Une voiture roule trop vite à la sortie d'un tunnel.
Le véhicule perd le contrôle.
Un impact violent…
Flavie se réveille brutalement du choc.
Elle ouvre les yeux.
Il fait jour.
Les rideaux sont tirés.
Elle est seule dans le grand lit de la chambre Louis XV.
Elle est nue.
Elle touche son cou, blessé durant l'impact rêvé.
Sous ses doigts, le ruban rouge…
Elle tire dessus pour défaire le nœud.
Il résiste.
Une boucle compliquée...
Elle laisse tomber.
Elle a une forte envie de pisser.
Flavie se hâte vers la salle de bain.
Elle se soulage.
Elle a envie de chier.
Le souvenir de l'agression de la veille la freine.
Quels ravages provoqués par le dépucelage immoral de son cul..?
Elle imagine des dommages irréparables.
Des blessures affreuses…
Des séquelles...
Elle utilise ses doigts pour examiner.
Elle ne sent rien de particulier.
Elle se lève.
Elle prend le petit miroir posé sur le comptoir.
Elle repense à son arrivée chez Jacqueline.
Y avait-il un miroir, le premier jour..?
Les duègnes, ont-elles pensé à le déposer juste pour cette occasion..?
Flavie oriente la glace entre ses jambes pour étudier le trou de son cul.
Rien de particulier…
Pas de rougeurs...
Si elle comprime volontairement son sphincter, elle ressent à peine une douleur.
Merci, Églantine…
Sa pommade l'a sauvée.
En revanche, son ventre se noue.
Elle a très envie.
Flavie retourne sur la cuvette pour chier.
Elle se plie en avant.
Elle comprime ses muscles.
Elle est constipée.
Elle pousse à en rougir.
Les douleurs reviennent.
L'étron est dur et épais.
Son expulsion lui rappelle la sodomie de la veille.
La débauche…
La honte de l'après...
Elle a déjà vu des films.
Des petites séquences choquantes montrées sur la cour de récréation.
Pour offusquer...
Pour offenser...
Pour rigoler...
Les garçons collent sous les yeux des filles, quinze secondes d'images obscènes.
Les galopins partent en courant.
Façon moderne de tirer les couettes...
Élève de troisième, Flavie n'a jamais imaginé vivre pareille expérience.
Que lui disait Jacqueline..?
Le lot de toutes les femmes…
Non, pas sa belle-mère...
Clémence ne se laisserait pas enculer.
L'étron passe enfin.
Il tombe lourdement dans l'eau.
Le cul de Flavie brûle un peu.
Elle veut l'essuyer.
Pas de papier…
Flavie cherche autour d'elle.
Rien qui pourrait l'aider.
Pas de mouchoirs jetables...
Juste des belles serviettes de bain aux initiales J-M, en doré.
Flavie voit la baignoire.
Elle se lève.
Elle actionne la chasse d'eau.
Elle referme le couvercle.
Elle tourne les robinets.
L'eau coule abondamment.
La température lui plaît.
Elle n'attend pas le remplissage complet.
Elle se glisse dans le petit bain.
Allongée au fond de la grande baignoire de porcelaine blanche, elle se détend.
Elle frotte son corps d'eau claire.
Elle frotte entre ses fesses.
Elle frotte son entrejambe.
Elle prend la savonnette du grand coquillage.
Usant de ses mains, elle fait sa toilette.
Elle pense se laver les cheveux.
La coiffure de la veille est défaite.
Plus de tresses fines…
Ses cheveux sont emmêlés.
Quelqu'une l'a transportée dans son sommeil.
Quelqu'une l'a déshabillée, l'a démaquillée et l'a décoiffée.
Quelqu'une a passé un linge humide entre ses cuisses.
Entre ses fesses…
Qui..?
Jacqueline..?
Églantine..?
L'une de ces vieilles femmes mystérieuses..?
L'écoutent-elles..?
La regardent-elles prendre son bain..?
— Si vous m'entendez… Après mon bain, je voudrais un croissant avec un chocolat chaud...
Flavie grimace de satisfaction.
— Merci..., ajoute-t-elle, parce qu'on ne sait jamais.
La baignoire est pleine à déborder.
Flavie coupe l'eau.
Elle se détend.
Elle fait le point.
Rien de cassé, après tout…
Elle n'en est pas morte.
Toute cette sexualité sauvage…
L'usage de son corps pour assouvir le vice...
La pénétration intime...
Le viol…
N'est-ce pas le lot de toutes les femmes..?
Son plaisir était pourtant bien réel.
Elle a joui hier, un grand nombre de fois.
Matin et soir...
Quatre plus trois…
Elle ne savait pas, avant, que de telles sensations étaient possibles.
Pourquoi s'en faire, alors..?
Toutes les femmes subissent le même destin.
L'initiation est terminée.
Flavie profite du confort du bain chaud le plus longtemps possible.
Sentant la peau de ses doigts se friper, elle le quitte.
Elle attrape une serviette.
Elle s'essuie de la tête aux pieds.
Elle se donne un coup de brosse vigoureux pour les remettre droit.
Ses cheveux blonds semblent plus épais qu'avant.
Plus soyeux…
Flavie retourne dans la chambre à coucher.
Le château de Jacqueline est véritablement magique.
Le lit est fait.
Sur le couvre-lit, quelqu'une a étalé un déshabillé.
Sur la petite table devant la fenêtre, son petit-déjeuner l'attend.
Une grande tasse de porcelaine blanche, une chocolatière en argent et, au milieu de l'assiette, un croissant frais.
Affamée, Flavie se jette dessus sans prendre le soin de s'habiller.
Elle se verse une tasse du liquide marron foncé, particulièrement crémeux.
Ce n'est pas de la poudre chocolatée de supermarché.
C'est du vrai chocolat.
Il est délicieux.
Le croissant a la saveur du fait-maison.
Elle l'avale en trois bouchées.
Repue, elle réalise qu'elle est nue sur le beau fauteuil.
C'est donc cela la vie de luxe.
Un cadre élégant...
Des dorures...
Des peintures...
Des objets précieux...
De la soie...
Elle se projette courtisane, à la cour d'un roi.
Une favorite…
Elle a lu dans son manuel d'histoire que Louis XV appréciait beaucoup les jeunes filles.
Les petites maîtresses...
Flavie termine sa tasse.
La bouche pleine du goût sucré, elle retourne dans la salle de bain pour se laver les dents.
Elle libère l'article de son emballage.
Elle applique un peu de dentifrice.
Elle brosse vigoureusement.
Elle se regarde dans le miroir.
Son visage...
Ses cheveux blonds...
Ses yeux bleus...
Elle est très belle, dans le fond…
Elle l'a toujours su.
La façon dont les gens la regardent depuis qu'elle a treize ans.
Les hommes, parfois…
Non...
Les hommes, souvent...
Elle fait semblant de ne pas faire attention.
De ne pas remarquer leurs regards insistants...
Elle les laisse imaginer.
Par contre, la jalousie de sa belle-mère est bien réelle.
Sa demi-sœur Constance est très ordinaire.
Déjà rondelette à son âge, elle est loin d'avoir le physique de Flavie.
Moche est bien le mot qui vient à l'esprit.
Elle est grosse et moche, la petite guenon..!
Flavie rigole.
Mais, qu'est-ce qui la rend, elle, si belle..?
Sa mère..?
Le hasard de la génétique..?
La nature..?
Cette nature dont Jacqueline parle constamment...
Qu'est-ce au juste..?
Elle n'a pas bien écouté.
Elle était troublée.
Subjuguée...
Flavie se rince la bouche.
Elle cherche un déodorant ou un vaporisateur de parfum.
Il n'y en a pas.
Tant pis…
Elle retourne dans la chambre.
Comme elle s'en doutait, la petite table est débarrassée.
Le plateau avec la chocolatière s'est envolé.
Elle habite un conte de fées.
— Merci... C'était très bon..., complimente Flavie, à haute voix.
Elle s'intéresse à l'habit sur le lit.
Elle n'a jamais porté de déshabillé.
Elle l'enfile.
Le vêtement blanc ressemble à une chemise de nuit transparente qui tombe à mi-cuisse.
Pas de culotte...
Pas de chaussures...
L'expérience luxueuse se poursuit.
Elle tourne un peu sur elle-même.
Coquette, elle s'examine dans le miroir de plein pied.
Le tissu est si fin qu'on devine sa poitrine et son entrejambe.
Affriolant...
Excitant...
Flavie est tellement jolie.
Elle pourrait passer la journée à s'admirer.
Décidée, tout de même, à aller explorer, l'adolescente quitte la chambre à coucher.
Le carrelage froid du couloir ne la dérange pas.
Elle essaie des portes à l'étage.
Elles sont toutes fermées, y compris la garde-robe déjà visitée.
Elle descend le grand escalier.
Elle s'arrête pour admirer le tableau.
Il est accroché à l'endroit où les deux volées se retrouvent pour ne former qu'une seule montée.
Le tableau est tout en hauteur.
Portrait de pied dans un décor champêtre, il représente une femme coiffée d'une perruque, habillée d'une magnifique robe de soie rouge à passementerie dorée et ornée de broderies fines.
Une femme du XVIIIe siècle...
Un petit singe est à ses pieds…
Un détail interpelle Flavie.
Le visage…
Malgré le style démodé, elle croit reconnaître les traits de Jacqueline, un peu plus jeune.
Au bas du cadre doré, un nom est inscrit...
Jeanne de Morteseaux, marquise des Ormes-Rouges.
Flavie poursuit son exploration.
Avec ses pieds nus, elle ne fait pas un bruit.
Elle espère bien surprendre une duègne pour la questionner.
Elle commence par les pièces qu'elle connaît.
La salle à manger du bout...
La cuisine…
Pour satisfaire sa curiosité, elle ouvre le réfrigérateur.
Il est vide.
Complètement vide...
Elle se demande si cela vaut même la peine de le faire tourner.
Dans les placards, tous les ustensiles de cuisine sont méticuleusement rangés.
Les couverts sont alignés au millimètre près.
Pas une miette...
Pas un grain de poussière...
Flavie retourne à son inspection.
Les portes derrière la salle à manger sont fermées.
Elle revient sur ses pas, vers l'entrée.
La grande table de marbre circulaire présente un grand bouquet de fleurs fraîches.
L'arrangement est différent de celui de la veille.
Flavie s'empare d'une anémone qu'elle écrase entre ses doigts.
Les pétales tombent sur le sol.
Elle s'éloigne.
La première grande pièce adjacente est un salon de musique.
Une harpe…
Un piano à queue...
D'autres instruments à cordes sur leurs présentoirs...
Le violon semble particulièrement ancien.
La seconde pièce est un grand salon.
Les nombreux canapés sont recouverts de soies colorées.
Beaucoup de tableaux anciens aux murs...
Des pastorales…
Des ruines antiques...
Enfin, après un deuxième salon, tout au fond de cette aile du château, Flavie découvre la bibliothèque.
Les étagères, qui montent du sol jusqu'au plafond, sont remplies de livres anciens avec des couvertures de cuir.
Au centre, une grande table d'acajou et des fauteuils raides...
Pour accéder aux livres les plus élevés, une petite échelle s'accroche à une barre de cuivre fixée en hauteur.
Dans un coin, un lutrin, orné d'un sphinx couronné, présente un gros livre épais.
Comme il est déjà ouvert, Flavie y jette un coup d'œil.
La gravure, sur la page de droite, l'interpelle immédiatement.
Il s'agit d'une gravure érotique d'un style suranné.
Des hommes et des femmes nus, mêlés dans une étreinte libertine...
Un homme nu, coiffé d'une perruque, encule un homme, qui encule une femme, qui gamahuche une femme, qui gamahuche une autre femme accroupie au dessus d'elle, qui avale la verge d'un homme debout à sa hauteur.
Flavie tourne des pages.
Des pages et des pages de textes...
Les quelques illustrations sont dans le même esprit.
Feuilletant à rebours jusqu'à la page de garde, elle tombe sur le titre.
La nouvelle Justine ou les malheurs de la Vertu, suivi de l'histoire de Juliette, sa sœur...
Flavie referme le volume épais.
Elle approche d'une étagère.
Elle prend un livre au hasard.
Elle l'ouvre.
Encore un livre érotique, en anglais celui-ci.
Memoirs of a Woman of Pleasure...
Flavie le remet à sa place.
Elle va ensuite à l'autre bout de la pièce.
Elle choisit un autre livre au hasard.
Il est écrit dans une langue qu'elle ne connaît pas.
Du sanskrit, peut-être…
Les illustrations, naïves mais très colorées, sont sans équivoque.
Une femme exotique se fait enconner par un moustachu à turban et à la verge démesurée.
Flavie en déduit que la bibliothèque est une collection de livres érotiques.
Elle cherche quelque chose de plus moderne.
Elle trouve une étagère basse avec des albums récents.
Un volume attire son attention.
Petites Fées...
Le nom d'un photographe dont elle a vaguement entendu parler.
Elle l'emmène jusqu'à la grande table.
Elle l'ouvre au hasard.
La photo, en double page, dans un style de flou artistique, présente une ronde de petites filles qui se tiennent par la main au milieu d'un champ.
Elles sont toutes nues.
Le cœur de Flavie accélère.
Sur la page suivante, deux petites filles s'embrassent sur la bouche, tendrement.
Sur la suivante, une petite fille assise sur une chaise de paille a remonté sa petite robe à pois pour exposer sa vulve glabre.
Flavie referme le volume, presque honteuse de l'avoir trouvé.
Elle le remet à sa place.
Flavie scrute les étagères.
Tous ces livres…
Un univers entier dédié au vice...
N'y avait-il donc que cela pour divertir Jacqueline..?
Flavie quitte le lieu et revient sur ses pas.
Elle réalise que le petit château n'est pas équipé de technologie.
La cuisine est la pièce la plus moderne malgré son réfrigérateur antique.
Pas d'ordinateurs...
Pas de télévisions...
Pas de téléphones...
Même pas de chaîne stéréo ou de poste de radio...
Un deuxième point l'étonne…
Pas de pendules...
Pas d'horloges...
Pas de montres...
Flavie n'a aucun moyen de savoir l'heure.
De mesurer le temps passé…
Enfin, troisième élément troublant, les fenêtres ne donnent que d'un côté.
Elle voit bien la cour recouverte de graviers, côté façade, mais il n'y a pas de fenêtres qui donnent sur l'autre versant.
Derrière le petit château, il y a quoi..?
Un mur..?
Un jardin..?
Un gouffre..?
Flavie revient vers le grand escalier.
Comme anticipé, la fleur abîmée et ses pétales éparpillés ont été enlevés.
Un château enchanté…
Elle tente d'ouvrir la lourde porte de l'entrée.
Rien à faire...
Elle est fermée à clé.
Flavie retourne vers le salon de musique.
L'une des fenêtres est facile d'accès.
Elle tente de l'ouvrir.
La crémone refuse de bouger.
Flavie est bel et bien enfermée.
— Vous pouvez m'ouvrir, s'il vous plaît..?
Elle ne s'attend pas à une réponse.
Que faire dans un château lorsqu'on est seule..?
Jouer de la musique..?
Elle ne sait pas…
Son père avait proposé des cours de piano mais Clémence avait décrété que c'était gaspiller de l'argent.
Dessiner..?
Elle ne sait pas…
Clémence, encore une fois, refusait à Flavie la moindre activité extra-scolaire.
Seule la petite Constance y avait droit.
Danse...
Théâtre...
Équitation...
Également un cours de rattrapage parce qu'elle avait un début de dyslexie...
Tout pour la petite idiote..!
Flavie n'avait le droit à rien.
Rien...
Même pas un ordinateur ou un téléphone portable...
— Qu'est-ce que tu vas faire avec ça..? Envoyer des textos à tes petits amoureux..
? l'avait raillée, Clémence.
Sa belle-mère imaginait que Flavie attirait l'amour partout où elle allait.
Il est vrai qu'elle invitait plus que des regards.
Ces derniers temps, son professeur d'anglais lui portait beaucoup d'intérêt.
Il lui parlait plus doucement.
Une fois, il avait osé poser la main sur le haut de son crâne.
Ce n'était pas une petite tape d'encouragement mais une caresse qu'il poursuivait vers sa nuque jusqu'au bas du dos.
Flavie avait été gênée.
Non, troublée…
Un adulte osait.
Le premier...
...
Hier, Jacqueline l'avait enculée.
Flavie ferme les yeux.
Un malaise...
Un vertige...
Un frisson...
Elle est prisonnière.
Elle tourne en rond.
Sans possibilité de téléphoner…
Sans possibilité de s'évader...
Que se passe-t-il à la maison..?
La cherchent-ils..?
Il s'agit bien d'une fugue de sa part.
Elle a laissé un mot sur le petit bureau de son père dans le salon.
Cher papa, je ne peux plus vivre comme ça... Je pars à la recherche de maman. Flavie.
À la recherche de maman…
Quelle folie..!
Elle n'a pas de pistes.
Elle ne reçoit jamais de cartes pour son anniversaire.
Elle a questionné son père mille fois.
Il ne dit rien.
Il ne sait rien.
Sa mère est partie quand Flavie avait sept ans.
Sans donner de véritable raison…
Cherchait-elle plus d'amour..?
Plus de vice..?
Une autre vie..?
Comme Flavie, à présent…
Le château de Jacqueline était-il une piste..?
Peut-être que sa mère avait fait le même trajet.
Prendre le même train, par hasard…
Arriver dans la même ville, par hasard…
Traîner dans la même gare, par hasard…
Jacqueline apparaissant à chaque fois, comme par enchantement, pour demander...
— T'es toute seule..?
...
Flavie a froid aux pieds.
Elle s'installe dans un fauteuil de velours du grand salon au décor plus douillet.
Les murs, couverts de boiseries marrons, sont ornés de portraits et de glaces.
Elle replie ses jambes.
Elle médite.
Elle imagine une scène comme à la télé.
Son père en tête-à-tête avec un policier…
— Ma fille est partie. Une fugue… Elle n'a que quinze ans.
— C'est l'âge, monsieur, rien de spectaculaire à ça...
— Combien de filles fuguent chaque année en France..?
— Vous allez être surpris, mais cinquante mille mineurs disparaissent chaque année.
— Est-ce que la police peut s'occuper de tous ces cas..?
— Hélas, non… Pour beaucoup c'est un nom entré dans un ordinateur. Un signalement… Les unités sont en attente d'une piste. D'une interpellation…
— Vraiment..? Vous ne faites rien..?
— Est-ce que votre fille est suicidaire..?
— Non... Pas du tout…
— C'est la seule chose qui importe, vous savez… Il y a dix mille suicides en France chaque année. Environ sept cents sont des mineurs. Ce sont les cas prioritaires… On y met plus de moyens. Pour le reste, ce sont des histoires de cœur... Des histoires familiales… Votre fille reviendra d'elle-même. Patientez…
— Ma fille n'a que quinze ans, tout de même.
— C'est malheureusement assez courant, pendant l'adolescence... Moi, je dis que c'est toutes ces hormones qu'ils rajoutent à la bouffe… Dans la viande, surtout...
— Quelles sont les chances que vous la retrouviez..?
— Honnêtement, si elle ne fait pas de bêtises… Si elle ne se fait pas piquer pour un vol à la tire… Ou cueillir parce qu'elle dort dans la rue… Les chances sont nulles... Mais, je vous le dis, elle va rentrer d'elle-même… Dès qu'elle en aura assez d'avoir froid…
Et Clémence de penser, sans oser le dire devant le policier...
— Moi, ce que j'en dis, c'est bon débarras..!
...
Flavie préfère s'allonger sur un canapé.
Elle se sent lasse.
Elle se recroqueville en chien de fusil.
Elle ferme les yeux.