondi par le gras.
Constance hurle.
— Je vais te montrer ce qu'on fait aux petites filles mal nées… Crois-moi, ta maman aurait mieux fait de se faire avorter... Tu sais ce que je vais te faire, petite chiure..? Je vais t'exciser..!
Flavie s'agite violemment sur son siège.
Elle ferme les yeux.
Elle tente de secouer la tête.
Toujours ces langues qui ne veulent pas la laisser en paix.
Son corps ne comprend pas.
Elle est horrifiée et, pourtant, elle va foutre une nouvelle fois.
Elle n'en peut plus.
Elle hurle.
Elle hurle.
Personne ne l'entend.
Jacqueline tranche d'un coup de lame le petit sein gauche de l'enfant.
Le sang gicle.
Un cri de pure terreur de Constance…
Un cri épouvantable...
La femme se déplace afin que la caméra filme bien le sang qui coule.
Puis, complètement indifférente aux cris déments de l'enfant torturée, elle coupe le bout de gras du sein droit.
Elle jette les morceaux à terre.
Constance est en transe de douleur.
Elle crie à vide, tant sa gorge est usée.
Encore et encore…
Sans fin...
Elle s'agite.
Elle trépigne.
Rien ne peut la sauver.
Jacqueline se place devant la petite victime pour continuer.
Elle s'applique un bon moment.
Flavie ne voit rien.
Elle devine que Jacqueline excise le clitoris de la petite fille…
Lorsque Jacqueline s'écarte, Constance s'est arrêtée de pleurer.
La terreur…
La dépense physique...
La douleur...
La brutalité de la coupe profonde a provoqué une syncope.
Jacqueline s'éloigne afin que Flavie puisse bien voir le sang qui coule abondamment de la vulve de l'enfant.
Jacqueline baisse son masque.
Elle se met à genoux devant Constance.
Elle place sa bouche contre le petit sexe.
Elle commence à boire le sang frais.
Hors d'elle, Flavie crie.
Elle injurie.
Elle crache derechef à l'écran.
Elle-même épuisée, elle arrête subitement de se rebeller.
Elle se détend.
Dans une dimension où horreur et langueur ne font qu'un, elle se laisse submerger.
Elle se laisse porter par la vision de l'épouvante.
Elle ne pourra pas sauver Constance.
Elle le sait.
Jacqueline se redresse.
Le devant de sa bouche, son cou et le devant de sa blouse de chirurgien sont maculés de sang frais.
La femme s'approche de ses outils.
Elle prend un petit flacon.
Elle vide le liquide sur une compresse qu'elle colle sous le nez de l'enfant.
Après quelques secondes, Constance se réveille.
Elle ressemble à une petite toxicomane, droguée au-delà de la réalité.
La tête ballante…
Les yeux révulsés...
Les nerfs sont coupés par l'esprit.
La fillette ne sent plus rien.
Une transe où le physique a abandonné.
— T'es prête, ma petite chérie..?
Constance bouge la tête de côté.
Est-elle encore capable de voir..?
Capable d'entendre..?
— Maintenant… Tu vas mourir...
Jacqueline présente la télécommande du plug-anal.
Elle appuie sur le bouton.
Le mécanisme se déclenche.
La douleur est telle qu'elle arrache un dernier cri d'horreur à la petite fille.
Constance s'écroule avec les bras en croix.
Ses jambes ne la portent plus.
Crucifiée, l'enfant laisse échapper quelques râles.
Sa vie approche vite de la fin.
Jacqueline s'équipe alors d'une longue lame, semblable à une dague ancienne à double tranchant.
Elle l'enfonce lentement au dessus du sexe sanglant de l'enfant.
Elle remonte ensuite la lame vers le ventre.
La petite fille s'écroule.
Molle...
Inerte...
Une poupée de son...
Jacqueline s'écarte pour montrer à la caméra qu'elle a enfoncé la dague jusqu'à la garde.
Flavie regarde Constance morte.
Elle ne sent plus rien.
Un voile traverse sa vision…
Un flou...
Un abandon...
Un arrachement...
Jacqueline retire la dague d'un coup sec.
Elle s'en sert pour couper les sangles.
Le corps de Constance s'écroule sur la plateforme comme un pantin inanimé.
Sans ménagement, Jacqueline arrache violemment le plug-anal qui laisse échapper un torrent de sang frais.
Elle approche une table montée sur roulettes.
Elle soulève puis place le cadavre de l'enfant en travers.
Elle positionne la table bien devant la caméra.
Elle se tient debout, derrière.
Elle s'empare d'un scalpel frais.
Usant de gestes professionnels, elle ouvre le ventre.
Une coupe en croix…
Elle plonge sa main droite gantée dans le cadavre.
Elle cherche un peu.
Elle découpe au scalpel un morceau.
Elle extrait le foie, imbibé et dégoulinant de sang frais.
Elle regarde, pour la première fois, droit dans la caméra.
Elle sourit cruellement avant de mordre à pleines dents l'organe gorgé.