Mindfuck…
Une défonce de la tête.
Je n'en avais encore jamais vécue.
Mes défonces étaient restées au stade de fantasmes.
De retour chez Youssou, il suffit de s'y lancer.
Question défonce, il est organisé.
D'abord, de la musique.
Une playlist idéale sur un système avec des haut-parleurs installés dans toutes les pièces.
Ensuite, des joints que Pascale roule de ses petites mains.
À la première bouffée, je tousse un peu.
Pas encore l'habitude.
Très vite, je suis dans le rythme de la rotation.
J'ouvre lentement la lourde porte de fer à l'intérieur de ma tête.
Youssou est un divertisseur.
Mot que j’invente mais qui manque à notre langue de cartésiens.
Divertisseur, c'est son véritable métier.
Il se met à nous raconter spontanément des blagues.
Des anecdotes marrantes.
Des conneries en tous genres.
Elles n'ont pas de fil conducteur.
Un peu tout ce qui lui passe par la tête.
Ce rire commun aide à nous rapprocher.
Le marabout est oublié.
La soif nous prend.
Youssou nous offre des canettes de Red Bull, nécessaires à combattre la léthargie de la fumée.
Après trois joints, je suis complètement ailleurs.
Dans les vapes.
Dans le cosmos.
Dans ma tête.
Je réalise à peine que le black a ses mains sur ma poitrine et sa langue dans ma bouche.
À ce stade, je suis prête.
Je me retrouve bien vite dans la chambre à coucher.
Youssou a le décor parfait.
Lampes magmas rouges.
Immense matelas.
Coussins de fausses fourrures.
Il a même fait peindre le plafond en noir.
À la lumière d'une lampe spéciale, de minuscules points de peinture fluorescente évoquent un ciel étoilé.
Youssou aime le cul.
Pas la baise.
Le cul.
Sur la lancée, je me retrouve nue sur le dos avec les jambes bien écartées.
Il a son visage sur ma chatte.
Avec sa tête rasée, c'est comme si j'avais le gland d'un phallus géant au-dessus de mes lèvres intimes.
Je pose les mains sur le sommet de son crâne tout en gémissant sous chaque coup de langue.
Youssou tire mes cuisses vers le haut pour faciliter l'accès à mon cul.
J'expérimente son colibri lorsqu'il darde sa langue puissante au plus profond de mon inconscient.
Je pense que le traitement de faveur m'est réservé.
Que Pascale va rester sagement dans le salon à fumer et à rêver.
Ma surprise est totale lorsque, ouvrant les yeux entre deux plaisirs, je la vois debout à côté du lit.
Elle me fixe.
Ses yeux au fond de mes yeux…
Elle est complètement nue.
Ma moralité éclate en mille éclats lorsque je réalise que je suis couchée sur le dos, les bras écartés, avec Youssou qui me lèche l'anus et ma sœur qui me mate.
Je n'ai pas vu Pascale dénudée depuis notre première fois.
Après ce jour-là, elle ne portait que des grands pulls.
Des pantalons épais.
Des foulards autour du cou.
Elle faisait tout pour se dissimuler.
Jamais de sport.
Jamais de piscine.
Jamais de porte de salle de bain ouverte par accident.
Pascale, nue, m'était inconnue.
Chez Youssou, je redécouvre sa beauté délicate.
Sa poitrine n'est qu'un relief léger.
Peu de hanches.
Peu de courbes.
Sa chatte, à elle aussi, est épilée.
Juste une petite fente fine au centre de petites lèvres gonflées.
Un sexe de gamine.
Le plus fascinant est tout ce qu'elle a ajouté.
Des tatouages…
Une multitude de tatouages.
Partout.
Chaque centimètre carré.
Des bijoux aussi.
Une série de piercings privés dont les plus excitants bordent son intimité.
Pascale se positionne derrière Youssou.
Elle quitte mon champ de vision.
Je sens aux coups de langues de mon bienfaiteur que quelque chose s’y passe.
Tournant la tête vers le bas, je vois Pascale inversée qui, entre les cuisses d’ébène, avale le dragon noir.
La langue de Youssou est diabolique.
Avide de mes nectars, elle circule partout entre mes orifices.
Mon corps délassé, excité, se laisse gagner par le plaisir.
Le peu d’extase que je me suis donnée les deux derniers jours ne s’en approche pas.
L'autosatisfaction est une piètre joie.
Dans cette chambre, c'est cul à la suprême.
Orgie à Versailles, feux d’artifices compris…
Je n'ai aucune appréhension.
Le corps de Mathilde est mon masque.
Je suis un courtisan anonyme.
Je savoure l'unique chance qui m'est donnée de foutre.
Habiter le corps de sa femme pendant une semaine de folie…
N'est-ce pas le fantasme ultime de tous les maris?
Une expérience.
Une découverte.
Une éducation.
Youssou parvient à me faire jouir avec sa bouche.
Mon corps éclate en mille morceaux.
J'ai l'impression qu'un fil électrique dénudé, rattaché à mon squelette, est branché sur le 220.
Je vocalise mon plaisir infini.
Youssou éprouve sûrement l'envie de se libérer mais c'est un coureur de fond.
Un marathonien de la trique.
Il ramène Pascale à mes côtés.
J'ai sous mes doigts ce petit corps tant désiré.
Nous sommes bouche contre bouche dans une étreinte parfaite.
Deux serpents qui se lovent.
Jusqu'au plus profond de nos corps.
Jusqu'au plus profond de nos ADN.
Je perds la notion de Youssou si bien que je ne sais plus où il œuvre.
J'ai Pascale sous mes doigts que j'explore avec la détermination d'un colonialiste traversant une jungle vierge.
Sa poitrine.
Ses formes.
Ses lèvres…
Toutes ses lèvres.
Pascale me le rend avec une gourmandise inespérée.
Toute honte est effacée.
Tous remords.
Tous reproches.
Dans la défonce de l'esprit, ma liberté est complète.
L'exploration sensuelle du corps tatoué de ma sœur est un exposé visuel.
Lire une bande dessinée de tellement près qu'on peut en lécher le papier.
Des images fantastiques.
Gothiques.
Surréalistes.
Des objets.
Des visages.
Des scènes.
J'ai mille questions à lui poser sur ses choix artistiques.
D'autres sont plus évidents.
Le logo Vaillante au-dessus de sa chatte.
Sur son cul, le visage du jeu de Monopoly, avec chapeau haut de forme et monocle qui brandit marteau et faucille.
La scène lesbienne excite particulièrement Youssou qui revient au centre de l'activité.
Il veut jouir mais il ne sait pas par laquelle commencer.
Trop gourmand, il se plante dans le lieu qu'il désire depuis le début.
Tandis que j'ai Pascale offerte à tous mes appétits de lecture, il enfonce son énorme mandrin au fond de mon anus.
Les sucs sensuels sont suffisants pour me lubrifier mais la douleur nouvelle me traverse néanmoins.
J’ai le sentiment que ce n'est pas son gland qu'il a planté dans mon cul mais son crâne entier.
À mon cri, Pascale me prend la tête à deux mains, elle force ma bouche contre ses lèvres intimes.
Sa délicate fente s'ouvre en fleur pour révéler son bouton de joie.
Pendant que Youssou me pompe le cul, pendant que je suce le clitoris de ma sœur, je vois le marabout de Montrouge qui danse autour de moi.
Je vois Mathilde écartelée sur une croix de bois qui subit ses envoûtements.
Je projette dans ma tête le rêve cauchemardesque qui m'a propulsé vers ma réalisation.
Je cours le long d’un ponton…
Mathilde drogue mon verre de vin afin de me garder à demi-conscient.
Une fois défoncé, elle me force à avaler le philtre noir, infect et gluant, potion magique du marabout.
Elle aussi a avalé la substance, tellement toxique qu'elle a provoqué quelques jours plus tard un violent saignement vaginal.
Ce n'est pas la menstruation mais carrément une fausse couche.
Le sacrifice humain…
Le sang dont le marabout a parlé.
Mathilde ne peut changer de corps que si, enceinte, elle sacrifie nos enfants.
Quatre fois, avant le succès…
À la limite de jouir, Youssou se retire de mon anus pour conclure en maître pornographe.
Il me redresse.
Côte à côte avec Pascale, à genoux sur le grand lit, nous sommes prêtes pour le Money Shot, le rituel porno de la femme soumise qui, la bouche ouverte, attend de recueillir dans sa bouche le sperme du mâle dominant.
Youssou éjacule entre mes lèvres sa semence épaisse que je partage d'un baiser gourmand avec ma frangine.
Ce n’est pas fini…
La défonce de la tête dure toute la nuit.
Quelques minutes de repos.
Des canettes de Red Bull.
Des joints.
Du cul...
Du cul sans limites.
Du cul sans retenue.
Du cul mystique...
Du cul magique.
À l'aube, je me réveille avec Pascale dans mes bras.
Youssou est couché sur le ventre à mes côtés.
Je me glisse lentement hors de leurs étreintes pour ne pas les réveiller.
Je trouve la salle de bain.
J'urine.
Je répare mon visage.
En petite culotte, je traverse le salon à la recherche de mes habits lorsque Youssou, toujours nu, me bloque le passage.
— Mathilde… Putain, que t'es bonne! me dit-il, en imaginant que c'est un compliment.
Il a des billets de banque pliés dans la main.
Il écarte le bord de ma culotte et les glisse devant ma chatte.
— Si tu veux tapiner… Faire des films… Ou juste, si tu veux niquer… Tu reviens ici quand tu veux. Sans danger… Ma maison, c'est ta maison.
J’opine amusée.
Il exhibe un grand sourire bienveillant tandis que je termine de m'habiller.
Hôte bienveillant, il m'accompagne jusqu'à la porte.
Avant de l'ouvrir pour moi, il me tire par les cheveux pour tout de même enfoncer une dernière fois sa langue au fond de ma gorge.
Notre liaison d'un soir, se conclut d'un élogieux:
— Salope, va…
Serrant le col de mon blouson, je dévale l'escalier de son immeuble.
Son adieu n'a rien d'insultant.
C'est clairement ce que je suis devenue.
Une salope…
Est-ce que j'en rougis pour autant?
Non.
Est-ce que j'en suis fière?
Un peu…
Mathilde est une salope.
Les billets de banque contre sa chatte le prouvent.
Je retourne à Louveciennes.
Bus.
Métro.
Train de banlieue.
Marche à pied.
J'arrive au bunker en milieu de matinée.
Je traverse la maison grise et froide sur la pointe des pieds.
Julien dort dans notre grand lit.
Je le regarde comme dimanche dernier.
Maintenant que je sais, vais-je le lui dire?
Vais-je le mettre au pied du mur?
Je réalise que, dans le fond, ce n'est pas important.
Je ne suis pas condamnée à vivre dans ce corps de femme.
Encore une nuit…
Lundi matin, je serais libérée.
Vingt-quatre heures dans une vie, ce n’est rien.
Julien doit sentir que je l'observe dans son sommeil.
Il ouvre un œil.
Il se redresse.
Je m’assois sur le bord du lit.
Il pose un baiser sur mes joues.
Il grimace.
— Tu pues la banlieue, commente-t-il. Où étais-tu?
— Montrouge.
— C'est bien ce que je pensais… Va prendre une douche et prépare-moi mon petit-déjeuner.
Lorsque je me dresse, il claque mes fesses de sa main.
Plutôt que de m'en offenser, je rigole de son geste.
Me tournant vers lui, j'agite un index de réprobation au vilain polisson.
Souriant, il retourne sous la couette.
Enfermée dans la salle de bain, je cache les cinq cent euros de Youssou.
Je prends une douche très chaude.
De retour devant le miroir, j'ausculte le corps de Mathilde.
Je vais regretter sa beauté.
Je passe la journée de dimanche en brave femme au foyer.
Je prépare un petit-déjeuner copieux pour mon mari.
Je fais du linge.
Je range nos affaires.
Je suis de bonne humeur.
Dès que Julien est satisfait, installé derrière son ordinateur avec une tasse de café fumant à ses côtés, je m'installe sur le canapé devant la télé.
Je m'endors avec sérénité.
Je rêve.
Je fais de beaux rêves d'amour libéré.
Je suis une belle jeune fille du siècle dernier qui court heureuse dans sa grande robe au milieu d'un champ fleuri de Normandie.
Je m’appelle Jenny…
Lorsque j'ouvre un œil, c'est la fin de la journée.
Dix-huit heures…
Il fait nuit.
J'ai dormi tout l'après-midi.
Après une visite dans la salle de bain pour uriner, je cherche Julien partout.
Parti…
Envolé.
La Porsche rouge n'est pas dans le garage.
Je me prépare un repas léger.
Je range.
Je passe l'aspirateur.
Je ne peux pas m'empêcher de regarder l'horloge.
Chaque heure passée m'approche de la délivrance.
Un peu de patience, c’est bientôt la fin.
Il est vingt heures passées lorsque j’entends un bruit de moteur.
Des voix.
Des pas dans le couloir de l’entrée.
Curieuse, je m’en approche.
Du haut de l'escalier, je les vois dans le salon en contrebas.
Mon ventre se comprime aussitôt.
Ils sont là, tous les deux.
Complices…
À rigoler.
Deux costumes foncés.
Des chemises blanches.
Des chaussures lustrées.
Ce sont les rires qui les trahissent.
Ils rient un peu trop fort.
Ils en font trop.
Ils ont bu aussi.
Sans m’approcher d'eux pour sentir leurs haleines, je peux deviner la boisson.
— Installe-toi, propose Julien à son invité. Je vais la chercher.
Julien grimpe les marches deux à deux.
Paniquée, je cherche un coin où me cacher.
Je suis trop lente.
Mon mari est face à moi.
— Ah, t'es là, ma petite chérie… Génial! Je suis avec Philippe… Viens, en bas… Il est venu te dire bonjour.
— Philippe?
— Philippe… Ton demi-frère… Tu ne l'as pas oublié?
— Non, bien sûr.
Je suis pétrifiée.
Julien me tire par la main.
— Allez, ne sois pas timide… J'ai mis de la vodka hier dans le congélateur… Tu peux nous l'amener? Avec deux verres, s’il te plaît.
— Tu ne crois pas que vous avez assez bu?
— Ne dis pas de bêtises, ma petite chérie… Allez, fais ce qu'on te dit!
Julien redescend vers le salon.
Je suis tétanisée.
Deux verres…
Il ne veut que deux verres pour boire.
Pas trois verres.
Deux verres.
Arrivée à l'entresol, j'allume le grand espace de notre cuisine.
Je prends un plateau laqué rouge avec deux petits verres à liqueur.
En effet, une bouteille de vodka neuve trône dans le congélateur.
De la Grey Goose parfumée au goût de cerise noire.
Je la centre sur le plateau.
Par manque de vêtements propres, je me suis habillée en Mathilde.
Robe conservatrice crème.
Bandeau assorti dans les cheveux.
Mathilde, juste pour une dernière soirée.
Avec mon plateau dans les mains, je descends les escaliers doucement.
Julien et Philippe sont dans le salon, vautrés sur les canapés.
En bon cavalier, Philippe se lève immédiatement pour venir m'aider.
Il me prend le plateau des bras et le pose sur la table basse.
— Bonsoir, Mathilde, dit-il, poliment.
Il effleure à peine ma joue de la sienne en me faisant la bise.
Julien s'empare de la bouteille.
Il dévisse la capsule.
Il sert les deux verres à ras bord d'alcool sirupeux.
Il tend un verre à Philippe qui a repris sa place.
— Ne reste pas debout, ma petite chérie… Viens-là, m'invite Julien, en tapotant l'espace à sa droite.
J'obéis.
Je suis assise contre lui.
Julien lève son verre solennellement.
— Tovarich, dit Philippe, en levant le sien.
— You are rich, lui répond Julien, en souriant.
Ils avalent leurs verres d'un trait.
Et moi, je sais…
Je sais que Philippe sait.
Il sait qui je suis.
Il sait qui est Julien.
Il sait que sa demi-sœur a changé de corps…
Que Julien, c'est la complice…
Que Mathilde, c’est la lopette.
Julien se relaxe contre le dossier rembourré.
Il passe un bras autour de mes épaules.
Il pose une main sur mon sein droit.
Il le masse doucement.
Je me tourne vers lui, gênée par son geste familier.
Il n'arrête pas pour autant.
Il me regarde dans les yeux.
— Ma petite chérie, tu sais comme je t'aime…
Il avance ses lèvres vers les miennes.
Je recule mon visage.
— Allons…
Il glisse sa main droite derrière ma nuque pour m'empêcher de m'éloigner.
Ses lèvres approchent des miennes pour un baiser.
Sa langue force le rempart de mes dents.
Sa langue tourbillonne dans ma bouche.
Un baiser fort.
Un baiser long.
Un baiser haletant.
De sa main libérée, il caresse ma poitrine plus fermement.
Il caresse mon ventre.
Il caresse ma cuisse.
Je sais parfaitement ce qu'il veut.
Il veut ce que j'ai déjà expérimenté la veille.
Il veut sa défonce…
Pas une défonce de la tête entre des êtres généreux qui peuvent s’aimer.
Une défonce des corps entre des hommes égoïstes qui peuvent faire mal.
Julien a sa main loin entre mes jambes.
Il frotte mes cuisses.
Il frotte ma chatte à travers la culotte de soie.
Usant de sa force physique, il me fait basculer le long du canapé.
Il est au-dessus de moi.
Il me déshabille.
Paniquée, je me tourne vers Philippe.
Chevalier servant, va-t-il m'aider?
Spectateur du premier rang, il savoure plutôt, en se servant un second verre de vodka.
Amateur de la scène, il lève son verre à ma santé pour me signaler qu'il apprécie.
Ce n'est pas Julien qui agresse sa demi-sœur…
Non, ça il ne l'aurait jamais toléré.
C'est sa demi-sœur qui agresse Julien.
Et ça, ça l'excite!
Julien parvient à me déshabiller.
Il ne me reste plus que ma petite culotte.
J'ai les mains croisées sur ma poitrine dans un geste tant de pudeur que de défense.
Je suis traversée d'une violente honte féminine.
Je n'ai pas la force physique pour les empêcher.
Je n'ai que la parole pour les raisonner.
— Non, arrête… Je t'en supplie… Non, arrête… Ne fais pas ça… Tu vas le regretter. Ce n’est pas toi…
Julien glisse ses doigts sous l'élastique de ma culotte.
Il tire si violemment qu'il l'arrache.
— Regarde-moi ça, la salope, jubile-t-il, en se tournant vers Philippe. Elle s'est épilée!
Son complice avance sur son siège pour admirer.
Julien pose une main lourde sur ma chatte exposée.
Il la masse fermement puis me gratifie de claques intimes.
— Ah, ma salope… T'es pire que tout, toi! commente-t-il.
Je suis trop émue pour lui répondre.
Mes joues sont cramoisies de honte.
Des larmes embrument mes yeux.
Julien ôte la veste de son costume qu'il jette à terre.
Il ouvre le haut de son pantalon.
Je vois le début de son érection.
Son gland jaillit de l'ouverture.
La ceinture ouverte, le pantalon tombe à hauteur de ses genoux.
Il s’allonge devant moi.
Il écarte mes cuisses au maximum afin d'approcher son sexe de ma chatte.
Il s'enfonce en moi sans se soucier si je suis prête à le recevoir.
Indifférent à mes cris et à mes sursauts de douleur, il commence à me violer.
Il se met à pomper avec toute la rage qui l'habite.
— Allez viens, mon frère, dit-il à Philippe pour l'inviter à nous rejoindre.
Philippe se lève doucement.
Il s'approche de moi.
À son tour, il défait sa ceinture et baisse son pantalon.
Philippe a une queue plus fine que celle de Julien mais plus longue.
Elle est légèrement tordue avec un gland particulièrement violacé.
Il hésite un peu puis, me tirant par les cheveux, il me force à relever mon visage et à porter mon poids sur un coude.
L'instant d'après, j'ai la queue raide de Philippe dans la bouche.
Il ne suffit que de ça pour l'enflammer.
Il ne veut pas de pipe d'une bourgeoise inexpérimentée.
Il veut que j'avale sa bite au plus profond de ma gorge comme Julien le lui a si bien raconté.
Du coin de l'œil, je vois que les deux hommes échangent des regards complices du style:
— Je t'avais dit qu'elle était bonne… Je t'avais dit qu'on pouvait y aller.
— T'as pas menti, bro… Elle est carrément d'enfer, ta salope!
Ils jubilent comme jamais.
Cinq minutes plus tard, ils ont changé de position.
Je suis à quatre pattes avec Philippe dans ma chatte.
Après chaque dizaine de va-et-vient, il claque mon postérieur comme on claque la croupe d'une jument.
Julien enfile ma bouche.
Il baise ma gorge comme s'il était dans mon con.
Il s'en fiche si j'étouffe.
Il s'en fiche si je déglutis à temps.
Je connais le scénario par cœur.
Je n'ai rien à dire.
Je n'ai rien à demander.
Il s'agit du plaisir masculin tel que je l'ai vu des centaines de fois dans des films de cul.
Je n'ai plus qu'à me préparer.
Le moment tant anticipé arrive enfin.
Julien s’allonge sur le canapé.
Il me tire à lui.
À ce stade, je suis une poupée molle…
Je n'ai plus un gramme de force.
Je l'enfourche placidement.
Sa queue plonge dans ma chatte.
Il tire sur mes épaules afin que je me penche vers lui.
Philippe se positionne derrière moi.
J'ai le cul offert.
Pas de lubrification comme hier.
Pas de salive.
Il compte m'enculer à sec, sans pitié.
Julien ne bouge plus.
Il me souffle au visage:
— Écarte ton cul pour lui, avec tes mains… Écarte bien grand.
Docile, je glisse une main sur chacune de mes fesses.
Je les écarte pour révéler l'ouverture que Youssou a déjà inaugurée.
Pas de Pascale cette fois-ci pour m'assister.
Pas de pétard d'herbe.
Pas d'ambiance de défonce mentale.
Ces deux salauds pervers ne m'ont même pas offert un verre de vodka.
Le gland de Philippe se pose contre mon anus.
Je ferme les yeux.
Julien bande de plus en plus fort au fond de moi.
Lentement, Philippe brise l'obstacle.
Sa queue s'enfonce plus loin.
C'est trop pour moi.
Je laisse échapper des plaintes de torture.
— Non, arrête… Ça fait vachement mal, je dis, en implorant sa pitié. J'ai super mal… Arrête, Philippe… Je t'en supplie… Arrête!
Je me tais ensuite car je devine que mes paroles les excitent davantage.
Julien reprend ses mouvements dans ma chatte.
Philippe me pompe le cul.
Je ressens qu'à travers la fine membrane qui sépare mes deux conduits, les deux hommes se touchent.
Ils s'embrassent par la queue.
Ils sont enfin réunis…
La sœur et le frère qui s'aiment sans jamais se toucher.
Sans jamais enfreindre la morale sacrée de la raison.
Philippe se met à gémir de bonheur.
J’estime leur plaisir trop intense pour imaginer qu'ils vont durer.
J'ai tort.
Ils ont préparé leur coup.
En baisant d’autres salopes tout l’après-midi ou en se bourrant de stimulants…
C'est qu'ils ne comptent pas me faire de cadeau.
Pas de faux plaisir.
Ils veulent, vaille que vaille, m'amener à l'orgasme.
Seul le plaisir féminin peut valider leurs désirs.
Ils veulent m'entendre jouir.
La double pénétration dure jusqu'à ce que j'abandonne toute résistance.
Je laisse, petit à petit, mon corps parler.
Je me mets à transpirer abondamment.
Je suis trempée.
Ils sont en sueur, eux aussi.
Mes râles deviennent plus forts.
Chaque assaut provoque un véritable cri de douleur que je transforme en cri de plaisir.
Comme si c'était la même chose…
Mon corps se résigne à accepter le programme.
Les coups de butoir m'ont brisée.
Je vais capituler.
Je vais feindre de jouir.
Je ne pourrais plus m'en empêcher.
C'est cette jouissance que Julien veut entendre.
La fausse jouissance perverse d’une femme brisée.
Asservie.
Qui accepte la supériorité du mâle omnipotent.
J'avance vers le pseudo orgasme, en les encourageant verbalement:
— Oui… Oui… C'est bon… Baisez-moi… Baisez-moi... Je veux être baisée… Je suis votre salope… Votre salope… Votre putain de salope!
Mon corps se convulse.
Il se révulse.
Il se tord.
Julien tient mon visage entre ses mains.
Nous sommes les yeux dans les yeux.
Unis comme nous ne l'avons jamais été.
Il voit le masque de jouissance que j’interprète à ravir ce qui provoque sa félicité.
Pas de Money Shot pour les deux comparses.
Ils comptent éjaculer en synchronisme au fond de moi.
Déverser leur sperme à l'intérieur de mon corps pour qu'il se mélange dans l'union sacrée dont ils ont toujours rêvé.
— Putain, c'est bon, râle Philippe en déchargeant.
— Encule-la bien, ajoute Julien, fou de joie. Je te baise, ma salope…
Dans la confusion, mon corps tremble d’effroi.
Je crie, moi aussi, comme si je le voulais vraiment...
Finalement, c'est fait…
Philippe se retire aussitôt de mon cul.
Il ramasse ma robe tombée à terre pour s'en essuyer la queue.
À son tour, Julien se glisse sur le côté.
Sa queue quitte ma chatte trempée.
Il se redresse.
Il imite Philippe en essuyant sa bite trempée avec mes habits.
Une minute plus tard, ils sont comme avant.
Habillés de leurs costumes sombres à boire des shots de vodka.
Moi, je suis écartelée sur le canapé.
Des larmes plein les yeux.
De la bave aux lèvres.
De la morve au nez.
Du sang et du sperme qui se répandent de ma chatte et de mon cul.
Je n'ai pas la force de bouger un millimètre.
Je suis exactement comme ils me voulaient…