Clara longe le petit couloir.
— Joëlle… Joëlle…
Sans frapper, elle ouvre la première porte sur la droite.
Elle tombe sur l'obscurité d'une chambre d'amis.
Elle ouvre la porte suivante sur la gauche.
C'est la bonne.
Joëlle est debout au milieu de la pièce en sous-vêtements.
Sa robe est posée sur le grand lit.
Clara remarque aussitôt qu'elle n'est pas noire.
Elle est fuchsia.
Elle est soulagée parce que deux robes noires autour d'une table, ce ne serait pas fabuleux.
Clara ferme la porte derrière elle.
Par réflexe pudique, Joëlle s'est couverte la poitrine de ses bras en croix.
La confusion de Clara se lit sur son visage.
Joëlle se mord la lèvre.
Elle n'ose pas parler.
Clara déclare, horrifiée:
— Joëlle… Qu'est-ce que c'est que ce plan?
Joëlle s'assoit sur le bord de son lit.
Elle baisse les bras.
Elle regarde le sol.
Honte ou embarras, Clara ne sait pas.
— Je ne pouvais pas te le dire au bureau…
— Tu sors avec un gamin? Ne me dis pas que c'est lui, ton amant…
Joëlle ose la regarder de nouveau.
Elle ne sait pas quoi répondre.
Clara comprend que la réponse est oui.
Joëlle est…
Elle est quoi exactement?
Existe-t-il un terme pour qualifier ce genre de femme?
Est-ce de la prédation sexuelle?
De l'abus moral?
De l'inconscience totale?
Clara ne sait plus trop quoi dire.
Elle n'arrive pas à imaginer que Joëlle puisse faire une chose pareille…
Le plus choquant est peut-être que cette femme s'est imaginée que Clara était comme elle.
Quelle était…
Quelle était, quoi?
Perverse?
Déviante?
Frustrée…
— Je suis folle de lui, déclare Joëlle en se reprenant. Si tu savais… Les jeunes garçons, c'est l'amour total. Sans retenue… Tu n'as pas idée du bien qu'il me fait.
Prise d'émotion, Joëlle est au bord des larmes.
Clara s'approche d'elle.
Elle descend à sa hauteur.
Elle pose le bord d'une fesse sur le lit.
Elle lui prend les mains.
— Ne me dis pas que tu… Que tu couches avec lui.
Joëlle retire une main.
Elle essuie une larme sans abîmer son maquillage.
— Il est merveilleux au lit… Je sais que ce n'est pas bien.
— Tu pourrais aller en prison… Il a quel âge? Seize ans?
— Oui… Mais il est consentant, tu sais… On ne le sait pas toujours mais la majorité sexuelle en France est fixée à quinze ans. Si les deux partenaires sont d'accord, ce n'est pas un délit et encore moins un crime. Thierry est en seconde à Saint-Joseph… Il est très mûr pour son âge.
— Mais t'es folle, Joëlle… Tout de même, c'est un adolescent… Tu ne peux pas faire ça… Tu as quarante-trois ans. C'est vingt-cinq… Non, vingt-sept ans d'écart.
— Ne me juge pas, Clara. Laisse tes aprioris de côté… Sache simplement que ce n'est pas criminel. Et puis, c'est juste un dîner, ce soir… Je t'ai invitée parce que nous sommes des amies, proches depuis longtemps. J'avais envie que tu comprennes ma situation… Je voulais partager mon bonheur avec quelqu'un que j'estime beaucoup… Je crois que… Je crois que tu peux me comprendre.
Clara se met debout.
Elle remarque qu'elle a gardé son sac à main autour de son bras.
— Je ne peux pas rester!
— Allons, Clara… Pour me faire plaisir. Juste une soirée autour d'une table. Rien de plus.
— Et l'autre?
— Richard… C'est le meilleur ami de Thierry.
— Tu ne penses pas que…
— Non, voyons… Thierry a fait ça pour épater son copain. C'est une première pour lui aussi… Venir chez une femme d'âge mûre. Thierry a gardé le secret jusqu'à maintenant… Richard, c'est la première fois que je le vois. Ils sont gentils. Tu vas voir… Fais-moi plaisir. Reste juste pour le dîner… Je l'ai organisé surtout pour toi. Parce que je voulais que tu vois comment je vis. J'en avais assez de ne pas pouvoir te dire la vérité… Après le dessert, tu rentres chez toi. C'est entendu… C'est juste important pour moi que tu sois avec moi, ce soir… C'est important pour moi que tu comprennes.
Clara observe son amie des dernières années.
Elle a énormément d'affection pour elle.
Joëlle l'a aidée à surmonter beaucoup de moments difficiles surtout après sa séparation avec Yves.
Combien de fois a-t-elle pleuré de dépit contre son épaule dans les toilettes des femmes?
— Juste pour le dîner… Mais après, je file, cède Clara.
Joëlle se met debout.
De joie, elle embrasse Clara sur la joue.
Elle lui serre les mains dans les siennes.
— En fait, tu tombes bien… J'ai besoin que tu m'aides avec la fermeture éclair.
Quelques minutes plus tard, les deux femmes entrent dans le living.
La robe soyeuse de Joëlle est superbe.
Clara se trouve un peu ordinaire à côté.
Thierry et Richard, qui bavardaient dans le coin salon, se lèvent aussitôt.
— Nous voici, déclare Joëlle.
— Vous êtes magnifiques toutes les deux, complimente Thierry.
Joëlle s'approche de Thierry.
— Merci, mon chéri.
Joëlle pose un petit baiser sur les lèvres du garçon ce qui rend Clara encore plus mal à l'aise.
Richard observe placidement.
— J'ouvre le champagne? demande Thierry.
— Oui… Merci, mon chéri. T'es un ange.
Thierry se dirige vers l'espace cuisine.
— Assieds-toi sur le canapé près de Richard, propose Joëlle à Clara.
Clara grimace, à peine.
Elle obéit.
Elle s'assoit sur le bord du sofa avec les jambes serrées, légèrement repliées sur le côté.
Elle pose son sac à ses pieds.
L'adolescent est loin sur sa droite.
Elle évite de le regarder.
Joëlle prend le grand fauteuil en face.
Dans son environnement cossu, Joëlle est à son aise.
Bichonnée pour la soirée, elle dégage un vernis de bourgeoisie que Clara n'imaginait pas.
Du coup, Clara est pleine d'interrogations sur son passé.
Elle croyait que Joëlle venait d'un milieu modeste.
Que son père était simple ouvrier.
Peut-être que c'était faux…
Joëlle ne s'est peut-être jamais mariée par honte de sa déchéance sociale.
Une chute de niveau de vie après un accident tragique…
La vie qu'elle aurait pu avoir.
Clara se souvient avoir lu que les troubles sexuels venaient essentiellement des parents qui forçaient leurs enfants à être exemplaires.
Le syndrome de la petite fille sage.
Clara est confuse.
A-t-elle toujours été pédophile?
Est-ce qu'on parle de pédophilie si l'amant a seize ans?
Oui, très certainement…
Ce n'est pas pensable de faire une chose pareille.
On croit connaître les gens…
Joëlle allume une cigarette de son briquet en or.
— Tu peux fumer, si tu veux, informe-t-elle en direction du canapé.
Clara réalise qu'elle a oublié son paquet à la maison.
Elle n'apprécie pas la marque de sa collègue.
— Non, merci, répond-elle, sèchement.
— Tout va bien, mon chéri? Tu te débrouilles? lance Joëlle en direction du coin opposé.
— Oui, répond Thierry de loin.
Clara est énervée.
Va-t-elle appeler ce gamin mon chéri, toute la soirée?
Elle regarde les quelques objets sur la table de verre.
Des grands livres de qualité.
Un sur l'Art Maya…
Un autre sur les manoirs de Normandie.
Clara est figée dans sa réserve.
Elle n'ose pas regarder Richard.
Elle devine pourtant sa présence.
La regarde-t-il?
Heureusement, Béatrice et Nicolas ne fréquentent plus Saint-Joseph.
Cette école privée était le choix de son mari.
Ils sont maintenant à Pasteur dans une école publique de bonne réputation.
Clara serait morte de honte si jamais ses enfants apprenaient qu'elle avait participé à pareille soirée.
D'ailleurs, elle n'en revient pas d'avoir accepté.
Elle regrette déjà…
Elle aurait dû partir immédiatement sans parler à Joëlle.
Maintenant, elle se sent piégée.
Un bouchon à champagne saute…
— Tu fumes, Richard?
Joëlle lui présente son paquet.
Clara serre des dents en pensant que, question corruption des mineurs, cette femme n'arrête pas.
Le tabac est strictement interdit aux moins de 18 ans.
C'est affiché partout au bureau de tabac où elle achète ses cigarettes.
— Merci… Je préfère les miennes, répond Richard, en sortant un paquet de sa poche de chemise.
Clara jette un coup d'œil par curiosité.
Des Gauloises blondes…
Sa marque à elle.
Il en prend une mais il est assez galant pour en proposer à Clara.
Elle voit le paquet offert.
Nerveuse comme jamais, elle a terriblement envie de fumer.
Elle en tire une du bout des doigts.
Elle voit son vernis rouge sur le filtre.
Quelle folie que de se présenter ainsi.
Il va penser qu'elle est...
— Merci, répond Clara en glissant le bout de sa cigarette entre ses lèvres.
Richard s'empare du beau briquet sur la table basse.
D'un geste calme, il fait tourner la molette.
Une flamme jaillit.
Clara allume sa cigarette en aspirant.
Elle avale une bonne bouffée.
Elle sourit mécaniquement à Richard.
Au même instant, Thierry revient avec un plateau d'argent et quatre grandes flûtes à champagne bien remplies.
Il en offre une à Clara.
Elle s'en empare en la tenant par le pied.
Un peu d'alcool va l'aider.
Lorsque tous sont servis, ils trinquent.
Cigarette en main et une gorgée de champagne dans son estomac vide, Clara se détend un peu.
Elle appuie son dos contre le dossier du canapé.
La conversation initiée par Joëlle porte sur le quartier du Jardin des Plantes que tous trois ont l'air de bien connaître.
Avantages et inconvénients.
Nouvelles constructions et améliorations.
Clara est sidérée par la banalité de la conversation dans une situation plus qu'extraordinaire.
Elle ne dit rien.
Après ce premier verre, ils passent à table.
L'arrangement est luxueux.
La vaisselle…
Les verres de cristal.
Clara n'est pas très sûre si Joëlle a tout préparé elle-même ou si elle a commandé chez un traiteur.
Elle n'ose pas demander.
Le plus étonnant, c'est que les garçons font le service.
Thierry s'occupe des plats.
Richard des boissons.
Le menu est savoureux.
Clara n'a pas dîné aussi finement depuis longtemps.
Entrée de saumon sur pain noir.
Plat de canard rôti avec ses deux légumes.
Un sorbet pour le dessert.
Les deux garçons s'acquittent parfaitement de leurs tâches domestiques.
Pour accompagner le canard, Richard propose un vin rouge particulièrement savoureux.
Après le champagne qui accompagnait l'entrée, Clara est à sa limite.
Elle qui s'était promise de ne pas parler de la soirée est surprise de s'entendre poser une question.
— Vous êtes dans la même classe?
Débute alors un dialogue complice entre Thierry et Richard qui lui donne réponse.
Ils sont meilleurs amis depuis la sixième.
Parfois dans la même classe, parfois pas…
Depuis la rentrée, ils ont une partie de leurs cours en commun.
Ils sont tous les deux nés à Caen.
Le bac approche mais, pour le moment, ils comptent rester en ville pour leurs études.
Thierry s'intéresse au commerce, à la finance en particulier.
Richard ne sait pas encore.
— Et puis… Je ne pourrais pas quitter Joëlle, conclut Thierry, en posant une main sur celle de sa maîtresse. Elle est tellement merveilleuse…
Est-ce qu'on dit maîtresse dans un cas pareil?
Clara est toute perplexe en avalant une gorgée de vin.
Elle regarde le couple.
Ils se penchent l'un vers l'autre.
Un baiser sur les lèvres.
— Merci, mon amour, roucoule Joëlle.
Clara détourne les yeux.
Elle voit Richard qui lui sourit gentiment.
Une fois le dîner terminé, Clara décide de rester un peu pour laisser passer les effets de l'alcool.
Elle ne s'en est pas rendu compte mais Richard a servi deux bouteilles de vin rouge plus le champagne du début.
Elle regrette d'avoir tant bu.
Elle a pas mal de kilomètres à parcourir de nuit.
Elle n'a plus l'habitude de sortir.
Les derniers mois étaient affreusement casaniers.
Yves avait continué à fréquenter leurs amis avec Laurence, sa remplaçante, à ses côtés.
Dès qu'elle voyait une de leurs relations dans la rue, Clara se réfugiait dans le premier magasin.
Ce soir, elle se plaît chez Joëlle.
La conversation pendant le dîner était légère et animée.
Thierry est très amusant.
Il connaît quantité de blagues.
Elles ne sont pas du genre cour de récréation où la chute doit être la plus choquante possible.
Il raconte des vraies histoires drôles, de bon goût, qui mettent en avant des situations cocasses.
Richard est plus réservé.
Il est très attentionné.
Il écoute avec intérêt mais il ne cherche pas à attirer l'attention.
Un café dans le salon sera le bienvenu.
Clara, la tête légèrement dans le coton, est subitement très à l'aise.
Confort du lieu…
Légèreté de l'atmosphère.
Ses problèmes se sont envolés.
Elle n'a pas envie de les voir revenir immédiatement.
Elle préfère profiter de ce moment de détente.
Boire un café, discuter encore un peu, remercier tout le monde et filer.
— Quatre Red Bull? propose Thierry.
— Vous ne prenez pas de café? interroge Clara.
— Je peux t'en faire un, déclare Joëlle.
— Je m'en occupe, la devance Thierry.
— Tu sais, Clara… La première fois, je n'aimais pas trop… Mais maintenant, je ne peux plus m'en passer. Tu devrais essayer.
Thierry attend sa décision.
Clara connaît la boisson des publicités mais elle n'a jamais goûté.
Une boisson énergisante est peut-être ce qui lui faut pour rentrer chez elle en une seule pièce.
— Je veux bien essayer, dit Clara.
— Ça marche, déclare Thierry.
Il repart vers l'espace cuisine.
Richard continue de débarrasser.
Elle l'observe du coin de l'œil.
Clara les trouve très serviables ces jeunes garçons.
Elle se demande si sa méthode d'élever les enfants n'est pas la mauvaise.
Les siens ont tendance à se laisser servir.
Elle aussi a tendance à trop les gâter.
Par contre, Yves se conduit en pacha.
Elle ne l'a jamais vu aider chez ses parents.
Chez eux à Mathieu, il servait volontiers un apéritif aux invités mais le plus gros des tâches retombait sur les épaules de Clara.
Thierry revient avec un plateau.
Quatre grands verres remplis de glaçons.
Quatre petites canettes bleues et argentées.
Il remplit les verres.
Richard retrouve sa place du début.
Clara accepte la boisson.
— Merci, Thierry.
Elle note que c'est la première fois qu'elle utilise son prénom.
Joëlle, qui lui fait face, lève son verre.
Elles échangent un petit regard complice.
Thierry vient s'asseoir sur le bord de l'accoudoir plat.
Joëlle se pousse un peu pour lui faire de la place.
— Si tu nous mettais un peu de musique douce, propose Joëlle.
Thierry a une télécommande sur son portable.
Le matériel de sonorisation moderne de Joëlle, dissimulé dans le décor, joue une musique plus douce.
Un style lounge, très relaxant…
De son portable, Thierry change également l'éclairage.
La lumière baisse encore d'intensité.
Clara est surprise que Joëlle soit si bien équipée.
L'ambiance est plaisante.
Elle se laisse bercer.
— Je peux t'en piquer une? demande-t-elle à Richard, en pointant vers son paquet de cigarettes posé sur la table de verre.
Richard lui présente le paquet comme à l'apéritif.
Elle se sert.
Lorsque Richard lui présente la flamme du briquet doré, Clara pose ses deux mains sur la sienne pour la stabiliser.
Ce contact l'électrise…
— Merci.
Tous les quatre boivent et fument paisiblement.
Le ton des voix a baissé d'un niveau.
Dans cette ambiance de bar feutré, on a moins envie de parler vite et fort.
— C'est délicieux ce Red Bull, lance Clara enthousiaste.
Richard raconte les origines de l'entreprise.
Comme c'est autrichien, ils en viennent à parler de ski.
Clara qui ne va jamais aux sports d'hiver, imagine un chalet sous la neige.
Un grand feu de cheminée…
Un couple qui s'embrasse sur une fourrure.
Elle fixe ses beaux ongles manucurés.
Clara note que le silence règne.
Elle lève le nez.
Joëlle et Thierry s'embrassent.
Ce n'est pas un petit baiser sur les lèvres mais un vrai baiser d'amour.
Long et profond…
Leurs langues s'aiment.
Voir la passion entre ce jeune garçon et cette femme adulte provoque chez Clara une étrange stimulation sexuelle.
L'expérience est comparable à la découverte d'une scène taboue…
C'est choquant et, en même temps, c'est le spectacle érotique le plus intense qu'elle a jamais vu.
Elle baisse le nez.
Clara écrase sa cigarette.
Elle ne sait pas où regarder.
Elle se tourne vers Richard.
Il la regarde.
Il est tellement plaisant.
Clara se retrouve mentalement à l'époque du lycée dans une soirée chez des copains.
Comme c'était bien, cet âge insouciant…
Pas de soucis.
Juste la légèreté de la découverte amoureuse.
Clara ne pense plus à son corps d'adulte.
Elle oublie son âge.
Elle fixe Richard qui soutient son regard.
Elle avance vers lui d'un millimètre.
Il comprend.
Il glisse vers elle.
Le cœur de Clara est prêt à rompre lorsque leurs lèvres se touchent.
Elle écarte les siennes.
Elle laisse sa langue plonger entre ses dents.
Clara n'a pas embrassé comme cela depuis des années.
Cette intensité…
Son corps est traversé d'un puissant courant.
Ce baiser a la même intensité que son tout premier.
Un réveil profond…
Une lame du passé.
Tout en continuant à embrasser, Clara ouvre un œil discret.
Richard ferme les siens.
Thierry et Joëlle ont une vitesse d'avance.
Thierry a posé une main très haut sur la cuisse de Joëlle.
Clara distingue la bordure de ses bas.
La culotte n'est pas loin.
Richard approche lui aussi.
Ses baisers deviennent plus intenses…
Il pose une main sur sa hanche.
Clara frémit.
Elle réalise que son entrejambe réagit.
Sa vulve mouille à profusion.
Une sensation qu'elle n'a pas eu depuis…
Clara chasse l'idée.
Par contre, Yves n'a jamais provoqué pareil impact sexuel.
En flash mental, Clara réalise qu'elle ne l'a pas épousé pour ça.
Comme beaucoup de femmes à ce croisement de la vie, elle n'a pas assez réfléchi.
Elle a sacrifié son plaisir pour une assurance-vie qui a terminé dans le mur après treize ans.
Richard la caresse gentiment à travers ses habits.
Clara réalise qu'elle a envie de lui.
Envie de le déshabiller…
De le voir nu.
— Prenez la chambre d'amis, informe Joëlle. Le lit est fait.
Clara retire ses lèvres.
Elle se tourne vers Joëlle.
Son amie est debout.
Thierry la tient par la taille, un peu en retrait.
Ils vont aller faire l'amour maintenant.
Clara est choquée et tellement excitée.
Révulsée et passionnée…
Tout ce qu'elle trouve à répondre, c'est:
— Merci.
Joëlle lui sourit.
Le couple s'éloigne vers la chambre.
Clara se lève à son tour.
Elle tire Richard par la main.
Quelques pas à traverser le grand salon et ils se retrouvent dans la chambre d'amis entr'aperçue à l'arrivée.
Clara ferme la porte derrière eux.
Elle a tellement envie de faire l'amour qu'elle se jette sur l'adolescent.
Elle réalise à quel point elle était en manque de contact humain.
Richard est très excité.
Ses mains se promènent partout sur elle.
— Attends… Laisse-moi te déshabiller…
Clara soulève le pull fin du garçon.
Elle défait sa cravate.
Elle déboutonne sa chemise.
Richard n'arrête pas de lui caresser les seins, ce qu'elle trouve particulièrement excitant.
La chemise tombe à terre.
Le torse du garçon est lisse et plat.
Clara y dépose quelques baisers.
Il sent bon l'eau de toilette et le tabac.
Elle remonte vers son visage.
Elle l'embrasse à pleine bouche.
Elle goûte de nouveau sa salive sucrée.
Clara s'écarte un peu.
Elle le laisse terminer.
Elle tire sur le couvre-lit.
Elle défait l'édredon.
L'épaisse masse de tissu tombe au sol.
Il ne reste que le drap et les oreillers.
Richard est nu.
Il bande furieusement.
Clara admire son beau sexe long et fin, légèrement courbé vers le haut.
Les poils foncés de son pubis.
Clara retire ses chaussures.
Elle défait sa robe noire qui tombe en bouchon sur le tapis.
Elle baisse les collants noirs qu'elle portait sans culotte.
Elle défait son soutien-gorge.
Aussi nue que lui, elle tire Richard à elle.
Ils s'enlacent.
Ils s'embrassent.
Ils basculent au milieu du lit.
— Baise-moi… Je veux que ce soit rapide… J'en ai trop envie.
Richard est légèrement sur le côté.
Clara prend sa verge bandée pour le tirer vers elle.
Il est au-dessus.
Elle le guide vers sa vulve, tout en écartant les cuisses.
À ce stade, elle veut un homme à en mourir.
Le plaisir de le sentir s'enfoncer est au-delà de ses souhaits.
Le paradis retrouvé…
Le retour à l'amour simple, à l'urgence du plaisir immédiat.
Elle pose les mains sur les fesses lisses de Richard pour l'encourager à bouger.
Clara veut du sperme.
Elle veut le sperme de cet adolescent de seize ans.
En moins de deux minutes, le corps du garçon se raidit de plaisir.
Clara garde les mains sur ses fesses pour qu'il ne recule pas.
Elle veut récolter toute sa semence.
Après son éjaculation, elle le tient en place.
Elle recommence à le couvrir de baisers.
Elle aime sa langue qui s'agite contre la sienne.
Elle pense à son inexpérience.
Elle pense à son innocence.
Elle ne sait même pas si c'est sa première fois avec une femme, jeune ou plus âgée.
Elle ne sait quasiment rien de lui.
Elle s'en fiche…
Clara laisse ses mains se promener sur le corps fin de l'adolescent.
Richard est tellement doux à toucher.
Tellement lisse…
Tellement neuf.
Il bouge un peu sur le côté.
Sa verge ramollit.
Elle quitte le petit nid.
Clara se redresse.
Elle vient au-dessus de lui.
Elle le couvre de baisers.
Elle descend lentement le visage vers son ventre.
Sur le dos, Richard se laisse caresser.
Clara veut lécher le sexe du garçon après l'amour.
Le palper.
Le nettoyer…
Le voir de près.
Le goût est délicieux.
Clara tire sur le prépuce tout collé de sécrétions.
Le sperme de Richard est aussi parfumé que sa bouche.
Son gland est rouge vif.
Elle sait qu'il est sensible.
Elle opère délicatement.
De sa langue…
De petits baisers.
Elle suce.
Elle aspire. Elle n'a jamais eu dans la main de verge si jeune.
Même quand elle était adolescente…
Clara laisse le passé remonter.
La première fellation pour elle, c'était avec un homme adulte.
Elle avait quatorze ans.
Richard se laisse sucer.
Sa main droite caresse le dos de Clara.
Il aimerait lui toucher les seins mais elle est trop éloignée.
Clara caresse le petit sac soyeux de ses testicules.
Elle n'en revient pas.
Après quelques minutes, Richard bande de nouveau.
De sentir sa verge se dresser dans sa bouche, elle en veut encore.
Elle remonte son visage vers le sien.
Elle est en meilleure position pour qu'il lui caresse les seins.
— Je te veux encore, elle souffle contre ses lèvres.
Clara se positionne sur le dos.
Elle écarte les cuisses.
Elle le laisse monter sur elle.
Cette fois-ci, elle remonte un peu plus les genoux afin qu'il s'enfonce plus loin.
Richard n'hésite pas.
Il glisse facilement sa verge dans sa chatte dégoulinante.
Ses gestes précis à la caresser lui font penser qu'il a de l'expérience.
Ce n'est certainement pas sa première fois.
Elle se sent rassurée.
Elle n'aimerait pas dépuceler un jeune garçon.
D'une main entreprenante, Richard caresse le bout de ses seins.
Il pince gentiment un mamelon.
— Oui… C'est bon… Frotte-moi les seins…
Tout en baisant Clara, le garçon a les doigts sur sa poitrine.
Clara croise les jambes sur le haut de ses cuisses.
Elle donne ainsi le rythme de la pénétration.
Après quelques mouvements, elle commence à vocaliser.
Si la première fois, c'était plus une libération qu'autre chose, cette fois-ci Clara sent le plaisir en elle.
En amour, quand elle aime, elle doit l'exprimer.
Clara a besoin de gémir fort.
Elle a besoin d'extérioriser son plaisir par la voix.
Avec Yves, elle le faisait moins.
Elle pensait souvent que les enfants entendaient.
Cela la gênait, même quand Béatrice était encore un poupon.
Pendant l'acte, Yves était toujours muet.
Richard est très différent.
Il halète comme un sportif.
Il veut la satisfaire.
Lorsqu'il remonte, il frotte à chaque fois le haut de sa vulve.
Clara ne connaît pas ce mouvement.
Elle ne sait pas où il a appris cette technique mais c'est délirant.
Juste la quantité de pression nécessaire pour décalotter son capuchon clitoridien.
Bien vite, les gémissements de Clara doublent d'intensité.
Clara a l'orgasme lent mais, quand il vient, c'est une bombe.
Après bon nombre de minutes à baiser, elle devine que Richard n'est pas loin de son propre plaisir.
Elle y est presque, elle aussi.
Elle appuie sur ses fesses.
Elle le tire à elle.
Il râle.
Il éjacule pour la deuxième fois.
Clara veut qu'il continue de bouger…
Elle n'y est pas encore.
Il écrase le haut de son mont de Vénus.
Il frotte très fort.
Oui…
Clara jouit d'un coup…
Elle jouit enfin.
Son cri de plaisir est une surprise pour l'adolescent.
Clara le serre contre elle de toutes ses forces.
Il faut toujours deux ou trois minutes avant que Clara revienne sur terre.
Elle sait qu'elle a crié comme une folle.
Elle sait que Joëlle et Thierry l'ont entendue.
Peut-être même les voisins.
Richard laisse sa verge dans son vagin.
Elle est encore rigide.
Quelle jeunesse, pense Clara.
Quelle beauté…
Elle plante nombre de petits baisers dans son cou.
Elle sent son souffle chaud contre le sien.
Après des années sans jouir d'un homme…
Après des années à simuler pour le compte de son mari, elle est très reconnaissante.
Richard se retire.
Il bascule sur le côté.
Clara se tourne vers lui pour lui dire.
— Tu es magnifique.
— Merci, Clara.
Clara sourit de sa politesse.
Elle caresse sa douceur.
Elle ne peut pas s'empêcher de l'embrasser.
Après une longue série de baisers, elle lui demande:
— Tu veux bien aller chercher tes cigarettes.
— Oui.
Richard se lève d'un bond.
Sa verge est encore un peu gonflée.
Elle pend sur le devant.
Sans embarras ou pudeur, il quitte la pièce.
Clara en profite pour toucher entre ses jambes.
Après deux giclées, elle coule de partout.
Elle espère que Joëlle a mis une alèse sous le drap sinon son matelas est fichu.
En attendant, elle détaille le décor de la chambre d'amis.
Un espace douillet.
Des tons modernes.
L'équivalent d'une chambre d'un hôtel de luxe branché.
Beaucoup d'éclairage indirect…
Clara n'a pas eu à regarder une ampoule aveuglante comme autrefois.
Sur les murs, des gravures d'artistes modernes.
Des formes…
Des traits.
Des taches de couleur.
Elle pense à sa jeunesse.
Les paroles de son oncle Jonathan:
— Un corps humain est fabriqué pour l'amour physique. Dès que tu es femme, tu peux y aller… Si ce n'est pas immédiatement, ce sera quand, dis-moi?