Préparer les affaires des enfants pour le week-end est une opération rapide.
Clara doit juste vérifier son appli météo et ajouter ou retirer ce qu'il faut.
Elle termine le sac de Nicolas lorsqu'elle entend la sonnette de l'entrée.
Elle prie mentalement pour que ce ne soit pas Richard qui en aurait déjà assez d'attendre dans la rue.
Elle se dépêche d'aller ouvrir.
Yves.
— Bonsoir, Clara.
Il est habillé comme un vendredi.
Costume de bureau…
Cravate.
Il a repris du poids depuis la séparation.
Clara n'est pas certaine qu'il puisse fermer sa veste.
Ils se font la bise parce que c'est devenu une habitude.
Ils essaient de ne pas se faire la guerre lorsque les enfants sont dans les parages.
Ils ont établi une liste de ce qu'ils pouvaient et ne pouvaient pas faire.
Critiquer l'autre sans qu'il soit présent, est l'article premier…
Clara n'est pas certaine qu'il respecte le règlement de séparation.
— T'es de bonne heure, commente Clara pour le lui faire remarquer.
— Non, je suis en retard… Mais, j'ai quelque chose à te dire.
Yves est clairement fatigué.
Des cernes sous les yeux…
Un homme qui ne dort pas assez.
Son métier implique des attachements personnels avec certains clients.
Ils fréquentent des restaurants et des bars, parfois tard dans la nuit.
Le relationnel est très important.
Combien de soirées alcoolisées rien qu'avec Prouant?
— Oui, tu me l'as dit au téléphone. C'est quoi?
Clara ferme la porte d'entrée.
Elle retourne vers les chambres pour aider Béatrice.
Yves la prend par le bras.
Elle s'en défait comme si un serpent l'avait mordue.
— Ne me touche pas!
— On s'assoit?
Il pointe le nez vers l'espace du salon.
— Pas longtemps parce que j'ai à faire.
— Qu'est-ce que tu as à faire?
— J'ai une vie, moi aussi… Et, elle ne te regarde pas.
— Oui… Fais comme tu veux, Clara… T'as raison.
Un peu amer, Yves s'installe sur le bord du canapé.
Clara pose ses fesses sur l'accoudoir rembourré du fauteuil en face.
— Qu'est-ce que tu veux me dire de si important?
— Laurence m'a quitté.
— Quoi?
La surprise est de taille.
— Elle n'était pas pour moi… T'avais raison… Dès le départ, je pense…
— Qu'est-ce qui s'est passé? Je croyais que c'était le grand amour 2.0.
— Non… C'est même le contraire… Elle… Elle a… Je ne suis pas ici pour parler d'elle. Je voudrais qu'on parle de nous.
— Pour se dire quoi, exactement?
— J'aimerais une deuxième chance.
— Une deuxième chance, de quoi?
— De recommencer avec toi. Repartir à zéro…
La nouvelle est comparable à l'iceberg sorti du brouillard face au Titanic.
Clara est figée.
Elle ne sait pas manœuvrer.
— Écoute, Clara… Les enfants en ont besoin… Ils ne sont pas équilibrés comme ça. Ils peuvent retrouver le bon chemin. Un meilleur quartier pour habiter… Une meilleure école… Leurs deux parents pour les encadrer. Je sais que j'ai déconné… C'est tout sur moi. J'accepte… Je n'ai pas réussi à me dominer à un moment clé de notre mariage. Maintenant, je réalise que je me suis trompé… Je ne veux pas vivre avec une jeune femme que je n'aime même pas… Je veux vivre avec toi.
— C'est un peu…
Clara coupe court à sa réplique.
Elle tourne le visage parce qu'elle a senti une présence.
Béatrice est dans le vestibule avec des habits à la main.
Elle a tout entendu.
— Bonjour, ma chérie, lance Yves.
Béatrice court vers son père qui lui ouvre les bras.
— Vous allez vous aimer, à nouveau? demande Béatrice, pleine d'espoir.
— On espère bien, répond Yves, avant que Clara puisse caser un mot.
Béatrice se serre contre son père.
— Eh, vous deux… J'ai mon mot à dire dans tout ça, précise Clara.
— Prépare ton sac, ma chérie… On va y aller. Ton frère est prêt?
Yves se lève.
Béatrice jubile.
Elle repart en sautillant.
— Tu vois ce que je veux dire, dit Yves, comme si la joie de Béatrice suffisait à tout justifier.
— Je vais y réfléchir à tête reposée.
— Il faut qu'on passe un moment ensemble. Qu'on trouve le temps de se parler… Et puis, je voulais te demander si tu pouvais venir à la cérémonie du bouquet final du nouvel ensemble? Tu serais la marraine…
— C'est quoi?
— Ça s'appelle les Châteaux d'Ifs… On va y faire pas mal d'annonces. Il y aura la presse.
— Qu'est-ce que j'y ferai?
— Tu l'as déjà fait… Tu serais à mes côtés pour couper le ruban… Cela fait longtemps qu'on a pas passé une bonne soirée, comme ça.
Clara se souvient de la dernière fois…
Il y a des années de cela.
Elle voit où il veut en venir.
Une soirée arrosée.
Une nuit de baise dans une chambre d'hôtel.
— C'est quand?
— Samedi en huit… Je t'envoie les détails par mail.
— Laurence te fait faux bond alors t'as besoin d'un second violon?
Yves baisse le nez.
Il serre des lèvres.
— Laurence a fait avorter notre enfant.
La nouvelle coupe les jambes de Clara.
C'est fort, comme révélation...
— Je suis désolée.
Yves est complètement abattu.
Clara est touchée.
Elle compatit au drame.
Elle est prise de pitié.
Elle se lève.
Elle le serre dans ses bras.
Il en profite pour l'enlacer fermement.
Du coup, Clara se sent prisonnière de ses bras.
Elle relève la tête.
Elle se retrouve face à Yves.
Leurs bouches sont à cinq centimètres l'une de l'autre.
— J'ai besoin de toi, dit-il. Je suis un peu à bout, tu sais.
Clara imagine que ce n'est pas facile pour lui.
Un geste pareil implique beaucoup de choses…
Laurence ne voulait vraiment plus de lui.
— Ça va aller, Yves… Je ne peux pas imaginer ce que tu ressens mais je sais que tu vas le surmonter.
— Si je restais ici… Ce soir… Nous pourrions parler.
Clara pense à Richard qui attend dehors sur le parking.
Elle espère qu'il ne va pas attraper froid.
Dans tous les cas, elle compte bien le réchauffer.
— Désolée… J'ai des plans.
— Tu ne peux pas les changer?
— Prends les enfants… Faites un truc rigolo à trois. Tu vas te changer les idées.
— J'ai besoin de toi.
Yves glisse une main sur le haut de ses fesses.
Clara grimace.
Il est seul.
Il a faim.
Il a besoin de compagnie.
Il y a encore une semaine, Clara ne sait pas ce qu'elle aurait fait…
En manque elle aussi, elle aurait probablement cédé.
Richard la sauve…
Elle le repousse avec fermeté.
— Je suis avec quelqu'un.
Voilà, c'est dit…
Yves tombe des nues.
Il s'écarte d'elle en ouvrant de grands yeux.
— Sérieux?
— Assez sérieux… Suffisamment pour que je n'annule pas mes plans.
Yves ouvre la bouche mais ne sait que dire.
— Je vais voir si les enfants sont prêts, ajoute Clara.
Elle repart vers les chambres.
Nicolas l'attend en jouant avec ses petites voitures.
Béatrice bourre les derniers habits dans son sac.
Elle est prévoyante mais souvent il lui manque l'essentiel.
Clara la laisse faire.
— C'est le moment d'y aller, les enfants.
Béatrice tire à bouts de bras son énorme sac.
Clara s'empare de celui de Nicolas.
— Vous allez bien vous occuper de papa… Soyez extra-gentils… Pas de bêtises. Je pense que vous aurez droit au McDo.
— Génial! Que des super nouvelles, s'enthousiasme Béatrice.
Clara se baisse légèrement pour être à hauteur de sa fille.
— Ne t'emballe pas, mon petit chat… C'est compliqué avec les adultes. C'est pas un feuilleton à la télé.
— Je sais… Mais tant qu'il y a un happy-end... Ça me va…
Béatrice serre sa mère dans les bras.
Elles s'embrassent.
Clara se laisse attendrir.
— Allez, dis à ton frère d'arrêter de jouer. On y va…
Clara s'empare du gros sac de sa fille.
Les bras chargés, elle les dépose devant la porte d'entrée.
Yves est à la fenêtre du balcon à contempler la nuit qui tombe.
Beaucoup d'informations échangées en ce début de soirée.
Laurence qui s'est faite avorter.
Yves, seul…
Clara, en couple.
— C'est d'accord pour ta cérémonie… Compte sur moi.
Clara pense qu'elle lui doit bien ça.
Yves se tourne vers elle.
— Merci, Clara.
— Allez… Filez… Je dois me préparer.
— Tu vas où? On peut te déposer.
— Non, il vient me chercher… Il a une Jaguar, tu sais.
Clara ment pour rendre Yves jaloux.
Elle sait qu'il a toujours rêvé de s'en acheter une.
— Vous allez au restaurant?
— Chez lui… Il habite un petit château des environs.
Ça va vraiment le piquer au vif, jubile Clara intérieurement.
Yves a un complexe d'infériorité…
Il vient d'un milieu qui jalouse les rentiers.
— Bonsoir, papa…
Nicolas s'écrase contre son père.
— Allez, zou… On se revoit dimanche soir, informe Clara. N'oubliez pas les devoirs vous deux.
— Dans le public, ils en donnent jamais, précise Béatrice.
— Alors, profite du temps pour lire un bon roman… Un roman du programme scolaire, réplique Clara.
La mêlée se déplace vers la sortie.
Après quelques embrassades, ils sont dans le couloir.
Clara les salue une dernière fois.
Elle souffle des baisers.
Elle referme la porte d'entrée.
Adossée contre, Clara ferme les yeux.
Elle souffle.
Elle apprécie le silence.
La tranquillité d'être seule chez elle.
Elle a envie de se changer.
Prendre une douche et se raser les jambes.
Elle a peur de ne pas entendre la sonnerie lorsque Richard reviendra.
Elle s'empare de son portable.
Elle pianote le message : la voie est libre.
Dix secondes plus tard, elle entend frapper doucement contre la porte d'entrée.
Elle va ouvrir.
Richard…
Elle est heureuse comme une adolescente qui aime sans retenue.
Il entre.
— T'étais rapide, commente Clara.
— J'attendais dans la cage d'escalier… Il s'était mis à pleuvoir.
Clara se colle contre lui.
Elle passe ses mains dans ses cheveux.
Elle l'aide à retirer son blouson.
— Je veux que tu me baises, immédiatement…
Elle le tire vers le salon.
Clara veut être prise comme une collégienne sur le canapé du salon.
Richard s'allonge contre elle.
Leurs langues valsent longtemps.
Clara se délecte de son odeur de cigarette et d'eau de toilette.
Elle veut sentir sa peau.
Elle tire sur ses habits.
Richard se redresse.
Clara aussi.
Elle ouvre son chemisier.
Elle dégrafe son soutien-gorge.
Elle fait coulisser sa jupe.
Clara va bientôt avoir ses règles.
Sa culotte est alourdie d'un protège-slip épais, plein de glaire.
Elle s'en fiche…
Elle la jette au sol.
Richard se déshabille comme un adolescent impatient.
Il est vite nu au-dessus d'elle.
Il a les mains sur ses seins.
Sa queue bande déjà.
Clara mouille, elle aussi…
Il en faut peu avec lui.
Elle écarte une jambe pour lui donner l'accès.
— Vas-y… J'en ai trop besoin.
Richard n'hésite pas.
Il se positionne entre les jambes de Clara.
Sa verge s'enfonce un peu.
Une résistance…
Il replonge.
Cette fois, il est loin.
Clara veut qu'il jouisse vite.
Elle veut qu'il prenne son pied d'adolescent.
Qu'il se vide au fond d'elle sans hésitation…
Richard a très envie.
Il est concentré à résister mais elle devine qu'il veut déjà éjaculer.
— Oui… Donne-le-moi… Donne-moi ton amour.
Richard se cambre.
Il est loin contre sa vulve.
Sa queue se contracte.
Il se vide en trois grosses giclées.
Clara a le sentiment que le sperme déborde.
Qu'elle ne pourra pas tout garder.
Qu'elle va salir les coussins du canapé.
Elle s'en fiche…
Un éjaculat est organique.
Un bon détachant et on y verra plus rien.
Non, elle va laisser la tache en évidence.
Pour Yves…
Pour ses enfants.
Qu'ils voient qu'elle ne rigole pas.
Richard anticipe ses inquiétudes ménagères.
D'un geste inattendu, il tire sur ses fesses pour les soulever tout en pliant ses genoux.
Tel un calice plein, il se met à genoux pour la boire.
Boire le sperme et le foutre…
Avaler les sécrétions intimes d'une journée chargée.
Quel petit cochon, pense Clara en se pâmant.
Richard aspire autant qu'il peut.
Comble de la luxure, il revient la bouche pleine vers les lèvres de Clara pour partager.
Clara en a plein le visage.
Elle avale.
Elle suce.
Elle lèche le trop plein.
Leurs langues se mélangent dans un tourbillon libertin.
Richard se positionne autrement.
Clara est toujours couchée.
Il approche sa queue souillée de sa bouche.
Il plie les genoux pour qu'elle soit à la bonne hauteur.
Il laisse Clara le sucer.
Elle tire la verge de la main.
Elle glisse sa langue sous le frein, autour du gland, sous les plis de son prépuce.
C'est divin.
De sa main droite, Richard lui caresse la vulve.
Il enfonce son majeur dans son vagin.
Il plie le doigt vers le haut.
Il entame un va-et-vient comme une petite queue bandée.
Il racle le haut de la paroi…
Il creuse la membrane, juste derrière le clitoris.
Il ajoute un deuxième doigt. Il accélère…
Clara n'a jamais ressenti cela.
Elle commence à gémir.
De sa main gauche, Richard pince sans prévenir un mamelon de sein.
Clara crie spontanément à pleine gorge.
Le cri le fait bander.
Il recommence sans la ménager.
Les gémissements et les plaintes de Clara augmentent de volume.
Richard est déjà dur.
— Baise-moi par derrière…
Clara se tourne.
Son visage contre le dossier du canapé bien épais, à genoux avec les jambes un peu écartées, elle lui présente son cul.
Il arrive dans son dos comme un animal.
Il lui serre les hanches.
Il s'enfonce dans sa chatte trempée.
Il commence à pomper…
Le clitoris de Clara, qui n'a pas encore joui, est en émoi.
Cette fois, cela va fonctionner.
Elle a besoin de stimulation alors elle se caresse de la main droite.
Elle appuie fermement sur le haut de son capuchon.
Ses seins lourds pendent bas, en s'agitant au rythme du va-et-vient.
Clara geint de bonheur.
Richard poursuit sa pénétration.
Son rythme est impeccable.
Trois coups courts suivis d'un coup long.
Où a-t-il appris tout ça? se demande Clara entre deux poussées.
Qui est ce garçon pour baiser mieux que tous les hommes de sa vie?
Est-ce parce qu'il s'en fiche de sa condition?
Il n'a rien à gagner ou à perdre à la fréquenter, à part justement…
Baiser.
L'orgasme arrive comme un bolide de course.
Fulgurant…
Un véritable coup de poing.
Une jouissance qui monte de sa vulve jusque dans le haut de son dos.
Clara jouit en laissant son éclat de voix résonner à travers le salon.
Richard se met aussitôt à accélérer.
Clara double sa pression sur sa zone frontale.
Elle aimerait jouir une deuxième fois mais elle n'est pas certaine de pouvoir.
Richard semble tenir bon.
Comme il est trop loin pour le faire, elle pince de sa main libre son mamelon gauche.
Un cri d'extase…
Une traînée de bave coule de sa bouche.
Elle augmente la stimulation dans l'espoir d'une deuxième montée.
Elle le fait savoir à Richard d'un long râle contracté.
Sent-il le foutre qui gicle d'elle?
Clara est tellement bouleversée dans son fondement qu'elle lâche un énorme pet de satisfaction.
Richard semble apprécier.
Il se cale au fond d'elle.
Il répond en éjaculant une seconde bordée.
Clara n'a pas joui une deuxième fois mais ce n'était pas loin.
L'adolescent reste dans la position un petit moment.
Lorsque Richard se retire, la queue dans son vagin a fait ventouse.
Quand l'air se libère on croirait un deuxième long pet amoureux.
— Tu vas couler sur le tissu, dit-il.
— Je sais…
Pour lui faire apprécier, Clara pousse en contractant son vagin.
Richard regarde la belle coulée qui s'échappe de son vestibule.
— Tu peux me prendre en photo, s'il te plaît? demande Clara.
Richard se dépêche de sortir le portable de son pantalon.
Rapide comme l'éclair, il prend des photos de son exhibition.
En plan large…
En gros plan.
Clara espère qu'il va les montrer à tous ses copains de Saint-Jo.
Richard se déplace sur le côté pour, cette fois-ci, avoir le visage de Clara dans le cadre.
Elle pense à sa tête de folle décoiffée mais elle s'en fiche aussi.
— Merci, mon amour… Tu m'as baisée comme un dieu.
Clara se tourne.
Elle est pleine de sperme mais reste assise avec les jambes bien écartées.
Elle caresse sa vulve de deux doigts.
Richard prend une nouvelle photo de face.
— Je te les envoie, dit-il. J'espère que tu ne partages pas ta biblio avec quelqu'un.
— Non… Je ne partage qu'avec toi.
Clara continue de se caresser.
Très à l'aise avec sa queue molle, son prépuce retombé, Richard s'installe dans le fauteuil en face.
Clara le fixe sans arrêter de se toucher.
Son amant…
Il est beau comme un dieu.
Il baise divinement.
Il est parfait.
— Qu'est-ce qu'il voulait ton mari?
— Tu l'as vu?
La mention de Yves la force à arrêter.
Elle se lèche les doigts en gardant sa position impudique.
— Oui… Comme il pleuvait, je suis rentré dans l'immeuble derrière lui. J'ai fait semblant de sonner à une porte du rez-de-chaussée. De toute façon, il se fichait de moi…
Richard se redresse.
Il se penche en avant.
Il cherche quelque chose dans la poche de son pantalon.
Il en sort une petite boîte métallique plate.
Il l'ouvre.
Il s'empare d'une cigarette roulée maison.
— Tu fumes? lui demande-t-il.
— C'est quoi?
— Du cannabis…
— Pas depuis la fac, non.
Richard allume la petite cigarette.
Il vient s'asseoir à côté de Clara sur le canapé.
Elle bouge un peu.
Ils regardent par la fenêtre, les lumières de l'immeuble voisin.
Clara n'a pas pensé à tirer les rideaux.
Quelqu'un aurait pu les voir…
Heureusement, la distance du vis-à-vis est correcte.
On peut deviner les corps mais pas les visages.
Elle espère qu'un gamin aura appris une leçon.
Richard lui passe le joint.
Elle aspire avec précaution parce que cela fait longtemps.
Juste une petite bouffée…
Le goût est bon.
Un peu sucré.
Elle tire une plus grosse bouffée qu'elle garde dans ses poumons.
— Tu sais, ton mari… Je le connais.
Rien à faire, tout ressort d'un coup.
Fumée et toussotements.
— Quoi?!
— T'affole pas, il ne m'a pas reconnu.
— D'où est-ce que tu le connais?
— C'est un vieux camarade à mon père… Ils étaient à Saint-Jo.
— Avec ton père? Ils se connaissent bien?
— Ils se voient de temps en temps… Il est déjà venu chez nous. Je lui ai serré la main.
— T'es fou… S'il t'avait reconnu?
— Un hasard, ça peut arriver… Je visite une copine de l'immeuble. Mais, il était trop préoccupé pour vraiment m'observer.
— C'était récent sa visite chez toi?
— Oui, sinon je ne m'en serais pas souvenu… Ils se sont mis dans le bureau de papa.
— Tu sais de quoi ils parlaient?
— Il fait quoi ton mari?
— Promoteur immobilier… Il est partenaire fondateur de la Stimco.
— Alors, ils parlent de ça…
— Ton père veut acheter un appartement?
— Mon père est un investisseur… Ils doivent faire un coup ensemble.
— Donc, tu risques de le revoir…
— Je ferais gaffe.
Le joint circule entre eux deux.
Clara est de nouveau détendue.
L'herbe livre son effet.
Elle se sent très à l'aise, à côté de Richard, assise cul nu sur les coussins souillés.
Richard a la main sur sa queue.
Il se masturbe gentiment.
Clara pense qu'après deux éjaculations presque l'une après l'autre, il doit être à vide…
Pas du tout, il bande un peu.
— T'es vraiment en seconde? demande Clara.
— Oui.
— Parce que tu baises comme un type de terminal.
Tous deux rigolent de la blague spontanée.
— T'en a baisé beaucoup? demande Richard.
— Des mecs de terminal?
— Oui.
— Autrefois… Un ou deux… Quand j'étais en seconde. Il y a toujours deux ans d'écart quand t'es au bahut…
— T'étais à Pasteur?
— Oui… Je suis une fille du public… Pas du privé.
Richard rigole.
Clara l'imite sous l'effet.
Ils sont à la fin du joint.
Richard l'écrase dans le cendrier sur le table basse.
— Ma copine est en quatrième…
— T'as une copine? s'étonne Clara.
— Faut garder les apparences… Si je n'en avais pas, ma mère serait inquiète.
— Tu la baises?
— Tous les mercredis après-midi.
— Où ça?
— Chez moi… Dans ma chambre.
— Tu fais des trucs comme… Avec moi.
— Non, ce n'est pas du tout la même chose… Une fois, ça lui suffit. Avec préservatif, obligé… Après, elle veut vite aller se balader ou jouer avec le chien dans le jardin.
— Elle a quel âge?
— Treize ans.
— T'es malade! C'est l'âge de ma fille…
Clara se redresse sous le choc.
— Pourquoi, c'est pas interdit…
— Elle est loin de l'âge de consentement.
— Je suis mineur, moi aussi… C'est OK, je crois.
La réplique cloue le bec de Clara.
La fumée l'empêche de raisonner.
Elle flotte…
Curieusement, elle n'est pas jalouse de la petite amie de Richard.
Elle devine que ce n'est pas du tout le même rapport.
Elle pense à Béatrice qui a ses règles depuis l'année dernière.
Il faut qu'elle lui parle absolument de tout ça.
Clara ferme les yeux.
Richard l'embrasse sur la bouche.
La tête lui tourne un peu.
Elle visualise Richard entre les cuisses de Béatrice…
Sa fille qui ferme les yeux.
Qui se laisse faire…
Richard lui caresse un sein mais Clara est loin.
Son esprit vagabonde…
Clara avait un petit ami à treize ans mais sans aller plus loin que de l'embrasser et de le laisser toucher sa poitrine, à travers ses habits.
Une année plus tard, tout commençait…
Mais, ce n'était pas la même chose…
Elle était avec un pédophile expérimenté…
Le premier été, l'oncle Jonathan n'avait fait que la caresser…
Des jeux de bouche…
L'année d'après, c'était le tour complet…
Clara pensait que c'était normal d'être initiée à ce stade.
Son oncle arguant que c'était bon pour son éveil psychologique.
Le jour où sa mère l'avait appris, elle l'avait giflée.
Comme si c'était de sa faute…
C'était pourtant son beau-frère qui venait l'embêter avec sa voiture de sport et ses petits cadeaux…
À elle, à son tour, de surveiller Béatrice.
De l'informer…
— Je vais pisser, déclare Clara, en se levant brusquement.
— On reste ici ou on sort manger? l'interroge Richard.
— Qu'est-ce que tu préfères?
— Rester ici. Mais, j'ai un peu faim…
Richard termine par un sourire complice.
Il lui montre sa queue bandée.
Clara a déjà envie de le baiser mais elle meurt de se soulager.
Après une mini-toilette intime, Clara revient dans le salon enveloppée de son peignoir rouge en soie, son plus sexy.
Il lui arrive au ras des fesses.
Elle ne porte rien en dessous.
Richard a remis son slip noir.
Torse nu, il inspecte les livres et les objets.
— Qu'est-ce qu'on commande? lui demande Clara. Qu'est-ce que tu aimes le mieux, mon amour? Pizza-bière? Sushi-saké? Qu'est-ce qui te ferait plaisir?
Richard la regarde.
Elle adore ce sourire énigmatique, joueur et un peu moqueur en même temps.
— Je suis ici pour toi… C'est à toi de décider.
— T'es très galant, dis-moi… Si je faisais des œufs, tout simplement. Une omelette… Un peu de vin, en attendant?
— Volontiers.
Richard reprend sa chemise blanche tombée à terre.
Il l'enfile sur son torse plat.
Clara se déplace vers la petite cuisine fonctionnelle.
Elle a fait tourner le lave-vaisselle ce matin.
Elle commence par le vider.
Richard ouvre la porte du réfrigérateur.
— J'ai une bouteille de blanc, au frais…, indique Clara.
— Ça veut dire que tu ne vas pas me ramener immédiatement.
Elle se tourne vers lui.
Le pan de son peignoir est un peu défait.
Le sein gauche est apparent.
— Non. Mais, si tu as des obligations…
Richard lui sourit.
Il s'empare de la bouteille.
Il referme la porte du réfrigérateur.
— Les verres à pied sont dans le vaisselier, à gauche dans le salon…
Richard quitte la petite pièce.
De s'activer, redonne un peu d'équilibre à Clara.
Elle se souvient maintenant pourquoi elle n'aimait pas fumer un joint.
Son esprit perdait trop vite la réalité.
Elle ne sentait plus l'excitation du moment.
Un orgasme devenait impossible…
Elle se jure que la prochaine fois, elle dira non.
Une fois la vaisselle rangée dans les placards, Clara prend les œufs.
Elle aurait dû faire des courses.
Acheter des mets plus raffinés…
Elle pense à Joëlle et sa vie de luxe.
Champagne et caviar...
Richard revient avec deux verres à vin.
Elle lui montre le tire-bouchon.
Elle s'empare d'une poêle.
Un bol.
Un fouet.
Richard lui tend un verre plein.
Il est tout contre elle.
Il en profite pour couvrir ses lèvres de petits baisers.
— Ta fille est mignonne… Je regardais les photos dans le salon.
— Elle te plaît?
— Dans un an ou deux, il faudra la surveiller…
— Tu n'as pas l'air d'être trop surveillé, toi… Qu'est-ce que tu racontes à tes parents?
Clara casse les six œufs dans le bol.
— Je dis que je suis à une fête ou chez des copains… Ils me font confiance.
— Tu as seize ans.
— Dix-sept, dans trois mois… Pour un garçon, c'est la plénitude sexuelle. Je n'ai pas à me cacher.
— Moi, je dois me cacher.
Clara l'a dit spontanément, sans trop réfléchir.
Elle bat les œufs par automatisme pendant que Richard l'embrasse sur la nuque.
— Tu vas dire à tes enfants que je suis ton amant?
— Béatrice le sait… Ou, elle le devine… Je crois… Mais, je n'ai pas eu le temps de lui en parler…
— Qu'est-ce que tu vas lui dire, alors?
— Je pense que je lui dois la vérité… Pourquoi mentir? Pour la laisser dans le doute? Cela pourrait créer du ressentiment.
— Et ton fils?
— Je pourrais m'envoyer en l'air avec le pape qu'il s'en ficherait… Pour lui un baiser trop long à la télé et c'est berk… Le temps de s'habituer à tout ça et ce ne sera plus un problème… Par contre, je m'inquiète pour toi. Ce que pourraient dire tes parents…
— Il sont modernes… Ils ne sont pas tracassés. Ils protègent ma sœur parce qu'elle a tendance à attirer les prédateurs.
— Comment ça?
— Elle a un caractère introverti… Toujours plongée dans les livres. Solitaire… Romantique. On devine qu'elle voudrait vivre une grande aventure avec un adulte. Mais, mes parents veillent au grain… Tant qu'ils sont là, elle n'a rien à craindre. Ce n'est pas la même chose avec une mère occupée à temps plein… Béatrice est une proie rêvée.
Clara verse les œufs battus dans la poêle.
— Une proie pour qui?
Richard lui caresse les seins par l'arrière tout en parlant à son oreille.
— Il y a des pervers partout… Probablement dans cet immeuble, aussi.
— Je vais rester vigilante.
— Pense à toutes les heures où elle sera seule… L'année prochaine, elle n'aura plus d'étude du soir… Elle rentrera en bus. C'est loin Pasteur… Elle croisera des gens.
Clara est excitée de l'avoir en train de bander dans son dos.
— Je lui parlerais…
— Elle devrait venir au cours avec ma sœur… Elles s'entendraient bien.
— Un cours de quoi?
— Self-défense… C'est comme tout, il faut apprendre à se défendre si on ne veut pas être victime.
Les mains de Richard descendent vers sa vulve.
Clara résiste…
— C'est sérieux, chez vous…
— Ma mère est très féministe.
Clara retire l'omelette du feu.
Elle pose la poêle sur le comptoir.
Elle se tourne vers Richard.
Elle referme son kimono.
— Mange un peu… Tu me baiseras après.
Clara coupe l'omelette en deux.
Elle sert deux petites assiettes.
Elle prend deux petites fourchettes à dessert.
Elle tend son assiette à Richard.
Elle prend la sienne.
Elle boit une gorgée de vin frais.
— Je n'ose pas te demander qui t'a appris à faire l'amour comme tu le fais… Je pense qu'il existe des femmes qui séduisent des petits garçons. J'espère que ce n'était pas le cas pour toi…
— Non… Mais, j'ai eu la chance de rencontrer une bonne éducatrice…
Ils retournent vers le salon.
Richard ajoute, en chemin:
— Une femme extraordinaire, comme toi.
Clara est un peu émue de sa déclaration.
Peut-être le premier sentiment exprimé à son égard.
Troublée, elle cherche à changer le sujet.
— J'ai oublié. Tu veux du sel?
— S'il te plaît…
Clara pose son assiette sur la table basse.
Elle retourne vers la cuisine.
Richard s'installe dans le grand fauteuil.
Il pose son verre sur la petite table à côté.
Clara revient avec une salière.
Plutôt que de s'asseoir sagement en face de lui, elle vient le chevaucher.
Elle saupoudre un peu de sel sur le bout d'omelette qu'il tient devant lui.
— C'est maigre comme dîner, commente Clara.
— J'adore les œufs…
Elle lui prend l'assiette des mains.
Il la tient par la taille.
— Toi, t'as le sperme… Moi, j'ai les œufs. Nous sommes faits pour nous entendre.
Clara rigole d'une parole mal placée.
Elle réalise que sa seule crainte est probablement qu'elle tombe enceinte…
Il ne peut pas savoir qu'elle s'est fait lier les trompes après la naissance de Nicolas.
Même Yves ne le sait pas…
Quel naïf…
Un avortement…
N'a-t-il pas parlé à Laurence de tout cela?
Ou bien, était-ce son plan?
Quitter Clara depuis le début…
Clara charge la fourchette d'une petite bouchée.
Richard ouvre la bouche.
Elle le nourrit.
Il a les mains libres.
La vulve de Clara est bien ouverte devant lui.
Il trempe deux doigts dans son vin.
Il les utilise pour la masturber, en les remontant entre ses petites lèvres, en les enfonçant dans son vagin.
Clara frémit.
Elle continue de le nourrir en le fixant.
Chaque caresse plus appuyée la fait réagir.
Elle gémit.
— Tu ne manges pas? demande Richard.
— N'arrête pas… C'est ça que je veux!
Bien vite, l'assiette est vide.
Clara la pose de côté pendant que Richard avale une gorgée de vin.
Elle sent qu'il bande sous son slip.
Sa verge est allongée sur le côté.
Elle sort la pointe.
Elle le masturbe entre deux doigts.
Ils se caressent mutuellement.
Encore un peu sous l'effet de la drogue, elle prend le verre de vin.
Elle verse un peu de liquide sur le pubis du garçon.
— Ooops… Que je suis maladroite, dit-elle en rigolant.
Clara recule.
Elle pose les pieds à terre.
Elle se penche en avant.
Sa bouche avale la pointe de son gland.
Richard se laisse aller contre le dossier.
Il termine son verre de vin tout en la regardant le sucer.
Clara écarte de temps en temps la mèche qui tombe devant ses yeux.
Elle bouge le torse.
Monter.
Descendre.
Laisser la queue s'enfoncer loin.
Elle utilise ses mains pour soutenir ses seins qui pendent lourdement.
Elle les caresse.
Elle fait durcir les pointes.
Richard croise les mains derrière la tête.
Il la laisse opérer.
Clara aimerait bien qu'il lui parle d'amour mais Richard demeure silencieux.
Tout en le suçant, Clara pense à ses parents.
Qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir dire à sa mère pour expliquer sa joie retrouvée?
J'ai un amant, maman…
Il a seize ans.
Isabelle, va-t-elle la gifler?
Une fille qui ne peut que décevoir…
Depuis le fameux été à Fontenelle…
Depuis qu'elle est responsable de la disgrâce de l'oncle Jonathan…
Arrête de mettre tes seins en avant.
Les seins de Béatrice lui viennent à l'esprit.
Ils commencent à bien pousser.
Sera-t-elle gâtée comme Clara?
Béatrice, seule dans un bus…
Un inconnu lui met la main au cul.
Un homme marié…
Le visage de Yves se mêle à la confusion.
Ils sont à Mathieu…
Yves demande à Béatrice si elle a vu l'amant de sa mère à la maison.
Béatrice sait qu'elle a passé la nuit avec Richard la semaine dernière…
Un adolescent...
L'ado qui la suce, en ce moment.
Va-t-elle tout raconter?
Clara n'arrive pas à se mettre dans la tête de sa fille.
Est-elle choquée?
Scandalisée?
Maman est en couple avec le fils de ton ami d'école.
Clara sent Richard raidir sous sa succion.
Elle bouge moins.
Elle jette un regard vers lui pour lui signifier qu'il peut y aller.
Il replie ses bras.
Il agrippe les accoudoirs.
Il râle.
Il éjacule dans la bouche de Clara.
Elle aspire comme d'une paille le délicieux sperme épais de son dîner.
— Tu peux rester la nuit? lui demande Clara alors qu'ils sont lovés plus tard sur le canapé.
— Non, il faudrait que tu me ramènes chez moi.
— Maintenant?
— Oui.
Clara regarde l'écran de son iPhone.
Neuf heures, à peine…
Elle a envie de le garder contre lui pour toujours.
Elle caresse son torse lisse et plat.
Que la nature est généreuse avec la jeunesse…
Elle voudrait tout recommencer.