Je suis à une soirée assez huppée.
Je ne connais pas beaucoup de gens alors je déambule entre le bar et le buffet.
Un peu de champagne.
Un peu d'amuse-bouches.
Et, je recommence.
J'étrenne le smoking noir que j'avais commandé à mon tailleur pour les fêtes.
Me mirant dans un miroir de plein pied, je suis très satisfait de la coupe.
Un bel homme de cinquante ans, très à l'aise, sous tous les points de vue.
Dans un coin de la salle, une femme blonde d'une trentaine d'années boit seule.
Elle porte une belle robe du soir crème qui met en valeur ses jolies formes.
Un bandeau assorti retient sa coiffure mi-longue.
Boucles d'oreilles argentées et une parure discrète ajoutent à l'élégance.
L'observant sous un nouvel angle, je note les rides au coin de ses yeux et les veines saillantes sur ses mains.
Les années conjugales accélèrent la perte de jeunesse.
Elle semble perdue dans ses pensées.
— Bonsoir, lui dis-je.
— Bonsoir, me dit-elle, en levant le nez.
Il y a toujours un moment de flottement dans ces approches spontanées, lorsqu'on ne sait pas trop quoi dire.
Craignant de passer pour un crétin, je lance, in extremis, ma réplique de saison.
— Il risque de neiger cette nuit.
Pas brillant, mais c'est mieux que rien.
Cette femme a des traits qui me plaisent bien.
Yeux marrons.
Nez fin.
Lèvres sévères.
Menton pointu.
Le visage de la bourgeoise française, un peu pète-sec.
— J'espère que vous avez monté vos pneus d'hiver, je plaisante.
Bon sang, le champagne fait son effet.
— Je ne sais pas… C'est mon mari qui s'occupe de tout ça.
Réponse de défense féminine classique.
J'ai bien vu l'alliance dorée à sa main gauche mais cela ne me dissuade pas.
— Votre mari est là?
— Oui… Avec monsieur le maire, probablement… Ils doivent parler du conseil municipal.
Me voilà, bien instruit.
Je jette un coup d'œil vers l'assemblée.
Essentiellement des groupes d'hommes qui bavardent autour du grand sapin de Noël illuminé.
Je ne vois pas le maire, donc pas de mari, apparemment.
— Permettez moi de vous tenir compagnie, le temps qu'il revienne… Je me présente, Gilles Rouez.
— Mathilde Labruyère.
— Enchanté.
Plutôt que de se serrer la main, nous faisons tinter nos flûtes à champagne.
Son beau sourire révèle une dentition parfaitement soignée.
De mieux en mieux…
— Et qu'est-ce que vous faites dans la vie, monsieur Rouez? Météorologue ou représentant en pneumatiques?
Son ton est clairement narquois.
— Non, pas du tout… Je suis pornocrate.
— Pardon?!
— Pornocrate… J'ai un site érotique dans l'internet.
Le mot la fige, l'étonne, la force dans un rictus presque comique.
— Et, de quel genre?
— Je sodomise des jeunes filles entre quinze et dix-huit ans.
Je crois que sa gorgée de champagne va lui ressortir par le nez, tant le choc est grand.
— Quoi?!!!
— Je sodomise des jeunes filles entre quinze et dix-huit, je répète sur le même ton neutre.
— Mais, c'est complètement interdit, votre truc!
Horrifiée, elle a haussé le ton mais pas suffisamment pour alerter nos voisins de soirée.
— Non… Non… C'est complètement légitime. Les parents sont d'accord. Ils signent un contrat d'acteur.
— Mais… Non… Enfin!
— Tout est réalisé ici, en studio… C'est un espace très contrôlé, vous savez.
— Mais… C'est…
— Et puis, je n'ai pas eu de plaintes, jusqu'à présent...
Le premier choc est passé.
Elle est au stade où elle ne sait plus si je me moque d'elle ou si je dis la vérité.
— Mais, ce sont encore des enfants, voyons!
— Des jeunes filles pubères… L'âge de consentement, vous comprenez. La majorité sexuelle… Elles savent parfaitement ce qu'elles font. Et puis, elles sont très bien payées.
— Ah, vraiment? Combien?
— C'est trois mille euros pour, à peine, trois heures. Je marque sur le contrat que c'est deux mille pour la jeune fille et mille pour les parents. Mais, je suspecte que les parents gèrent l'argent comme ils l'entendent.
— Et… C'est certainement extrêmement lucratif, pour vous.
— Que voulez-vous, l'internet offre des perspectives internationales… C'est fascinant de voir à quelle vitesse tout cela se développe.
— Moi, je trouve cela très inquiétant…
— Il faut vivre avec son temps.
Mathilde me dévisage.
De ma main libre, je lisse ma barbe grisonnante, en souriant.
— Et il s'appelle comment votre site? me demande-t-elle, en terminant son verre d'un trait.
— Je sodomise la petite voisine point com... Tout attaché.
— C'est direct.
— C'est efficace. Déjà sept ans que je fais ce métier.
— Vous ne manquez pas d'aplomb, vous…
Je souris à sa pique, moqueuse.
— J'en ai un stock illimité.
J'avale d'un trait mon verre de champagne, tout en exposant ma montre Rolex Daytona, en or gris.
Une montre à trente cinq mille euros, tout de même.
Le silence retombe.
Je soutiens le regard de Mathilde, pour voir quand elle baissera le nez.
Je sens l'émotion la traverser.
Une rougeur sur ses joues.
Un léger rictus au coin de sa lèvre.
Enfin, elle baisse le nez, trop troublée pour continuer.
— Je… Je crois que je vois mon mari…
— C'était un plaisir de faire votre connaissance.
Cette fois, je lui prends la main droite pour un baisemain parfaitement exécuté.
— Oui… Euh… Bonne soirée.
— Bonne soirée.
Mathilde fait trois pas vers la grande salle puis stoppe net.
Elle revient vers moi pour me demander:
— Auriez-vous une carte professionnelle?
— Bien entendu.
D'un geste, je tire une carte de visite de la poche intérieure de ma veste.
Je la lui tends.
Elle s'empresse de la glisser dans son petit sac du soir.
Me souriant de toutes ses dents, elle ajoute:
— On ne sait jamais…
Je la regarde s'éloigner.
Puis, satisfait d'avoir fait assez de présence au cocktail de fin d'année de monsieur le maire, je vais saluer notre hôte avant de filer.
Trois jours plus tard, Mathilde m'appelle.
— Allô… Allô, monsieur Rouez?
— Oui, c'est moi.
— Bonjour, je suis Mathilde Labruyère… Nous nous sommes rencontrés…
— Bonjour, Mathilde. Oui, je me souviens très bien… Comment allez-vous?
— Bien, je vous remercie.
Elle marque une longue pause, cherchant les mots justes avant d'entamer sa requête.
— Je… C'est que… Voilà, j'ai repensé à tout ce que vous disiez… J'ai jeté un coup d'œil sur votre site internet, et… Je crois que… Je crois que je serais intéressée.
— Oui, mais comme je vous disais… Je ne sodomise que des jeunes filles entre quinze et dix-huit ans.
— Oh… Non… Non, ce n'est pas pour moi! J'avais bien compris… C'est… C'est pour ma fille.
— Votre fille?
— Monsieur Rouez, vous…
— Gilles… Je suis Gilles.
— Oui, Gilles… Vous m'aviez dit que c'était trois mille euros, pour quelques heures?
— Absolument! Et c'est réglé, en espèces… Trente billets de cent euros. Ou soixante billets de cinquante… Cela dépend un peu du distributeur.
— Oui, c'est parfait… Mais, alors… Comment ça se passe exactement?
— D'abord, on fixe un rendez-vous. Je ne filme que deux jours par semaine. Le mardi et le vendredi. On se retrouve à mon studio dans l'après-midi… Souvent après l'école, pour les plus jeunes, et si ce n'est pas les vacances.
— Bien… Oui, après l'école, ce serait bien… Ma fille sort à quatre heures… Où se trouve votre studio?
— Il est chez moi… L'adresse est sur la carte… Rue de Tiffauges… Ce n'est pas très loin du centre.
— Oui, je vois très bien… Alors, quel jour pouvons-nous fixer? Mardi?
— Hélas, Mathilde, mon calendrier est bien rempli, en ce moment… Et puis, il y a les fêtes… Il faudra attendre la fin du mois prochain… Attendez, que je regarde mon agenda…
— Le mois prochain?! Je n'aurais jamais imaginé… Il n'y a pas moyen de faire une exception?
— Non, Mathilde… Vraiment pas. Je suis désolé. Je suis un peu un perfectionniste, vous savez… La performance vient assurément des jeunes sodomisées mais, aussi un peu de moi, tout de même…
— Oui… Je comprends… Si vous ne pouvez pas faire autrement, alors… Quel jour serait libre?
— J'ai le vendredi 31 janvier, à 17 heures. Cela vous conviendrait?
— Oui… C'est très bien.
— Comment s'appelle-t-elle?
— Qui?
— Votre fille…
— Oui, pardonnez-moi… Je suis troublée… J'ai les mains qui tremblent.
— C'est normal… Les mamans sont souvent les plus nerveuses. Mais, vous allez voir… Je suis un professionnel. Tout va très bien se passer. Alors, elle s'appelle comment?
— Audrey.
— Parfait. Et elle a quel âge?
— Quinze ans.
Petite émotion de ma part. Quinze ans, ce n'est pas très souvent.
— Jeune, donc… Et, certainement très jolie… La beauté de sa maman en est la garantie.
— Oui… Euh...
— Alors, juste pour information, Mathilde… Il faut que vous en parliez à Audrey avant de venir. Vous lui expliquez bien ce que cela représente. Il est impératif qu'elle soit d'accord. Si je sens une hésitation de sa part, je dois annuler. Ce qui me ferait perdre mon temps. Ce serait très embêtant… Enfin, dernière chose, comme Audrey va être sodomisée, il est préférable de faire un lavement intestinal complet, juste avant de venir. Il y des formules toutes prêtes, en pharmacie, pas chères… Ou un peu d'eau tiède et une poire à lavements. Voilà, c'est tout… Sinon, je m'occupe du reste.
— Bien… C'est noté.
— Il faut compter moins de trois heures, en tout… Vous serez de retour pour le dîner.
— Euh, Gilles… J'ai encore une petite question… Pour le contrat… Je veux dire… Ce n'est pas la peine que mon mari signe?
— Un parent suffit. Votre mari n'en saura rien, si c'est cela votre question. L'argent est pour Audrey… Et pour vous… Vous gérez tout cela comme vous l'entendez. Nous sommes d'accord?
— Oui.
— N'hésitez pas à m'appeler si vous avez d'autres questions. Sinon, je vous dis, au 31 janvier… 17 heures… J'ai très hâte de vous revoir, Mathilde, vous savez.
— Euh, oui… Merci, Gilles… À bientôt.
— À bientôt... Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année.
— Merci… À vous aussi.
Elle raccroche.
Toujours la même histoire…
Plus elles sont bourgeoises, plus elles ont besoin de fric.
Cela rend mon métier tellement plus aisé.
À l'heure et à la date convenue, je suis prêt à les recevoir.
C'est toujours un moment d'émotion.
À mes débuts, j'avais un trac fou.
Aujourd'hui, c'est plutôt une nervosité expectative.
Je bouquine un roman, pour ne pas trop y penser.
Avec dix minutes de retard, la sonnette du portail retentit.
Ma villa est de style Napoléon III.
Elle est assez massive de corps avec un mur élevé qui encercle le beau terrain.
De l'architecture stylée qui offre la satisfaction de vivre discrètement, tout en étant proche du centre ville.
Je vois sur l'écran de contrôle que c'est Mathilde au volant de son break 508.
J'appuie sur la touche qui ouvre les battants du portail électrique.
Afin de calmer d'éventuels curieux, j'ai fait poser une belle plaque de cuivre à l'extérieur:
Cabinet de Pédopsychiatrie - Sur Rendez-Vous Uniquement.
Pas de nom.
Pas de numéro de téléphone.
Debout derrière les grandes vitres de la rotonde, j'inspecte ma tenue.
Chemise blanche.
Pantalon gris.
Veste noire avec ceinture et mocassins de cuir assortis.
Sobre et professionnel.
Je vois Mathilde qui gare sa voiture sur l'emplacement réservé aux visiteurs.
Je suis très curieux de voir la tête d'Audrey.
Première surprise, ce sont deux filles qui descendent du véhicule…
Bon, rien d'affolant, je suis organisé pour.
La seconde surprise est nettement plus mauvaise.
Audrey ne correspond pas au descriptif convenu.
Le petit groupe grimpe les marches qui mènent au perron.
J'ouvre la porte d'entrée pour les laisser entrer dans le vestibule.
L'hiver est rude cette année.
Bonnets et gants sont de rigueur.
— Bonjour… Entrez vite.
Les enfants passent devant.
Mathilde ôte son gant de cuir pour me serrer la main.
— Mathilde… Bienvenue.
— Bonjour, Gilles…
Je note un brin de nervosité dans son maintien.
C'est tout naturel.
— Ôtez vos manteaux et vos bonnets… Il fait bien chaud, à l'intérieur. Les enfants peuvent laisser leurs bottes d'hiver, ici. Vous pouvez rester en collants, les filles.
J'aide le petit groupe à se dévêtir ce qui me permet de les estimer.
Je commence par accrocher la doudoune et les accessoires de la plus jeune qui doit avoir sept ou huit ans.
— J'espère que ça ne dérange pas que la petite sœur soit venue, s'inquiète Mathilde. Je n'avais personne pour la garder.
— Ce n'est pas du tout un problème. Bien au contraire…
La petite est très mignonne dans sa tenue d'écolière.
Affichant une petite bouille ronde joviale, nullement effarouchée, elle examine les vitraux colorés de mon entrée.
— Comment t'appelles-tu? je lui demande.
— Jonquille.
— Jonquille? Comme c'est charmant ce prénom… Et tu as une belle petite tête blonde, comme la fleur…
La petite me sourit poliment.
Elle l'a déjà entendue.
— Et toi, tu dois être Audrey…
Audrey termine d'accrocher sa tenue d'hiver.
Elle se tourne vers moi, en mordant sa lèvre inférieure de timidité.
Nous nous serrons la main.
C'est une jeune fille d'apparence plaisante mais le problème est qu'elle n'a pas l'âge convenu.
Je lui donne, au mieux, quatorze ans...
Peut-être, moins!
Je ne fais pas de commentaire pour le moment.
Je sens que Mathilde devine ma déception.
— Bien, avant toutes choses… On va s'occuper de Jonquille.
Puis, me baissant à hauteur de l'enfant, je précise:
— Je vais te montrer la salle de jeux. Tu vas voir, elle est pleine de jouets. Et si tu en as assez, il y a aussi un écran avec des films Disney. Tu m'as l'air d'être très intelligente et je suis certain que tu sauras tout faire fonctionner.
Laissant Mathilde et Audrey en plan, je guide Jonquille vers la pièce du rez-de-chaussée.
Sur le pas de la porte, j'ajoute:
— Si tu as envie de faire pipi, tu as la salle d'eau, juste en face… La porte, ici.
En entrant dans la salle de jeux, les yeux de la petite s'illuminent.
J'en ai pour tous les goûts mais la pièce maîtresse est certainement l'immense maison de poupées avec ses dizaines de personnages, meubles et accessoires.
— Bien, alors tu vas être bien sage, Jonquille. Si tu as besoin de ta maman ou si tu as soif, tu la trouveras au bout du couloir.
La petite Jonquille ne m'écoute pas, déjà envoûtée par le monde merveilleux des jouets.
Je reviens vers l'entrée où Mathilde et Audrey patientent nerveusement.
Je les dirige vers mon bureau.
Dans l'esprit de la vieille maison, le décor est assez démodé.
Du genre, étude chez un vieux notaire de province.
Fauteuils et canapé de cuir, style Chesterfield.
Grand bureau massif sombre.
Collection de livres anciens, parfaitement ordonnés sur les étagères, intégrées aux boiseries foncées.
Les deux prennent les fauteuils tandis que je me pose sur le coin du bureau pour les regarder de haut.
— Mathilde… Mathilde… Ce n'est pas ce qui était convenu, je déclare, sur le ton autoritaire d'un directeur d'école.
Son visage s'inquiète.
Je ne lui donne pas le temps de répondre.
— Tu as quel âge, Audrey?
La jeune fille est vêtue de son uniforme.
Jupe écossaise à dominante vert foncé.
Polo blanc.
Pull bleu marine.
Collants blancs.
Un établissement d'enseignement catholique réputé, réservé pour la meilleure société de notre ville.
— J'ai… J'ai quinze ans.
— Et, c'est vrai ce mensonge?
Audrey est troublée. Mathilde déclare, pour elle:
— Elle va avoir quinze ans… Dans quelques mois…
— Oui, mais ça ne fait pas le compte! J'avais pourtant bien dit… Et ce, à plusieurs reprises… Je sodomise des jeunes filles entre quinze et dix-huit ans.
— Il n'y a pas moyen de faire une exception?
— Je dois établir des limites, Mathilde… Sinon, je veux dire… Où va-t-on?
— Mais… Mais… Allons, bon… Nous sommes là… Et, n'est-elle pas ravissante?
Ravissante est un bien grand mot.
Audrey fait assez gamine.
Peu de hanches.
Peu de poitrine.
Petite et menue pour son âge.
Son visage est plaisant, certes.
Ses lèvres sont bien dessinées.
Ses petits yeux marrons sont vifs et brillants.
Une barrette dorée retient ses cheveux noirs plaqués, coupés mi-longs.
— Oui, tu es très jolie, Audrey. Mais, ce qui est prévu aujourd'hui… L'intensité de l'acte… C'est pas pour…
— Allons, Gilles, insiste la maman, presque désespérée. Un petit effort… Assurément, c'est possible… On doit pouvoir s'arranger.
Mathilde, qui a ouvert deux boutons de son chemisier crème, arque légèrement la poitrine.
Sa pose m'aide à découvrir son soutien-gorge type Wonderbra qui accentue son décolleté.
Tout un programme...
— Et toi, Audrey? Tu en as parlé avec ta maman… Tu sais ce qui est prévu, aujourd'hui. Est-ce que tu te sens vraiment prête à ça?
Gros silence.
Audrey hésite.
Mathilde est pendue aux lèvres de sa fille qui, après une expiration plus forte, déclare enfin:
— Oui.
— Elle est prête! me confirme Mathilde. Pas vrai, ma chérie? T'es une grande, maintenant.
Mathilde pose une main ferme sur celle de sa fille.
Moi, j'hésite encore…
Ma raison lutte contre mes pulsions.
C'est Mathilde qui, spécialement pomponnée pour l'occasion, assouplit mes préceptes rigoureux.
Je ne veux, tout simplement, pas la voir partir sur un échec.
Je soupire à mon tour.
— Bien… Alors, si vous êtes toutes les deux bien décidées…
Je me lève.
Je m'installe à ma place, derrière le grand bureau.
— Avant toutes choses… Occupons nous du contrat.
J'ouvre un tiroir qui contient le document, déjà rédigé.
C'est un contrat d'acteur standard que j'ai légèrement modifié.
Je le glisse vers Mathilde.
— Il est complété… Vous pouvez le lire. Si tout semble correct, en tant que parent, représentant une mineure, vous donnez votre accord pour ce qui va se passer aujourd'hui. Vous pouvez parapher la première page et signer la seconde.
J'approche le porte stylos.
Mathilde s'empare du document.
Elle semble hésiter.
— Euh… Les trois mille euros…
Je souris tout en ouvrant le coffret, posé à ma droite, qui contient l'enveloppe de billets.
Je lui la montre, en précisant:
— Dès que vous aurez signé, je vous donne l'enveloppe. Vous pourrez compter la somme… Tout y est.
— Je vous fais confiance.
Mathilde affiche, sans voile, sa vénalité.
Elle survole à peine le papier.
Elle s'empare d'un stylo-bille, paraphe et signe.
— C'est parfait…
Je glisse l'enveloppe de billets vers elle.
Elle n'y touche pas, immédiatement.
Je me lève, en ajoutant:
— Alors, juste pour terminer… J'ai besoin de voir votre carte d'identité, Mathilde.
Mathilde hésite.
Je précise:
— Tenez le contrat signé dans votre main gauche et votre carte d'identité dans votre main droite. Et, levez-vous, s'il vous plaît.
Mathilde s'exécute, d'abord sans comprendre.
Sortant mon iPhone de ma poche, je la prends en photo.
Visage.
Carte.
Contrat.
Tout est daté et géolocalisé.
C'est ainsi que je tiens les parents.
J'en fais mes complices.
J'ai la preuve irréfutable de leur accord.
Comprenant les conséquences, Mathilde me gratifie d'un petit hochement de tête, avant de ranger ses affaires dans son sac à main et, cette fois-ci, l'enveloppe de billets.
Je range le contrat dans le tiroir que je ferme à clé.
— Bien… Alors, nous y sommes. Je vais vous expliquer la suite. Je vais d'abord vous installer, Mathilde, dans le petit salon. Il y a des boissons et des petites choses à grignoter.
— Je ne viens pas avec vous?
— Non, maintenant c'est à Audrey. Nous serons à l'étage, dans le studio. On va commencer par une petite interview pour apprendre à se connaître. Ensuite, lorsqu'on se sentira à l'aise, nous passerons au tournage. La séquence filmée, en tout, dure environ vingt minutes… La sodomie ne dure pas plus que cinq.
Au mot de sodomie, Mathilde flanche un peu.
Elle serre son sac contre elle.
— Bien, alors Audrey… Tu restes ici tranquillement pendant que je montre le petit salon à ta maman.
La jeune fille hoche la tête.
J'indique à Mathilde de me suivre.
Je prends les devants le long du couloir.
— Ici, c'est la salle de jeux avec Jonquille…
Nous jetons un coup d'œil à l'intérieur.
La petite est perdue au paradis des enfants.
— Ici, en face, c'est la salle d'eau, si nécessaire… Et, voici le petit salon.
Le salon, d'esprit romantique, aux parois tendues de toiles rose fuchsia, donne sur le parc, malheureusement triste et dénudé, en ce mois de l'année.
L'espace est réduit mais agréable avec quatre grandes bergères identiques.
Les tableaux sur les murs représentent des jeunes courtisanes, à l'époque du Premier Empire, en grande robes vaporeuses.
Sur une table basse, sont étalés des magazines variés.
— Installez-vous, Mathilde.
Je lui indique une place.
Mathilde pose ses fesses sur le bord du coussin tandis que j'ouvre un globe terrestre ancien, monté sur roulettes.
À l'intérieur, un petit bar.
Bouteilles, verres et glaçons.
— Autrefois, j'offrais du thé... Mais, à ce stade, les parents apprécient un petit remontant. Laissez-moi deviner, Mathilde… Un whisky, pure malt, 13 ans d'âge?
— Euh… Euh… Volontiers. Merci.
Je lui sers une bonne dose qu'elle saisit, nerveusement.
Je viens m'asseoir sur le fauteuil à ses côtés.
Je pose une main sur la sienne.
— Ça va, Mathilde? Vous tenez le coup, jusqu'ici?
— Oui, ça va… Je… J'ai…
— Tout va très bien se passer. J'ai été un peu brusque avec vous… Je suis désolé. Mais, c'est passé maintenant… Audrey… Et, je vais peut-être vous surprendre, en disant cela… Audrey va passer un moment intense, mais néanmoins plaisant. Je fais cette activité depuis quelques années maintenant… Je sais ce que je fais.
— Oui… Je n'en doute pas. Mais…
— Je pense que vous savez ce que représente une sodomie?
— Oui, bien évidemment… C'est… C'est pénible.
Mathilde baisse le nez, tout en avalant une bonne gorgée qui, instantanément, lui redonne un peu de couleurs.
— Audrey… C'est la fille de?
— Avec mon premier mari… J'ai divorcé. Jonquille est la fille de mon second mari.
— Oui, j'ai bien vu la différence… Mais, elles ont toutes les deux votre charme infini.
Mathilde sourit du compliment.
— Bien, je ne veux pas laisser Audrey attendre trop longtemps… N'hésitez pas à vous servir. Il y des boissons gazeuses et des jus de fruits dans le petit réfrigérateur dans le coin. Vous avez vu les assiettes avec les petits sandwichs et les macarons. Essayez de ne pas trop y penser, Mathilde… On reviendra ici quand ce sera terminé.
Je vois le torse de Mathilde gonfler pour un dernier long soupir.
Je lui baise la main, l'effleurant de mes lèvres.
Puis, sans me retourner, je file à la rencontre intime d'Audrey.
En revenant dans le bureau, je trouve Audrey debout, à fouiner gentiment.
À part quelques vieux livres poussiéreux et des bibelots démodés, il n'y a pas grand chose à dénicher.
En dehors des pièces déjà visitées, toutes les portes de l'étage sont fermées à clé.
Juste dans l'éventualité que Mathilde y chercherait quelques valeurs.
On ne sait jamais.
— Alors, Audrey, tu es prête? Allons-y…
D'un geste, je l'invite à me suivre.
L'escalier qui monte à l'étage démarre de l'autre côté du couloir.
Je grimpe les premières marches, tout en expliquant:
— On va commencer par se parler… J'appelle cela l'Interview… C'est pour apprendre un peu à se connaître… Briser la glace.
Arrivés à l'étage, je dirige Audrey vers la seule porte ouverte.
C'est un espace dénudé à l'extrême.
Une grande pièce dont les vitres sont recouvertes de film dépoli.
Des murs blancs, sans décorations.
Une table de verre moderne.
Deux fauteuils de style années soixante.
Tout est blanc et fortement éclairé.
J'apprécie le faux aspect médical de mon activité.
Je projette une autorité réconfortante mais stricte, à la manière d'un psy traitant.
— Assieds-toi là, Audrey.
Audrey se glisse dans le fauteuil, à l'assise inclinée, qui l'oblige à se caler au fond.
Je ferme la porte.
J'enclenche le verrou.
À partir de ce moment, nous sommes tranquilles.
Personne ne peut entrer à l'étage.
Tout ce que nous faisons, à partir de maintenant, est filmé.
D'ailleurs, je vérifie sur mon portable que toutes les caméras, dissimulées dans les faux murs, sont bien opérationnelles.
Parfait.
Je me tourne vers Audrey, anxieuse de la suite.
— Tu dois avoir soif, Audrey. Qu'est-ce que tu dirais d'un bon verre de Coca?
La pièce, volontairement étouffante, est très bien chauffée.
Dans un coin, j'ai deux bouteilles de Coca-Cola et des verres.
— Oui, s'il vous plaît…
La bouteille de gauche, c'est du Coca-Cola ordinaire.
Celle de droite est teintée d'une très faible dose de Rohypnol, qui aide à détendre les jeunes filles et à gommer les inhibitions.
Pour Audrey, je choisis celle de droite.
Je dépose un grand verre dans sa main.
Comme il n'y a pas de table à ses côtés, je suis assuré qu'elle va le boire.
Je m'assois dans le fauteuil en face d'elle.
Je prends mon temps.
Je l'observe, en lissant ma barbe.
Audrey avale sa première gorgée.
— Bien, Audrey… J'ai d'abord besoin de savoir si tu comprends bien ce qui va se passer. Tu as parlé avec ta maman de ce qu'on va faire?
— Oui.
— Tu sais ce que c'est qu'une sodomie?
— Oui.
— Qu'est-ce que c'est?
Audrey hésite à répondre.
Je la fixe.
Puis, sur un ton scolaire, elle déclare:
— C'est quand le pénis entre dans l'anus.
Au moins, elle a appris la leçon.
Je répète pour elle:
— Dans notre cas, c'est quand le pénis en érection de l'homme pénètre l'anus de la femme. Bien… Et l'anus, tu sais ce que c'est?
Audrey commence à légèrement transpirer.
— C'est… C'est le trou derrière.
— Parfait. Alors, dis moi, Audrey… Es-tu vierge? Devant…
— Oui.
— Bien… As-tu déjà vu un pénis d'homme?
— Oui.
— Dans un film?
— Oui.
— As-tu déjà vu un film de sodomie?
— Oui… Maman me l'a encore montré, hier soir.
— Bien.
À ce stade, je ne suis pas intéressé par le sentiment.
Je préfère une approche clinique.
— Alors, dis moi, Audrey… As-tu déjà vu un pénis d'homme pour de vrai?
Hésitation, puis:
— Oui.
— Tu peux me dire qui c'est ou c'est un secret?
— C'est un secret.
— Bien… On a tous des secrets dans la vie.
Audrey, qui a de plus en plus chaud, continue de boire son Coca.
— Est-ce que tu te masturbes, Audrey? Est-ce que tu te caresses intimement quand t'es toute seule?
Nouvelle hésitation, puis:
— Oui… Parfois.
— Tu regardes des films sur ton téléphone?
— J'ai pas encore le droit à un portable.
— Tes parents sont stricts, dis moi… Alors, comment fais-tu?
Audrey ne veut pas répondre.
— Cela ne fait rien… Qu'est-ce que tu aimes dans ces films? Un homme avec une femme… Deux femmes.
— J'aime bien les femmes… Et parfois, aussi les hommes…
— Les femmes qui s'embrassent et qui se caressent… Cela semble plus facile, non? Tu aimes bien les regarder?
Il suffit de parler de sexualité pour déclencher l'émotion.
Audrey réagit vite.
Elle n'a pas le ton déluré, presque indifférent, des jeunes filles qui viennent généralement chez moi.
Pour elle, aujourd'hui, tout est très intense.
— Oui.
— Tu sais ce que c'est qu'un orgasme?
— Oui.
— Est-ce que tu en as? Quand tu te caresses, en regardant des films…
— Oui… Parfois… Je ne sais pas… Je crois.
— Tu n'en auras pas, aujourd'hui… Et, je ne vais pas toucher à ta vulve, devant… Il n'y a pas d'orgasme possible avec une sodomie filmée. C'est pas vraiment douloureux au point de faire pleurer… Mais, c'est… C'est une sensation très forte… Est-ce que tu as déjà un petit copain? À l'école, peut-être…
— Non. C'est une école de filles… J'en ai pas.
— Tu as une petite amie que tu aimes bien embrasser? Comme une grande… Tu sais, un vrai baiser.
— Euh…
— Avec la langue.
— Oui… Parfois…
— Elle est dans ta classe?
— Oui… C'est ma meilleure amie.
— Tu l'as déjà vue toute nue?
— Oui, dans sa maison…
— Tu dors dans son lit, parfois?
— Oui.
Audrey transpire du front.
Elle s'essuie discrètement de la main.
— C'est toi qui la caresses ou c'est elle?
— C'est elle qui commence quand on regarde un film sur son iPad…
Elle répond plus vite.
Ses inhibitions sont vaincues.
Mes inquiétudes du début s'évanouissent.
J'ai le sentiment que tout va très bien se passer.
— Dis moi, Audrey… Est-ce que tu sais ce que c'est qu'un godemichet? Ou un vibromasseur?
— Oui. Un godet… Je sais.
— T'as déjà essayé avec ta petite amie?
— Oui… Elle l'a pris de la table de nuit de sa maman.
— Tu l'as enfoncé dans un de tes trous intimes?
— Juste la bouche, pour rigoler… Et, juste au-dessus de ma… Ma chatoune... Parce que ça bouge…
— C'est très bon pour les orgasmes, tu verras… Tu devrais dire à ta maman de t'en acheter un, après aujourd'hui. Qu'est-ce qu'elle t'a promis comme cadeau, pour venir ici?
— Une paire de bottes de Uggs.
— Mignonne comme tu es, j'espère qu'elle va t'acheter le modèle en fourrure de koala.
Je suis seul à rire de ma blague.
Audrey ne réagit pas.
Elle termine son verre de Coca qu'elle garde entre les mains.
— Tu en veux encore?
— Non, après ça me donne envie de faire trop pipi.
Je lui prends le verre des mains.
Je le pose sur la table de verre dans le coin.
— Bien… Alors, Audrey, parlons d'autre chose… Est-ce que tu as déjà eu un pénis d'homme dans la bouche?
Surprise!
Gros moment d'hésitation.
— Tu peux me le dire… Tout ce qui se passe ici est un secret…
(Sauf pour les milliers de clients de mon site, bien entendu :-)
Audrey soupire fortement.
— Alors?
— Oui.
— Je ne te parle pas d'un garçon ou d'un petit garçon… Je parle d'un adulte.
— Oui, je sais…
— Tu l'as déjà fait? Une fellation. Un pénis dans ta bouche. Tu n'as pas à me dire qui c'est… Juste, si tu l'as fait.
— Oui.
— Plusieurs fois?
— Oui.
— Tu le fais depuis… longtemps?
— Plus maintenant… Et c'était juste quand j'étais petite… Pendant les grandes vacances…
— Quand tu étais en vacances, chez ton vrai papa?
Réaction choquée d'Audrey.
J'ai deviné juste.
J'enchaîne sans lui laisser le temps de répondre.
— Et quand il t'a fait ça… T'as avalé le sperme?
— Non… Il l'a fait sur mon pyjama.
— Tu as déjà goûté ou avalé le sperme d'un homme?
— Non.
— Tu aurais envie, tu crois, un jour?
— Non… Je ne crois pas.
— T'en fais pas… On ne le fera pas non plus, aujourd'hui… Alors, maintenant c'est la dernière partie des questions… Écoute-moi, bien… As-tu déjà reçu une sodomie?
— Non.
— Est-ce que le monsieur, pendant les grandes vacances, t'a déjà mis un doigt dans l'anus?
Grimace choquée.
Elle tourne la tête de côté.
— C'est un, oui?
Audrey acquiesce timidement de la tête.
— Dans ton lit?
— Non… Après la fessée…
— T'avais fait une bêtise?
— J'avais onze ans… J'ai renversé une bouteille de vin sur la nappe, au dîner…
— Et ton papa t'a donné une fessée?
— Oui.
— Devant tous les invités?
— Oui.
— Sur tes fesses, toutes nues? Et, après, il a mis un doigt dans ton anus?
— Non, j'étais mise au piquet dans le coin pour pleurer… Et, y'a un monsieur qui… Qui a mis un doigt dans le beurre et qui me l'a enfoncé, très loin…
— Pas très gentil, ce monsieur… Les autres ont tout vu?
— Ils ont tous rigolé.
— C'était très méchant… Il n'aurait pas dû faire ça. Je suis désolé pour toi, Audrey… Qu'est-ce qui s'est passé, après?
— Cécile, la nouvelle femme de papa, m'a emmenée dans la salle de bains pour me laver. J'ai pleuré… On a parlé… Mais, après… Il n'est plus venu m'embêter, le soir.
— Ah, tu vois… Une mauvaise expérience, parfois ça donne du bien… Tu sais, Audrey, nous faisons tous de mauvaises expériences… Je suis certain que ta maman en a eu, à ton âge aussi… Et, un jour, ce sera aussi Jonquille… Cela fait partie du monde qu'on ne contrôle pas… Alors, quand cela arrive, il faut continuer, en se disant que tous les gens, sans exception, ont des expériences désagréables… Mais, ton histoire est très intéressante… Tu l'as racontée à ta maman?
— Non.
— Mais, tu me le dis, à moi… C'est bien… C'est que nous sommes en confiance. Alors, je pense que nous pouvons continuer comme prévu. Mais, avant, je vais te poser la grande question… La plus importante…
Je laisse le suspense planer, avant d'ajouter:
— Est-ce que tu es cent pour cent d'accord, Audrey… Que je te sodomise, aujourd'hui?
Longue pause.
Gros silence.
Elle se mord la lèvre inférieure de confusion.
— C'est important pour moi que tu sois d'accord… Et, même si tu dis, non… Je t'assure que ta maman va garder tout l'argent… On ne lui dira rien… Évidemment, j'aimerais bien que tu dises oui… Parce que, tout d'abord, je te trouve vraiment très jolie… Et, avec tout ce que je sais de toi maintenant, je sais que tu as beaucoup de courage… Tu n'as pas peur… Tu sais que tout est un moment à passer… Et après, c'est toujours autre chose… Alors Audrey, écoute-moi bien… Est-ce que tu es d'accord pour que mon pénis en érection pénètre ton anus vierge?
Cette fois-ci, Audrey n'hésite pas.
— Oui.
J'ai deux décors possibles.
Je choisis selon la personnalité de la jeune fille.
La porte de gauche donne sur une chambre de style banlieue branchée.
Couleurs vives.
Meubles Ikea.
Posters Hip-hop.
Pour Audrey, je choisis la porte de droite.
Un décor de lycéenne d'un bon quartier.
Plus sobre.
Plus romantique.
J'ai même ajouté un buste de Victor Hugo.
Ce sont des décors de cinéma.
Tout est factice.
Inutilisable.
Inamovible.
C'est ici que se déroule la sodomie, comme si la jeune fille avait laissé entrer un étranger dans sa petite chambre de lycéenne, pour passer un moment intime.
Les zones favorables aux prises de vue sont marquées au sol.
Je positionne Audrey sur la première marque, proche du petit lit couvert de draps brodés et de peluches enfantines.
— Déshabille-toi, Audrey, s'il te plaît… Tu restes juste en petite culotte. D'accord?
Audrey respire lourdement avant de commencer par le haut, déposant, au fur et à mesure, ses habits sur le lit, à portée de main.
D'abord son pull en V, bleu marine.
Ensuite, son polo blanc.
Elle porte un soutien-gorge triangle blanc, à broderie anglaise, qu'elle garde pour le moment.
Elle défait sa jupe écossaise.
Enfin, elle ôte ses collants blancs opaques qui viennent s'ajouter à la pile désordonnée.
Sa petite culotte blanche, elle aussi en broderie anglaise, est ornée d'un petit nœud noir.
Elle fait encore plus menue comme cela.
Jambes droites.
Presque pas de hanches.
Clavicules saillantes.
Contrairement aux jeunes filles délurées qui viennent habituellement se faire sodomiser chez moi, elle ne porte ni tatouages, ni piercings. J'apprécie beaucoup.
— C'est bien, Audrey… Tu n'as pas froid?
— Non, ça va.
Elle se tient bien droite, les bras ballants.
Le ventre légèrement avancé.
— Tu peux retirer le haut, s'il te plaît?
Elle obéit mécaniquement pour révéler une petite paire de seins d'adolescente.
Les aréoles sont fines.
Les mamelons presque invisibles.
— Maintenant, le bas…
Audrey soupire une dernière fois, avant de se lancer.
D'un geste, elle baisse sa petite culotte qui glisse à ses pieds.
Je découvre une fente quasi enfantine, aux lèvres bien rentrées.
Un fin duvet de poils foncés recouvre son mont de Vénus.
Je frémis un peu car je n'ai jamais eu, dans mon studio, de fille si jeune.
— Tu as quel âge, Audrey? Pour de vrai, maintenant…
— J'ai… J'ai treize ans… C'est maman qui m'a dit de mentir, avant.
Je frissonne de façon incontrôlée.
Mathilde!
Mathilde!
Quelle folie!
— Je ne suis pas assez jolie? me demande-t-elle, soudain inquiète.
— C'est tout le contraire, Audrey… Tu es trop jolie! Tu es la plus jolie jeune fille que j'ai jamais vu de ma vie.
Elle me sourit, se tordant machinalement comme pour cacher son intimité.
— À moi, maintenant.
Je suis devant elle.
Elle a tout loisir de m'observer.
Pour poser mes habits, j'ai un valet en bois.
Je commence par mes mocassins.
Ma veste.
Mon pantalon.
Ma chemise.
Mes chaussettes.
Lorsque je suis en slip blanc, je me positionne face à elle.
Je le baisse doucement.
Audrey me regarde faire, avec grande curiosité.
Elle voit mon corps d'homme nu.
Rester en forme physique fait partie de mon métier.
Je n'ai pas une figure d'athlète mais celle d'un homme mince, normalement proportionné.
Je suis entièrement épilé, du cou jusqu'aux pieds.
Pas un poil.
Je n'ai pas, non plus, l'attribut sexuel d'un acteur de film X.
Mon pénis est ordinaire.
La moyenne nationale…
J'ai vérifié.
Audrey est très intéressée par mon intimité.
À ce stade, je ne bande pas mais mon gland est apparent.
Nus.
Face à face.
L'émotion est intense.
Je prends pourtant mon temps.
Il s'agit de capter toutes les expressions du visage d'Audrey.
C'est cela que mes clients désirent surtout voir.
La dizaine de caméras, dissimulées dans les murs, nous filme sous tous les angles.
Pour l'instant, je fixe cet amour de petite fente adolescente.
J'ai envie de l'embrasser.
De la caresser.
De la lécher jusqu'à la faire jouir…
Mais, ce n'est pas le propos du jour.
Je me contente de bien inspirer.
J'ai l'odorat très fin.
Je sens, dans cette pièce étouffante, l'odeur sexuelle d'Audrey.
Transpiration, urine et petits jets de sucs intimes.
Mon sexe se met un peu à gonfler.
Audrey est fascinée par son éveil.
Le lit n'est pas l'endroit de la sodomie.
Afin de bien filmer l'acte, j'utilise le fauteuil.
Il est déjà positionné avec l'arrière du dossier contre le petit bureau d'écolière, recouvert de cahiers et de manuels scolaires.
Il est complètement fixe.
Vissé au sol, il ne peut pas bouger.
Les coussins, en similicuir foncé, sont rembourrés.
Le dossier n'est pas trop élevé, afin que le visage d'Audrey soit bien dégagé, face à la caméra pour les gros plans.
— Allons-y, Audrey… Tu vas te mettre, à genoux, sur le fauteuil. Le dos tourné vers moi.
Audrey tremble derechef, en voyant l'endroit.
Je la dirige sans la toucher.
Elle se positionne comme je le veux.
— Pose tes mains sur les bords du dossier… Pas trop haut… Là, c'est parfait. Ça va? Tu es confortable?
— Oui.
Je vérifie sur l'écran de contrôle, dissimulé sur le côté, que sa tête est bien centrée.
Tout va bien.
— Bien, Audrey… Nous y sommes… Le moment est venu de ta première sodomie… Alors, comme c'est un passage étroit, je vais mettre un fluide dans ton conduit anal. C'est un lubrifiant très efficace et très plaisant… Il n'est pas froid mais je dois tout de même pousser l'embout du tube dans ton sphincter… C'est d'accord?
— Oui.
L'anticipation ajoute au plaisir.
Dans une niche, j'ai mes accessoires déjà prêts.
Je prends la petite poire à lavement emplie du lubrifiant neutre.
— J'y vais…
Les fesses d'Audrey sont absolument parfaites.
Pas une marque.
Pas une cicatrice.
Je les écarte doucement pour révéler son anus.
C'est lui qui me fait complètement bander.
Un puissant courant électrique traverse mon corps.
Son anus est magnifique.
Petit.
Gracieux.
Vierge.
Il n'a subi aucun abus.
Il n'est pas cerclé de colorations foncées comme chez les jeunes filles modernes qui abusent de jouets sexuels.
Audrey, c'est la perfection anale.
Le bout effilé de la poire entre facilement.
Je presse sur le caoutchouc.
Le visage d'Audrey affiche l'étonnement mais indique aussi que tout va bien.
Je la retire.
— C'est parfait… Tu es prête?
— Oui.
— Je vais y aller très doucement… Si tu as vraiment trop mal, tu dis le mot : kangourou… C'est le code pour que j'arrête tout. Kangourou… C'est d'accord?
— Oui.
— Alors, on y va…
Audrey se raidit légèrement.
J'enduis ma verge de lubrifiant intime.
Je bande bien.
Je frotte mes mains rapidement pour les chauffer puis je les pose doucement sur les fesses d'Audrey.
C'est le premier vrai contact, entre nous…
Son corps réagit immédiatement de légers tremblements.
Son visage exprime l'angoisse devant l'inconnu.
C'est le moment dont mes clients raffolent.
Le but même de toute mon organisation.
L'expression du visage de la jeune fille à l'instant où le gland traverse le sphincter et pénètre l'anus.
Tout est dans cet acte sublime, gravé dans l'ADN lubrique de tous les hommes de la Terre, depuis des millénaires.
J'avance la tête de mon sexe qui touche sa peau.
Sur l'écran de contrôle, je vois le visage d'Audrey réagir.
Mélange d'alarme et de résolution.
Lorsque le gland avance plus loin, écartant le sphincter, je vois sa bouche s'ouvrir en grand…
Ses sourcils se froncent, dans une expression inimitable d'étonnement et de crainte.
Puis, le gland de ma verge passe l'obstacle.
La pénétration lui arrache un petit cri étouffé.
Je continue d'avancer millimètre par millimètre, très doucement, pour profiter de toutes ses expressions scandalisées.
— Respire bien, Audrey… Ne te crispe pas… Mais, souffle longuement, comme si tu soufflais pour faire tourner un moulin à vent…
Audrey le fait un peu mais mon avancée dans son anus la bouleverse trop.
Ce n'est pas une douleur violente…
C'est plutôt l'inconfort d'un objet large, étranger, venu déranger un conduit naturel qui se sent agressé.
L'étroitesse d'Audrey me met véritablement au défi.
J'utilise toutes mes techniques de relaxation mentale pour me contrôler.
Mais, je poursuis mon avancée.
Je suis, à présent, aux deux tiers dans son anus.
Audrey commence à transpirer.
Son visage passe par mille expressions de choc.
Je glisse une main rapide sous elle pour tester le degré d'humidité de son entrée vaginale.
Elle est parfaitement sèche…
C'est normal, pour treize ans.
Je poursuis alors, pour arriver au fond de son canal anal, aussi loin que la nature me le permet.
— C'est bien, Audrey… Respire bien… Ça c'était juste la pénétration… Maintenant, la sodomie va commencer…
J'entame doucement mon va-et-vient.
Je n'ai pas avalé d'aide sexuelle avant la séance.
Ce serait tricher…
J'accepte la nature.
J'ai une endurance, selon la candidate, de deux à trois minutes.
Mais, l'extraordinaire situation des treize ans d'Audrey me font craindre l'éjaculation précoce.
Allons, du cran…
Je tiens ses petites fesses, fermement, sans trop serrer.
Je trouve un rythme.
Audrey, qui jusque-là faisait tout pour retenir ses cris, ne peut plus se contrôler…
Des sons, des râles inconnus, remontent du fond de sa gorge.
Elle serre des dents.
Elle secoue la tête.
J'accélère un peu.
Audrey s'agite.
Son corps se met en mouvement, cherchant à aller contre mon avancée.
Elle commence à sentir les premières douleurs profondes.
Pour une femme, il n'y a pas d'orgasme possible avec une première sodomie.
À l'instar d'une fellation, le plaisir est purement masculin.
À ce stade, une femme expérimentée peut caresser son clitoris pour tenter de se distraire des sensations désagréables.
Audrey est trop crispée contre le dossier du fauteuil pour bouger une seule main.
La douleur véritable commence à remonter.
De mon côté, l'agitation, mariée à ses petits cris de souffrance, augmentent mon plaisir bestial.
Je fais tout pour ne pas succomber.
Tant pis, j'accélère.
Tant qu'à faire, autant y aller à fond!
Audrey approche vite de sa limite.
Son corps se courbe.
Se détend.
Se tord de plus belle…
Elle va crier, c'est certain.
Crier, comme elle ne l'a jamais fait de sa vie.
Je suis au maximum de ma vitesse.
Mon gland gorgé laboure sauvagement son conduit anal.
Le feu sexuel est à son maximum.
Ça y est, ses fesses se contractent.
Ses jambes.
Ses bras.
Son dos s'arc-boute.
Elle hoquète:
— Ça fait mal… J'ai mal, monsieur… J'ai mal! J'ai mal!
Je n'en peux plus.
Je lâche ma semence au plus profond d'elle.
Je jouis violemment dans cette fille de treize ans.
Je reste planté loin dans son séant.
Nos corps convulsent…
Moi-même, ce qui ne m'arrive jamais, j'ai laissé échapper un râle libérateur tant l'instant est fulgurant.
Vite, je retrouve mon souffle.
Mon métier…
Audrey gémit encore, sous le choc de l'acte insensé.
J'attends un peu.
Je regarde sur le moniteur son visage rougi, indigné, baigné de larmes qui reprend à peine sa composition.
— Tu es magnifique, Audrey… Tu es magnifique, dis-je, pour l'encourager.
Je ne bouge toujours pas.
J'attends le moment adéquat.
— C'est fini, maintenant, ma chérie… Je vais me retirer de toi… Ne bouge pas… Ferme les yeux si tu veux… Mais, ne bouge surtout pas.
J'ai joui si fortement que mon sexe se dégonfle illico.
Il est expulsé de force par le petit corps.
Je me place de côté.
Je sais où sont mes caméras.
J'écarte délicatement les fesses d'Audrey alors que le sperme épais commence à couler doucement de son anus et le long de sa cuisse gauche.
— C'est bien, Audrey… Tu es fantastique… Ne bouge pas…
Elle souffle enfin, contente de me savoir parti.
Elle ferme les yeux.
Parfaitement immobile.
Elle a compris, instinctivement, ce que je veux.
Son anus s'ouvre et se contracte gentiment pour augmenter la coulée.
C'est magnifique!
Je laisse du temps aux caméras pour bien tout enregistrer, avant d'ajouter:
— Je vais te toiletter… Je vais appliquer une serviette tiède pour t'essuyer.
Je frotte sa peau d'un linge légèrement humide jusqu'à ce qu'il ne reste pas de trace.
Puis, j'en fais de même de mon côté.
— Tout va bien, Audrey… C'est terminé. Tu peux descendre du fauteuil.
La séquence filmée ne va pas plus loin.
Je coupe, en général, après la coulée de sperme.
Maintenant, c'est à nous deux de revenir sur terre.
De retrouver nos esprits…
D'une main, j'aide Audrey à trouver son équilibre.
Je sais que l'effet de chaleur dans son bas-ventre est encore présent.
Je sais que son sphincter est blessé.
Que son anus est violenté.
Je lis aussi sur son visage le soulagement d'être libérée, après l'assaut.
— Ça s'est bien passé, je crois… Qu'est-ce que tu en penses?
— Oui, dit-elle, pleine de courage, en se mordant la lèvre inférieure.
Les jeunes filles et leur sens du devoir…
J'adore.
— Tu peux t'habiller, maintenant.
J'en fais de même.
De ma vision périphérique, je la vois mettre sa culotte.
Puis, assise sur le lit, elle tente vainement d'enfiler ses collants.
Elle tremble trop.
Pas moyen…
Alors que je ne porte que mon slip, je viens l'aider.
Je lui mets ses collants pour elle.
Je les tire bien haut.
Je l'aide avec son soutien-gorge.
Puis, son polo.
Sa jupe écossaise et son pull bleu marine.
La voilà toute habillée, comme à l'arrivée…
— Dis…
Tiens, Audrey me parle…
C'est la première fois qu'elle prend l'initiative de me parler.
— Oui?
— Est-ce que… Est-ce que tu peux me serrer?
Je suis surpris par sa demande.
Je la serre fort contre moi.
Je sens son corps délicat.
Elle pose les mains sur mes épaules nues.
J'approche mon visage du sien.
Je sens son petit corps frémir, encore sous le choc de l'assaut.
Audrey ferme les yeux.
Elle écarte les lèvres.
Je l'embrasse d'un baiser amoureux, complètement inattendu.
Sa petite langue vient frotter contre la mienne tandis que j'aspire sa délicieuse salive parfumée.
Mon sexe est presque prêt à redémarrer mais je contrôle ma pulsion.
Je l'éloigne gentiment.
Le visage d'Audrey est de nouveau calme.
Je me redresse.
Je m'habille ensuite le plus vite possible.
— Viens…
J'ouvre la porte opposée.
Nous entrons dans la dernière pièce de mon studio.
Un espace avec de vraies fenêtres.
De la lumière naturelle.
Des fauteuils mous.
Des couleurs gais.
— Parlons une minute avant de retrouver ta maman.
Je nous sers deux verres d'eau de la carafe.
Je lui tends le sien.
Je bois une bonne gorgée avant de m'asseoir à ses côtés.
— Tu as été formidable, Audrey… Je crois que je ne vais jamais oublier ce moment qu'on a passé ensemble.
Audrey reste muette.
Je n'arrive pas à deviner ses pensées.
— Mais, avant de partir, je veux te donner quelque chose. Un cadeau…
J'ai deux cadeaux prêts, dans le meuble à ma droite.
En général, j'offre à mes jeunes filles, principalement des dix-sept ans, rebelles et entraînées, un plug-anal.
Un beau modèle, en silicone transparent, avec un cristal Swarovski à l'extrémité et un tube de lubrifiant.
Pour Audrey, je prends l'écrin qui contient le cadeau plus précieux.
Je l'ouvre pour elle.
Il contient une chaîne en or avec un médaillon.
Gravée sur une face, se trouve la lettre majuscule grecque, Phi, soit un cercle traversé par un trait vertical.
Sur l'autre, la formule latine, Memento Mori.
— Elle te plaît?
— Oui.
— Je te la mets…
Je fixe la chaîne en or autour de son cou.
— Pour te souvenir de notre moment ensemble…
Audrey examine le bijou des deux côtés.
— Ce pendentif, tu vois, c'est un peu comme un bouclier… Il va te protéger… Tu verras Audrey que, dans la vie, il y aura beaucoup d'attaques contre toi… Des attaques physiques et des attaques mentales… La prochaine fois, que ça t'arrive… Que tu commences à avoir peur… Ou avoir très mal… Pense, très fort, au dessin sur ce médaillon… C'est la lettre grecque, Phi… C'est aussi le symbole du nombre d'or que tu pourras étudier plus longuement… En gros, il s'agit d'une clé… La clé de toi… La clé qui ouvre ta tête… Faire fi de quelque chose, en français, c'est aussi ignorer cette chose… Comment? En imaginant dans ton esprit, un moment très spécifique…
Je lui prends les mains dans les miennes pour accroître son attention.
Je la fixe, sans cligner des yeux.
Elle est plongée dans mon regard.
— Par exemple, tu es à l'hôpital… Tu as un cancer… Tu es au stade terminal et tu vas mourir dans de terribles douleurs… Ou bien, tu penses très fort que tu es dans un accident de voiture épouvantable… Tu es écrasée par le métal de la carrosserie. Tu souffres affreusement… Tu saignes de partout et tu vas mourir… Ou alors, un homme monstrueux t'a attrapé sur le chemin de l'école. Il te tient à terre… Il n'a qu'une seule idée, celle de t'étrangler de ses mains, pour te regarder mourir… Voilà, c'est dans ta tête… C'est ton bouclier… C'est, Phi… Lorsqu'on te fait mal, tu fermes ton esprit à clé… Tu mets, dans ta pensée, non pas la douleur de ce qui t'arrive sur le moment… Tu vas penser, au contraire, à l'instant, très réel, très vif, où tu vas mourir… Alors, tu verras, qu'après l'attaque… Après la fessée… Après le doigt fourré dans ton anus… La blessure ne sera rien… Comme envolée… Parce que tu as ton bouclier… As-tu compris?
— Euh… Je crois… Mais, qu'est-ce que je dois penser… D'aujourd'hui?
Décidément, Audrey est vraiment lucide pour son âge.
— C'est le jour où tu es devenue une femme très forte… Pense à Jeanne d'Arc, en armure, avec son épée et son bouclier… Tu as appris qu'on pouvait tout affronter dans ce monde… Absolument, tout… Même un inconnu qui te sodomise pour de l'argent… Alors, si ça c'est possible, c'est que tu peux tout faire… Tu peux tout dire… Tu peux penser, tout ce que tu veux… Tu es protégée! Si un homme vient dans ta chambre pour mettre, de force, son pénis dans ta bouche, tu lui dis non! S'il te donne une gifle, tu as ton bouclier! S'il te donne une fessée, tu as ton bouclier! S'il te sodomise, de force, tu as ton bouclier! Tu fermes les yeux et tu penses très fort que tu brûles, vivante, avec Jeanne, sur le bûcher… Memento Mori… Je sais que tu fais du latin à l'école, cela veut dire… Souviens-toi que tu vas mourir… Tu comprends?
— Oui.
Je la relâche.
Je lui souris.
Je caresse, d'une main paternelle, le haut de sa tête.
— Allez, viens… On va retrouver ta maman et Jonquille.
Nous descendons l'escalier en silence.
— Va jouer avec ta petite sœur, je vais parler à ta maman.
Sans hésiter, Audrey fonce vers la salle de jeux.
Je me dirige vers le petit salon.
Mathilde n'a pas bougé.
Elle pianote sur son téléphone.
Je note qu'elle n'a rien mangé, ni bu autre chose que le premier verre que je lui avais offert.
— Tout… Tout s'est bien passé? Où est Audrey? me demande-t-elle, anxieuse, en rangeant son appareil.
— Elle est avec Jonquille, dans la salle de jeux…. Cela s'est très bien passé.
— Vraiment?!
— Et vous Mathilde? Le temps n'a pas été trop long?
Subitement frappée par l'opprobre, Mathilde se cache le visage dans les mains.
— J'ai tellement honte… Je suis une mère indigne.
— Si vous l'avez fait c'est que vous aviez vos raisons…
Mathilde me fixe maintenant.
Elle est sincèrement catastrophée.
— Si vous saviez… Nous avons de terribles problèmes financiers. Mon mari a été pris dans cette affaire de pots de vin du nouveau centre commercial… Il y est jusqu'au cou… Les frais d'avocats et de procédures… Et tout le reste qui est encore à payer… Les écoles… La cantine… Le loyer… Les voitures… Nous sommes pris à la gorge. Ces trois mille euros sont une bénédiction… Même si le coût moral est énorme… La pauvre Audrey…
— La brave Audrey… Admirez son courage… Elle l'a fait pour vous, Mathilde… Pour vous aider… Vous allez la questionner ce soir et je suis certain qu'elle vous dira que c'était très intense… Et, même si elle ne veut pas en parler, ce n'est pas parce qu'elle est traumatisée… Au contraire… C'est parce qu'elle a appris à affronter, le pire inconnu… Elle a grandi.
— Je suis affreuse…
— Allons, Mathilde, pas de théâtre… Je vous trouvais plus belle lorsque vous preniez vos airs altiers.
— Je ne pourrais jamais me le pardonner… Savoir que ma fille est vue, sodomisée… Pour un public de milliers de pervers…
— Écoutez, Mathilde… Oui, j'ai sodomisé Audrey… Mais, après… J'ai décidé que je ne mettrais pas la séquence sur mon site internet… Elle est trop jeune… Cela pourrait donner de mauvaises idées à mes clients. Après, on ne sait plus où cela s'arrête… Avec Jonquille, pour cinq mille? Non… Je ne veux pas refaire l'expérience… Audrey ne sera pas présentée à mon public… Mais, je n'efface pas les vidéos pour autant… Elle restera dans ma collection privée.
— Vraiment?! Vous feriez ça?! Mais… Je garde l'argent?
— Bien entendu.
— Je suis confuse… Mais, je vous dis, tout de même… Merci.
— En parlant d'argent… Je pense, Mathilde, que vous avez besoin d'un emploi lucratif.
— Moi?
— Vous ne travaillez pas, en ce moment?
— Non, je n'ai jamais travaillé de ma vie.
— Figurez-vous que, avant que vous arriviez, j'étais en train de lire un roman qui m'a donné une idée… Pour tout dire, j'avais envie de me diversifier depuis un moment mais je ne voyais pas comment… C'est un peu Jonquille qui m'a inspiré.
— Mais… Vous venez dire…
— Laissez-moi aller au bout de ma pensée… Voilà, j'ai un immense grenier vide, ici, au second étage… Imaginez, un bel espace de jeux pour des petites filles entre six et dix ans… Pas trop nombreuses… Disons, une dizaine pour commencer… Elles viennent jouer, une fois par semaine… Peut-être, le mercredi après-midi… Les mamans attendent dans le salon. Les petites sont supervisées par une maîtresse… Là, je pensais que ce serait vous… Je vous vois en lingerie de luxe, avec des talons aiguilles… Mais, vous portez par dessus une blouse blanche, assez courte, pour le côté professionnel… Donc, les petites filles arrivent pour jouer… Elles passent au vestiaire pour se déshabiller complètement… Elles enfilent chacune une petite culotte de coton blanc, toute neuve… Petit détail, nous brodons, à l'avance, chaque prénom sur chaque culotte… Elles entrent dans l'espace de jeux, sans autre vêtement… C'est à vous de les occuper… Des activités… Colin-maillard… Chaises musicales… Ou vous les mettez en cercle pour leur lire une histoire romantique… Il y a aussi des boissons à volonté, genre Coca ou Fanta… Si elles ont envie de faire pipi, elles utilisent le toilette aménagé. Il n'a pas de porte… et pas de papier.
— Quoi?!
— Laissez-moi terminer… Après, disons trois ou quatre heures d'activités joyeuses, toutes ces petites filles rentrent chez elles. Elles repassent par le vestiaire pour se rhabiller. Vous récupérez les petites culottes dans lesquelles elles ont bien transpiré… Des gouttes de pipi, aussi… Et, selon le niveau d'excitation, des sucs plus intimes… Nous payons les mamans chaque semaine… Disons, cent euros de l'heure… Et voilà… Le tour est joué.
— Je ne comprends pas…
— Le site internet s'appelle La Ronde des Petites Fées… Chaque semaine, notre public peut regarder toutes ces petites filles qui s'amusent. Nous utilisons des dizaines de caméras. Chaque spectateur peut les observer, les écouter, sous l'angle qui lui plaît. Imaginez tous ces gros plans de petites culottes blanches… Ces jambes fines… Parfois, écartées… Ces galipettes… Les clients nous paient pour tout voir… Et, chaque semaine, nous vendons, aux enchères, les petites culottes… La petite culotte d'une petite fille vaut très cher, vous savez… Surtout, si on sait qui l'a portée… Entre le site payant et les culottes, nous pourrions gagner beaucoup d'argent.
— Nous?
— Je m'occupe déjà des sodomies… Je ne peux pas tout faire. Vous, Mathilde, vous pourriez gérer La Ronde des Petites Fées. Je m'occupe de toute la technique et vous, c'est le recrutement et l'animation. Avec un petit groupe de l'école de vos filles, ce serait très aisé…
— Moi?
— Nous devons faire les calculs mais, vous devriez gagner au moins trois mille euros par semaine… Peut-être, plus…
— Trois mille par semaine?! Douze mille par mois…
— En espèces… Et pas la peine d'en parler à votre mari…
Mathilde me fixe de ses grands yeux marrons comme si le Christ venait de lui parler.
Elle n'hésite pas.
Elle colle ses lèvres aux miennes.
Après la fille, j'ai la langue de la mère qui tourne délicieusement dans ma bouche.
— Oh, Gilles… Gilles… J'ai… J'ai une envie folle que vous me sodomisiez…
— Pas aujourd'hui, Mathilde… Ramenez plutôt vos filles à la maison… C'était une grosse journée… Et lundi, je vous appelle… L'avenir est plutôt rose, vous ne trouvez pas?
Un peu plus tard…
Pour ma sécurité, j'ai des caméras et des micros partout dans la maison.
Une fois Mathilde et les filles parties, je descends dans mon sous-sol où se trouve le matériel technique.
J'ai des ordinateurs professionnels pour le montage des séquences et le mixage sonore.
J'ai des dizaines de disques durs.
Des classeurs entiers de cartes SD pour mes archives.
Un verre de cognac Louis XIII à la main, je m'installe dans mon fauteuil devant la console de contrôle.
Bien installé, je commence par visionner la petite séquence entre Audrey et Jonquille.
Audrey entre dans la salle de jeux.
Jonquille est occupée avec une poupée Corolle.
— T'as fini?
— Oui…
— Qu'est-ce que t'as fait, tout ce temps?
— Le monsieur m'a sodomisée.
— C'est quoi?
— Il a mis son pénis dans mon anus.
— C'est quoi la nusse?
— Le trou derrière… Le trou à caca…
Jonquille rigole immédiatement, en se couvrant la bouche.
— T'as fait caca dessus?
— Mais non, que t'es bête, alors… J'étais propre, exprès… C'est pour ça qu'on était en retard…
— Il a baissé ta culotte?
— J'étais toute nue… Sur un fauteuil… Il a écarté mes fesses… Il a mis un produit et après il a mis son pénis dans mon anus.
— Tout mou?
— Non, il était en érection…
— C'est quoi ?
— C'est quand un homme, c'est dur… Tu sais… Tu l'as déjà vu, toi aussi… Tu te souviens?
— Ah bon?! Et, il l'a mis dans ton trou à caca? C'est dégueulasse…
— Non, c'était pas dégoûtant, justement… C'était…
— C'était quoi?
— C'était énorme… Je veux dire… Vraiment, très fort… J'ai senti un truc…
— Un gros truc dans les fesses… On a compris.
— Non, c'est… Je peux pas te le décrire… Mais, je me sens pas pareille… Je me sens changée… Et si j'y pense, c'était même pas affreux… C'était vraiment autre chose… Un truc que personne ne fait…
— Et moi, il va me le faire aussi?
— Non, t'es trop petite… Moi aussi, d'ailleurs… C'était une exception… Pour aider maman qui veut aller au ski.
— Il est gentil, alors… Le monsieur.
— Oui… Au début, j'avais hyper peur et maintenant… Pas du tout… J'ai plus peur… Plus peur du tout.
Perdue dans ses pensées, Audrey touche le médaillon, caché sous son polo.
— T'es bizarre, tu sais, constate Jonquille.
— C'est ça, quand on est grand… Tu ne peux pas comprendre, t'es trop petite.
— Ouais, ben moi je préfère jouer avec ma poupée.