— Ta petite amie..? ironise Pauline. Je sais ce que j'ai dit à Carmen… Mais, est-ce que tu vois ce que ça représente, pour moi..? Une fille d'écurie qui commande une diane noire, on a jamais vu ça… Que vont penser les autres, de moi..?
— La réputation ne compte pas..., affirme Florentine. C'est bien égal ce que pensent les autres...
— Qui t'a dit ça..?
— Madame…
Nue dans son lit, Pauline grimace.
Elle pose son livre, se lève et approche de Florentine qui n'osait pas entrer.
— Alors, soit… Puisque tu as des alliés de poids, j'accepte d'être ta petite amie... Tu peux me commander dans tous les domaines du libertinage... Qu'est-ce que tu aimes, Florentine..? Quels sont tes vices cachés..?
— Je ne sais pas… Je veux encore apprendre avec toi... Je veux devenir comme toi...
— Entendu… Viens, je vais commencer immédiatement...
Pauline tire Florentine dans sa chambre.
Elle referme la porte d'un claquement sec, qui réveille le renard qui dormait paisiblement.
— Déshabille-toi et assieds-toi devant la coiffeuse...
Florentine se déshabille.
Elle pose ses affaires sur la chaise.
Elle vient se placer nue devant le miroir.
Pauline la regarde à la lumière du chandelier qu'elle a approché.
— Tu es belle, Florentine… Mais il y a une chose qui ne me plaît pas...
— Quoi..?
— Tes cheveux…
Pauline défait la longue tresse de Florentine.
Elle étale la chevelure de la jeune fille.
Elle brosse ses cheveux en chantant une chanson de l'Ancien-Régime...
Mignonne allons voir si la rose.
La douceur des gestes...
La clarté du timbre de sa voix…
L'émotion contemplative du texte ancien...
Autant de facettes que Florentine ne soupçonnait pas chez Pauline.
Sa petite amie ne ménage pas son effort.
Après la brosse, elle passe au peigne fin.
Elle démêle.
Elle lisse les longs cheveux soyeux.
Une fois qu'ils sont bien ordonnés, Pauline tire la dague de Florentine de son fourreau.
L'adolescente n'a pas le temps de réagir.
Elle saisit la moitié des cheveux de Florentine en les tirant vers l'arrière, puis, d'un simple coup de la lame effilée, elle les coupe.
Elle ouvre ensuite la fenêtre.
Elle jette les cheveux au quatre vents.
Pauline revient et recommence à coiffer, toujours en chantant.
Usant de la dague, elle égalise quelques mèches.
Florentine se retrouve avec une coiffure de page, un bob carré, à la prince vaillant.
— Voilà, maintenant... Tu fais plus garçon...
Florentine se plonge dans son reflet.
Ce visage, qu'elle évite de regarder, elle le découvre autrement.
Où est Flavie..?
N'a-t-elle donc jamais existé..?
Les yeux bleus…
Est-ce que ce sont ses yeux..?
Les yeux qui ont vu mourir Constance sous la torture.
Ou bien, n'était-ce qu'un fantasme inversé..?
Elle est Florentine, depuis toujours.
Une élève qui s'aligne en rang dans un couloir d'internat.
Des jeunes filles en uniforme bleu marine...
Une sortie des classes bien ordonnée...
Un professeur d'anglais...
Pourquoi ces images de souvenirs qu'elle n'a jamais vécu?
— C'est mieux, non..? Pour un cavalier, en devenir, je veux dire…
— Oui, merci Pauline... C'était joli ta chanson...
— Un poème de Ronsard… Tu verras, au grand château, tu auras du temps libre... Il y a une bibliothèque merveilleuse... J'espère que tu sauras en profiter.
— Je ne vais pas rester à l'écurie..?
— Une belle petite comme toi, madame n'a certainement pas l'intention de t'y laisser trop longtemps...
— Tu as travaillé au château..?
— Non.
— Mais, tu sais ce qu'on y fait...
Pauline hésite à répondre.
— Madame te le dira, le moment voulu..., dit-elle, enfin.
— J'aurais toujours mon cheval..?
— Ça va dépendre de ce que tu y fais… T'en fais pas pour lui, il y aura toujours des filles pour s'en occuper...
— Oui, mais pas comme moi... Si elles lui font mal... S'il lui arrive quelque chose...
— Aimer, c'est apprendre à vivre séparés... Un jour, moi aussi, je ne serai plus là…
— Où iras-tu..?
— La vie au haras ne dure que jusqu'à l'âge de vingt-et-un ans... Après, je vais commencer mes études.
— Quelles études..?
— Médecine et biologie...
— Où..?
— Je ne sais pas encore... Ce n'est pas pour tout de suite... J'ai bien le temps de vous cravacher les fesses encore un peu...
Le renard saute spontanément sur les genoux de Florentine.
— Il devine que tu es devenue ma maîtresse..., affirme Pauline. Tu peux nous commander tous les deux... Alors, prince charmant, qu'est-ce qui te ferait plaisir..?
— Je… Je voudrais que tu m'aimes comme si tu étais un homme... Mais, doucement… Comme pour de vrai, si j'avais un amoureux tendre…
— Deux garçons ensemble... C'est vicieux... Oui, ça me plaît...En ce moment, je suis fascinée par les trans... J'ai très hâte d'en rencontrer...
— Non, seulement toi, le garçon... Moi, je suis une fille, plus jeune... Comme si c'était ma première fois... Mais, avec tendresse et douceur...
— Je peux être aussi douce que ce renard, ma chérie… Mais, je n'oublie pas que son grand plaisir dans la vie, c'est quand il a du sang dans la gueule.
Pauline et Florentine deviennent inséparables.
La jeune fille travaille avec célérité pour passer le plus de temps possible avec sa petite amie.
La consécration est de monter son cheval en compagnie de Pauline.
Elles se retrouvent en fin de journée.
Grimpées sur leurs destriers, elles remontent les allées cavalières du domaine.
— Où est l'orphelinat..? Je voudrais y aller...
— Tout n'est pas visible pour toi… L'orphelinat est le lieu le plus secret de tous... Il est caché loin dans la forêt... Il faut montrer patte blanche pour y accéder... La tienne n'a pas la couleur requise… Suis moi, je vais te montrer d'autres endroits...
Les deux jeunes femmes s'engagent dans l'allée perpendiculaire.
— Si tu vas tout droit, tu vas arriver au petit château…
Florentine frissonne.
— Je connais...
— Alors, tu as un avantage sur moi parce que je n'y ai jamais mis les pieds... Allez, viens... On grimpe jusqu'au mausolée...
Pauline tourne son cheval.
Florentine galope à ses trousses.
Bien vite, elles se retrouvent en haut de la colline.
Le soleil sur leur droite approche de l'horizon, projetant une magnifique lumière dorée.
— Le mausolée, c'est le point le plus élevé..., instruit Pauline. Regarde la perspective avec les allées cavalières, le jardin à la française, le grand château et les ormes rouges... Une ligne droite parfaite… Les allées qui vont du petit château à la ferme la traversent... Il ne s'agit pas d'une croix comme on pourrait le penser mais d'une épée… Si tu pouvais t'élever dans le ciel, tu verrais le dessin... Derrière nous, la clinique représente la pointe, c'est l'estoc...
Florentine ne s'intéresse pas à la perspective.
Elle observe le grand bâtiment circulaire dans son dos.
Il est richement orné de motifs sculptés en bas-reliefs.
Des tableaux de pierre qu'elle ne reconnaît pas.
Le plus proche représente un homme suspendu à l'envers par un pied.
Le suivant à droite, un squelette avec une faux dans ses mains…
À gauche, une femme qui force la bouche d'un animal, un loup ou un chien…
Ornée d'un simple O, une lourde porte de fer empêche l'accès.
— Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur..? demande Florentine.
— C'est un mausolée… Des morts, j'imagine... Les ossements des anciens propriétaires... La famille Moreau… Comme ça, ils peuvent contempler la beauté de leur domaine. La nature… Les animaux... Regarde là-bas, des chevreuils… Ouvre les yeux, Florentine... Tu verras des sangliers, des daims, des cerfs, des faisans, des perdrix… Un microcosme parfait... Tout là-bas, à l'est, la rivière sert de limite à la propriété... Le courant est fort... Il y a des trappes pour les nageurs qui auraient la mauvaise idée de venir nous déranger... Le reste de la propriété est protégé par un immense mur qui fait presque tout le tour... Madame achète régulièrement les terrains aux alentours pour étendre les laboratoires qui ne cessent de se développer... Par contre, la clinique moderne a remplacé la veille clinique qui avait brûlé en 1974... C'est dommage, j'aurais bien aimé voir tous ces vieux couloirs… Apprécier les techniques chirurgicales, d'autrefois... Enfin, c'est le progrès…
Pauline tourne son cheval dans une nouvelle direction.
— C'est quoi, là-bas..? s'inquiète-t-elle.
— Quoi..? Je ne vois rien..., répond Florentine.
— Des dianes...
Pauline a repéré deux dianes rouges, immobilisées dans une clairière.
Florentine les distingue à peine.
Pauline doit avoir des yeux de lynx parce que ce ne sont que deux minuscules points rouges noyés dans un océan vert.
Pauline frappe de ses talons le flanc de son cheval.
Elle descend du mausolée à toute vitesse.
Florentine la suit avec un temps de retard.
Après une course rapide, Pauline arrive auprès des deux cavalières.
Les deux dianes rouges, montées sur leurs juments, tournent autour d'un homme sale et dépenaillé qui affiche un regard terrifié.
Les cavalières, qui gardent leurs fusils en bandoulière, se contentent de bloquer chaque fuite que l'homme tente d’effectuer.
Florentine approche à son tour.
Elle découvre la scène.
Elle reste un peu en retrait.
Encerclé par les montures, l'homme, sur le qui-vive, tourne sur lui-même.
Détail particulier, il porte, autour du cou, un collier de gousses d'ail tressées.
— Eh, le gueux..., lance Pétronille. Si tu parles… Si tu me dis où tu habites, je te ramène chez toi avec juste un ou deux doigts brisés.
— Ce n'est pas un manant du coin..., estime Cécile.
— C'est un voyageur..., affirme Pauline. Il y a un camp tzigane qui s'est formé de l'autre côté de la rivière. Carmen en a chopé un autre, la nuit dernière… C'est peut-être son frère qu'il est venu chercher...
— Qu'est-ce que Carmen a fait..? demande Cécile.
— Une balle dans la tête… Visée infrarouge, à deux cent cinquante mètres… Le type a dû se demander quelle mouche le piquait...
Pauline rigole de sa remarque cynique.
— Chapeau, Carmen..! complimente Cécile.
— Eh, le malandrin..., insiste Pétronille. Tu comprends ce qu'on te dit..? Parles-tu le bon françois..? C'est ta dernière chance…
— Lasă-mă să plec...
— C'est quoi comme langue ça..? s'interroge Cécile.
— C'est du roumain..., déclare Pauline. J'avais deviné juste...
— Qu'est-ce qu'on fait de lui, alors..? demande Cécile.
Pétronille s'empare du fusil militaire à son épaule.
Elle engage une cartouche dans la culasse.
L'homme en sueur, bourru et couvert de terre séchée, est terrifié.
— Attends..., dit Pauline à Pétronille, en élevant la main.
Pauline tourne son cheval vers Florentine.
— Il est à toi…
— Quoi..?
— Descends de ton cheval… Sors ta dague et tue-le...
Florentine est absolument choquée par les paroles de son amie.
— T'es sûre de ce que tu dis, Pauline..? s'inquiète Cécile.
— J'en prends la responsabilité… Allez Florentine, obéis... Bouge ton cul, bon sang..! C'est un ordre de diane noire... T'es qu'une sale fille d'écurie…
Pauline fixe l'adolescente de son regard d'acier.
Florentine descend de son cheval.
Cécile prend les rênes de l'étalon.
Florentine ne quitte pas l'homme des yeux.
Il a une quarantaine d'années.
Petit...
Noueux...
Des grosses mains sales...
Un visage buriné...
Un homme qui a vécu toute sa vie dans des conditions primaires.
Florentine tire la dague de son fourreau.
L'homme comprend vite d'où vient le danger.
Il se met en position défensive, bras tendus, mains ouvertes.
Le combat physique fait certainement partie de son cadre de vie.
Florentine avance lentement vers lui avec sa lame, en garde.
— O să te omor, curvă …
— Je crois qu'il t'apprécie beaucoup..., rigole Pauline.
Pauline sort un poignard de sa botte d'écuyère.
Un modèle militaire, tout en acier noir…
Elle le jette aux pieds de l'homme.
— T'es folle..! s'insurge Cécile.
Pétronille épaule son fusil.
Elle a l'œil sur le viseur.
L'homme qui bouge d'une jambe sur l'autre, essaie d'anticiper tous les dangers.
Il tourne sa tête rapidement de tous côtés.
Les chevaux…
Le fusil...
La lame noire à ses pieds...
Et surtout, Florentine debout devant lui, avec sa dague à double tranchant dans ses mains gantées.
Pauline déplace sa jument juste derrière Florentine.
Elle la pousse de sa botte.
— Allez, entre dans l'arène, bon sang… Souviens-toi du plus important... Si tu meurs, ton cheval meurt aussi...
Hydrogène hennit, au même instant.
Il recule de trois pas.
Cécile le retient fermement.
Florentine est anxieuse.
Elle cherche mentalement à se souvenir des parades et des bottes apprises avec Angeline.
— Curvă…
D'un geste rapide, l'homme crache dans sa direction et ramasse la lame à ses pieds.
Il la serre dans sa poigne épaisse.
Il se sait piégé.
Il est décidé à ne pas se laisser faire.
Il ne compte pas mourir sans se battre.
Il a des gestes vifs.
Il bouge son arme de gauche et de droite.
Pour lui, un couteau, ce n'est pas que pour manger.
Florentine approche prudemment.
Elle est face à l'homme.
Les chevaux se sont déplacés pour les encercler, tout en laissant assez de place au combat.
L'homme fonce sans prévenir.
Florentine, chargée d'adrénaline, est vive.
Elle s'écarte juste à temps.
— Vas-y, tue-le, Florentine..., ordonne Pauline. Qu'on y passe pas toute la soirée..!
Florentine tourne lentement autour de l'homme qui ne la quitte pas des yeux.
Il bondit comme un éclair.
Une lame cinglante qui manque de l'éventrer.
D'instinct, Florentine trouve l'espace de défense.
Elle pivote, lance son bras et pique l'homme par instinct.
Il est touché à la cuisse.
Du sang...
Une coupure trop superficielle pour l'empêcher de bouger...
Plus déterminé que jamais, le gitan fonce immédiatement sur Florentine.
Cette fois, il anticipe son mouvement défensif.
Florentine ne voit la lame qu'à la dernière seconde.
Elle laisse échapper un petit cri.
Elle est touchée, à son tour…
Sa chemise est tachée de rouge.
Son bras d'attaque saigne mais Florentine ne baisse pas la garde pour autant.
— Tu me donnes l'ordre, Pauline..., dit Pétronille avec le doigt sur la gâchette.
La diane rouge garde la tête de l'homme dans son viseur malgré les petits mouvements nerveux de son cheval qui rendent une visée malaisée.
Florentine transpire à profusion.
Elle s'essuie le front.
L'homme sert des dents.
Il est plein de rage.
Il crie comme un dément.
Il se lance en avant, violemment.
Florentine voit l'ouverture.
Angeline lui a montré mille fois le coup bas en réponse à une attaque trop haute.
La parade…
Une lame vive à l'entrejambe suivie d'un pivot immédiat.
Comme par réflexe, Florentine exécute la botte en usant de son élan.
Sa dague s'enfonce loin dans la chair, tandis que la lame de l'homme effleure à peine son oreille.
— Excellent, Florentine..! la félicite Pauline. Maintenant, termine-le...
L'homme s'écroule à genoux.
Il laisse tomber son couteau.
Il a les deux mains entre ses cuisses.
Une fontaine de sang coule le long de ses jambes.
Il hurle de douleur.
Florentine est essoufflée mais toujours sur ses gardes.
Le sang de sa blessure ruisselle le long de son bras jusque sur sa lame.
Elle ne s'en tracasse pas.
D'après Angeline, le coup de grâce est un coup d'estoc porté au cou, donné de côté.
Elle n'ose pas.
Pauline descend facilement de sa monture.
Elle ramasse son poignard.
Elle essuie la lame dans l'herbe.
Elle le range dans sa botte.
L'homme, plié en deux, expose l'arrière de sa nuque.
Il crie…
Il pleure sa douleur.
Il lève une tête implorante...
— Milă… milă… milă...
— Ça veut dire quoi..? demande Cécile.
— Pitié.., répond Pauline.
La jeune femme arrive dans le dos de la fille d'écurie.
Elle pose la main sur celle de Florentine.
Commandant le geste, elle enfonce la dague loin à travers le cou de l'homme.
Le gitan ouvre de grands yeux.
Il bascule sur le côté pour mourir.
— Ne jamais hésiter, Florentine..., l'instruit Pauline. Peut-être que son complice va t'attaquer pendant ce moment-là…
Florentine est sidérée de ce qui vient de se passer.
L'homme est mort.
Il git à ses pieds.
Elle a la dague sanglante dans la main.
Elle vient de tuer.
Tuer un homme...
Cécile met pied à terre.
— Bravo, Florentine..! Il n'avait pas l'air commode, le bohémien..., dit-elle.
Pétronille retire la cartouche de la culasse avant d'épauler son arme.
— Qu… Qu'allez-vous faire de lui..? demande Florentine d'une petite voix chevrotante.
— Pour lui et les siens, il n'y a qu'une seule fin… Le broyeur..! rigole Pauline.
Elle se tourne vers les dianes rouges, en ajoutant...
— Je vous laisse l'emmener… Je vais m'occuper du bras de Florentine...
Cécile prend une corde de nylon de la sacoche de son cheval.
Elle noue un bout aux pieds ensanglantés du mort.
Elle frotte ses gants de cuir noirs sur l'herbe avant de remonter sur sa jument.
Elle fixe le bout de la corde à une boucle de son harnais.
— À bientôt, mesdemoiselles… C'était un plaisir..., salue Pétronille, en soulevant sa bombe noire.
Pauline répond d'un salut à l'identique.
Elle s'intéresse ensuite au bras de Florentine.
Elle regarde dans l'ouverture sanglante de la chemise.
— Si tu te demandais pourquoi tu dois porter une cravate…
Pauline défait le nœud de la cravate autour du cou de Florentine.
Elle use de la longue bande de tissu pour la serrer fortement autour de la blessure.
Florentine grimace de douleur.
Elle détourne les yeux pour voir les deux dianes rouges qui s'éloignent, en tirant derrière elles le cadavre de l'homme comme une masse sans valeur.
— C'est quoi le broyeur..?
— Le nom le décrit assez bien… Il est loin dans les bois... Je te le montrerai, à l'occasion... Rentrons plutôt, que je te lèche tout ça...
— Je ne vais pas à la clinique..?
— Tu rigoles..! Le bougre t'a à peine effleuré…
Pauline pose ses lèvres sur celles de Florentine.
Le petit baiser devient plus brûlant.
Florentine, les joues écarlates, épuisée après l'effort, est prise de vertiges.
— Allons, tu ne vas pas te pâmer, à présent..., se moque Pauline, en la retenant. Tout ce sang m'a bien excitée... J'ai envie de foutre avec toi comme jamais…